A travers ses trois mille ans d'histoire, la Tunisie a toujours été au cœur de la dynamique commerciale méditerranéenne. Aujourd'hui, elle ambitionne de devenir une plateforme logistique de la Méditerranée. Outre les atouts dont dispose notre pays, la reconnaissance des grandes instances internationales ne fait que conforter cette ambition légitime. Ainsi, la Tunisie qui vient d'être classée première au Maghreb et en Afrique du Nord, selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur la logistique des échanges commerciaux, fait, encore une fois, preuve de la pertinence de ses choix politiques et économiques. A la faveur d'une politique claire et pragmatique, la logistique, cœur battant des échanges commerciaux, sera promue davantage, notamment durant les cinq années à venir. Dans son programme «Ensemble, relevons les défis», le Président Ben Ali a tracé la politique nationale en la matière: «La simplification des procédures relatives au commerce extérieur, la baisse des coûts des transactions et l'efficacité des services logistiques». C'est ainsi, que le Chef de l'Etat a jeté les bases d'une politique à même de développer l'infrastructure du transport au service de la consolidation de nos échanges extérieurs. Les atouts de la Tunisie pour devenir la plateforme logistique de la Méditerranée sont multiples: neuf aéroports internationaux, sept ports de commerce, 2.400 km de réseau ferré, et 20.000 km de routes classées. Par ailleurs, les grands chantiers ne manquent pas: la zone franche, le port en eaux profondes et le nouvel aéroport international Enfidha, à la capacité de 20 millions de passagers; le nouveau complexe portuaire pétrochimique de la Skhira; un réseau de sept plateformes logistiques, la création de nouvelles lignes maritimes et aériennes…Autant d'acquis qui confortent le «plan logistique» que la Tunisie entend désormais déployer, avec 20 projets opérationnels, et plus de cent actions et mesures stratégiques. La Tunisie, qui a bénéficié, dans le cadre des projets d'appui du groupe de la Banque mondiale d'une opération visant à renforcer sa compétitivité, a franchi des pas importants sur la voie de la réduction des coûts des échanges, la simplification des procédures de dédouanement, la promotion des échanges bilatéraux et multilatéraux relatives au commerce extérieur et l'amélioration des services logistiques .Une parfaite harmonie avec le 10e point du programme présidentiel pour le prochain quinquennat,"retrouver le niveau habituel de croissance et élever de nouveau son rythme". C'est pour cette raison, d'ailleurs, que la deuxième édition de ce rapport sur l'index de performance logistique (LPI) a choisi la Tunisie qui s'est distinguée en matière de qualité des institutions publiques, de coordination efficace des procédures, de dédouanement des différents services de contrôle aux frontières et de facilitation du commerce. Le classement a été réalisé à partir d'une enquête mondiale effectuée auprès des transitaires et transporteurs express internationaux. Le rapport attribue l'amélioration de la performance de pays comme la Tunisie, le Brésil et la Colombie, aux réformes en profondeur entreprises par ces pays concernant leurs systèmes logistiques et de facilitation du commerce. Trois nouvelles zones d'activités logistiques Ce rapport reflète l'importance qu'accorde la Tunisie à la question de la logistique à travers les efforts du ministère du Transport et du programme mis en application par l'Office de la marine marchande et des ports basé sur la modernisation et le développement des ports par le biais des nouvelles technologies de communication et des échanges électroniques des documents. C'est dans cette optique que la Tunisie a réalisé le projet de la liasse du transport, un guichet unique virtuel généralisé, à partir du 15 janvier 2010, au port de Radès et qui sera généralisée aux autres ports en mars prochain. Il vient aussi confirmer le choix de promouvoir le transport intelligent, à travers l'adoption d'applications technologiques modernes, en vue de conférer plus d'efficience au transport maritime qui assure 98% des échanges commerciaux. Ce projet, qui s'inscrit dans le cadre de la simplification des procédures douanières, vient concrétiser les objectifs fixés par le Chef de l'Etat concernant l'utilisation des nouvelles technologies dans le secteur du transport et la modernisation des services de la douane Dans ce même ordre d'idées, trois zones d'activités logistiques sont en cours de réalisation. La première au port de Radès couvre 47 hectares pour un montant d'environ 200 millions de dinars dans le cadre d'un partenariat entre l'Ommp et les investisseurs privés, la deuxième zone à Jebel Ouest sur une surface de 214 hectares. et la troisième à Enfidha attenante du grand projet stratégique du port en eau profonde. Ce rang mondial honorable en matière de logistique est également un couronnement des efforts déployés par l'Office de la marine marchande et des ports, notamment en matière de renforcement et d'amélioration des compétences et des ressources humaines. En témoignent la politique de formation continue dispensée par l'Ommp à son personnel et la création, récemment à Radès, d'un Institut méditerranéen de formation aux métiers de la mer en partenariat entre l'Ommp et plusieurs armateurs, manutentionnaires et professionnels portuaires. Ce dernier a la vocation de dispenser une formation ciblée et de très haute qualité à tous les niveaux de la hiérarchie et à toutes les entités opérant dans les activités maritimes. L'objectif étant de répondre précisément aux besoins spécifiques des métiers de la mer et de rapprocher les profils d'emploi aux besoins des entreprises pour garantir la mise à niveau constante et la performance du capital humain. De même, l'organisation des méthodes de travail à l'intérieur des enceintes portuaires et la coordination entre les différents intervenants en plus des investissements alloués à l'infrastructure, la modernisation, l'entretien et l'acquisition des équipements modernes et adéquats constituent les atouts de la réussite de la réforme portuaire.