Par Foued ALLANI Pas besoin d'un dessin pour mettre à l'index la double virulence du sionisme mondial qui, chaque jour, trouve le moyen de diffuser ses toxines dans le corps frêle de ses proies et affirmer ainsi son hégémonie propagandiste. Double virulence, car cette idéologie à la fois raciste et terroriste utilise toutes les techniques virales d'invasion massive et dissuasive en tirant sur tout ce qui bouge. Sur ceux qui tentent de la critiquer et de la dénoncer et sur ceux qui auraient pensé à le faire. C'est cependant un dessin caricatural paru dans un journal néerlandais et repris par l'hebdomadaire français Courrier International daté du 28 juin pour illustrer la traduction d'un article paru dans un quotidien israélien, qui nous a incité à répliquer à ce fléau mondial qui, depuis quelques semaines, multiplie ses agressions. Que montre le dessin en question ? Eh bien, un génie terrifiant avec son turban, sa barbe hirsute et ses yeux de feu sortant d'une lampe magique sur laquelle est inscrit «Egypte» et qui fond tel un rapace sur un gentil petit bonhomme portant une kippa et le drapeau israélien sur son tee-shirt, le visage rempli de peur. C'est donc à coups de clichés, de stéréotypes, de contre-vérités, de calomnies, de rumeurs, et de tous les moyens possibles et imaginables pouvant perpétuer l'image de «l'innocent démocrate et pacifique israélien» agressé par l'Arabe violent, haineux, terroriste, sauvage, fanatique, despotique, belliqueux, rancunier qui dénie aux gentils Israéliens le droit de vivre en paix sur la «terre de leurs ancêtres», alors que c'est le contraire qui est vrai. Du moins pour le cas de l'Egypte de ses possibilités militaires. Un accueil typiquement sioniste à la nouvelle donne qui prévaut en Egypte avec l'élection de Morsi, le nouveau président issu des «Frères musulmans». Ce dernier a pourtant promis de respecter tous les traités conclus par son pays et de ne pas les remettre en question même s'il n'a pas explicitement nommé celui dit de Camp David conclu entre l'Egypte et Israël en 1979 et qui instaura la paix entre les deux anciens belligérants. Il s'agit donc d'une frappe médiatique «préventive», jouant sur les mythes et permettant ainsi d'entretenir une avance propagandiste par rapport à l'ennemi. Celui-ci sera relayé par le lobby sioniste aux Etats-Unis. Chose qui démarre puisqu'un congressman a déjà appelé à la suspension immédiate de l'aide militaire US à l'Egypte tout de suite après l'annonce de la victoire de Morsi. Chacun sait que le génie de la lampe d'Aladin était capable de tout mais qu'à la fin, Aladin, ce pauvre enfant orphelin, a pu devenir le maître du génie puis le gendre du roi. Premier mythe. Et que David, encore jeune, a terrassé le géant Goliath rien qu'avec son lance-pierres. Second mythe mis en scène par le dessin. Sans doute le prélude à un plan qui viserait la déstabilisation interne de l'Egypte en jouant plusieurs cartes à la fois dont celle des laïcs et des coptes. De plus, tout le monde sait que l'accession des islamistes au pouvoir dans les pays arabes ne fait que renforcer la position d'Israël pour accéder au statut d'Etat juif. Garaudy, deux fois «tué» Toujours prompte à attaquer, la machine propagandiste du sionisme mondial a encore frappé ces derniers jours. Sa victime n'était autre que le grand philosophe français Roger Garaudy, décédé le 13 juin dernier à l'âge de 98 ans. Un événement passé presque sous silence, car ce grand penseur du XXe siècle n'a bénéficié dans les médias de son pays que de petits articles réducteurs ayant bien pris soin de mettre en exergue son «crime de lèse-vérités historiques indiscutables» en le qualifiant de «grande figure du négationnisme». Une autre manière de tuer encore une fois ce grand philosophe qui a été systématiquement «lynché» depuis 1996 malgré ses multiples tentatives de convaincre l'opinion publique qu'il n'a jamais nié l'Holocauste dont ont été victimes les juifs d'Europe sous l'occupation nazie mais qu'il a juste remis en question leur nombre tout en dénonçant la complicité du mouvement sioniste dans cette tuerie. Opinions défendues, preuves à l'appui, dans son fameux ouvrage intitulé Les mythes fondateurs de la politique israélienne, paru en 1996 et qui lui a valu d'être jugé, condamné, persécuté et empêché même de se défendre. Cette élimination immatérielle de tous ceux qui osent remettre en question un ou plusieurs mythes du sionisme s'étend aussi à tous ceux qui osent critiquer Israël, surtout dans le registre de sa politique régionale et les crimes qu'il n'arrête pas d'y perpétrer. C'est ce qu'a subi le célèbre Prix Nobel allemand de littérature Günter Grass début avril en publiant un poème dans lequel il dénonce les menaces israéliennes contre l'Iran, qui s'est retrouvé un peu plus tard obligé de relativiser un peu ses positions. Et avant lui, il y avait eu Noam Chomsky le linguiste américain, en mai 2010, Ivan Prado, le fameux clown espagnol, Norman Finkelstein, l'universitaire américain, et bien d'autres. Il y a enfants et enfants Encore une fois en France, il y a de cela deux semaines, plusieurs organisations représentant les juifs (et non pas les Israéliens) se sont élevées contre une question posée dans une épreuve de médecine humanitaire à l'université Paris-Diderot. Aucune atteinte à la communauté juive, ni même au judaïsme d'une façon générale. La question n'a rien remis en question, même pas l'un des plus lointains fondements du sionisme. Simplement en évoquant la mort d'une famille palestinienne nombreuse à Gaza (22 personnes) suite à un bombardement israélien dans le cadre de l'agression sioniste de 2008-2009. La question passée étant «quelle est la ou quelles sont les qualifications des crimes perpétrés ?». C'était sans compter avec la réaction des lobbies sionistes qui ont vite fait de crier au scandale alors que le monde entier a assisté sans broncher au déroulement d'un vrai massacre de civils palestiniens par le biais d'une aviation invulnérable aux tirs d'armes légères de la résistance palestinienne et qui utilisait en plus des armes prohibées. Le dossier de Gaza a été encore une fois d'actualité en France au cours de la troisième semaine de mars dans l'affaire Merah, le «tueur de Toulouse», qui a entre autres lâchement abattu trois enfants français juifs. Cette fois-ci, c'est Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, qui a eu maille à partir avec les sionistes car ayant évoqué, entre autres, les enfants palestiniens tués à Gaza. Ce qui lui a valu des explications. Son discours était pourtant clair et ne faisait aucun parallélisme entre les deux cas. Bien plus, Mme Ashton avait énuméré plusieurs régions et cas dans le monde où les enfants avaient dû payer de leurs vies. N'empêche, l'exécutif israélien n'y était pas allé du dos de la cuillère. Admirez la réplique de Netanyahu, le Premier ministre israélien: «Ce qui me révolte particulièrement est la comparaison entre un massacre prémédité d'enfants et les actions chirurgicales défensives de l'armée israélienne visant des terroristes qui utilisent des enfants comme boucliers humains» (sic !). Juste un échantillon de l'avalanche de contre-vérités, d'arrogance et même de quasi-insultes à l'égard de la diplomatie par Netanyahu et plusieurs de ses ministres. Une manière vraiment musclée de criminels à la tête d'un Etat voyou qui pratique le terrorisme en en faisant une politique officielle, qu'il soit intellectuel, médiatique ou armé, en usant d'arguments qui ne peuvent que verser dans un registre propre à la caricature.