• La radio tunisienne remporte le Prix d'Or. Abritée dans sa première édition en 2001 par notre pays, la compétition de la chanson radiophonique et de la composition musicale arabe a été rééditée, du 25 au 28 juin 2012, dans sa 11e édition sous nos cieux. Organisée par l'Union des Radios des Etats Arabe (Asbu) avec le concours de la Radio tunisienne, cette nouvelle édition, sous le signe de la jeunesse, est exceptionnelle et s'est déroulée sur fond de troubles politiques et de crise de la chanson arabe à moindre mesure. Ses objectif mettent la lumière sur les meilleures récentes créations musicales, encourager et fédérer de nouveaux talents et promouvoir le patrimoine de la chanson et de la musique arabe. L'on a déploré ainsi l'absence de l'Egypte et de la Syrie et on a compté 16 travaux en compétition entre chansons et compositions avec quatre participations tunisiennes diffusées sur les ondes de la Radio tunisienne jeudi dernier. Lieux : studio 5 de la Radio nationale, le même qui a accueilli les premiers pas de cet événement. Heure : 18h08. Le coup d'envoi de la cérémonie est donné dans le studio et sur les ondes. Les auditeurs entendent Nabila Abdi et Sofien Arfaoui sonner les premiers coups et parler de la mémoire affective des peuples arabes véhiculée à cette occasion, de ce langage commun que sont la chanson et la musique. Le directeur de la radio, M. Mohamed Meddeb, se joint à eux pour souhaiter la bienvenue à tous les convives et une bonne chance à tous les participants. Prennent part à cette cérémonie, outre les journalistes, des enfants de la maison, des piliers à l'instar de Soulef et de Ridha Khouini. Ce dernier a dédié son verbe à sept générations de chanteurs allant de Ali Riahi jusqu'à récemment Zied Gharsa. «J'ai connu du succès avec eux tous, sans exception», nous confie-t-il dans ce sens. Il y a aussi les membres du jury à qui reviendra la tâche de primer les vainqueurs des deux catégories (3 pour chacune), l'on cite le poète Aref Chamel du Bahreïn, le poète syrien Hedi Daniel qui connaît bien la Tunisie puisqu'il y a vécu 30 années. «Le mot a plus d'impact et de sens quand il met la lumière sur ce qui se passe réellement, loin de tous slogans. Il y a deux jours nous avons enterré des amis journalistes en Syrie tués par les armes que l'on envoie chez nous au nom des révolutions arabes», lance ce dernier au micro de Nadia Abid. Autres membres et pas les moindres, l'on nomme le musicien palestinien Moustapha El Kourd, l'Irakien Ahmed Adnene et le Tunisien Béchir Esselmi. Du côté du studio 8, les 23 musiciens de la troupe de la Radio nationale, dirigés par ce dernier, nous dédient le morceau Khotwat habibi (les pas de mon amoureux) de Abdelwahab avant que l'on passe l'enregistrement de la première chanson de la compétition catégorie chant, intitulée Azm el chabeb et interprétée par Achraf Sabeur (radio jordanienne). S'ensuivent successivement les chansons : Chabeb (radio Bahreïn), interprétée par Mohamed Janehi, Maftouh beb el holm (radio tunisienne) chantée par Alia Belaïd, Chabeb el Majd (radio Soudan) proposée par Ahmed Chaouech, Rissalet Qatar (radio Qatar) interprétée par Saas Ahmed, Men hakki nehlem (radio libyenne) par Majed Eddahmani, Chabeb el watan (radio mauritanienne) chantée par Boutheïna Imed Eddine, pour finir avec Hor yé chabeb, une deuxième chanson tunisienne assurée par Chokri Bouzaïene. Le seul hic est que de jeune il n'y avait que les titres des œuvres et ni les interprètes (pas très jeunes car il n'y avait pas de limite d'âge!) ni les compositions et les rythmes ne reflétaient musicalement ce qui se fait en matière de musique jeune. Et même si les interprétations vocales étaient bien assurées, la forme est demeurée anachronique se basant sur des notes et des distributions classiques et, hormis quelques arrangements de sons ici et là qui se voulaient innovants, on s'est contenté de nous sortir du déjà entendu (surtout du côté tunisien!). Ainsi, les interprétations tunisiennes ont déçu bien des convives, c'est le cas de Ridha El Khouini qui a applaudi les chansons soudanaises et qataries pour leurs paroles et le produit mauritanien pour l'interprétation et la composition. Les jurés ont été, apparemment, d'un autre avis puisque le prix d'or, catégorie chant, a été décerné au trio tunisien Alia Belaïd (interprétation), El Jelidi Laâwini (auteur) et Riadh Essamai (compositeur). Le deuxième prix a été raflé par la radio soudanaise et le troisième par le Bahreïn. L'illustre Mohamed Ahmed nous a offert par la suite, au grand plaisir des convives et des auditeurs, une des chansons qui a fait son succès Yé lebsa errouba el hlalia interprétée directement du studio 8, accompagné par les musiciens de la troupe de la Radio nationale. La catégorie compositions musicales a vu la participation, outre la radio tunisienne avec deux morceaux, les radios jordanienne, algérienne, soudanaise, qatarie, libanaise et libyenne. Le prix d'or a été remporté par le Libanais Fadi Saâd pour sa composition Onfouan al chabeb wal amal. Il est à noter que la radio libanaise remporte ce prix pour la troisième fois consécutive. Le deuxième prix a été décerné à la radio algérienne pour le morceau bladi et le troisième à la radio qatarie pour ahbab. Les œuvres primées seront diffusées sur les ondes de différentes radios arabes. «Nous ne produisons pas des personnes mais plutôt des œuvres. Nous donnons ainsi la chance aux artistes de diffuser leurs travaux et de se faire connaître», affirme le directeur du service radio de l'Asbu Yasser Jerana dans ce sens.