L'année 1989 est une année repère dans le développement régional en ce sens qu'à partir de cette date, est déclenchée une batterie de lois à objectif unique : permettre aux régions de bénéficier un tant soit peu d'une marge de manœuvre et de la possibilité de décider des choix économiques qui correspondent à leurs spécificités. La création des Conseils régionaux avec extension en 1991 et 1995 des prérogatives communales, l'attribution par le Code des investissements d'incitations financières et spécifiques aux zones de développement régional devront servir cette politique de promotion. La création de structures d'appui, telles que les offices de développement régionaux et des sociétés d'investissement qui ont suivi, confirment la trajectoire choisie. Parallèlement et dans la mesure où il s'agit de réduction des disparités et de redistribution un tant soit peu équitable des richesses entre les régions, ces dernières se sont enrichies de toutes sortes de structures avec modernisation de leur infrastructure et généralisation des institutions universitaires, doublées de pépinières d'entreprises. La donne nouvelle reste cependant l'introduction de la composante incitation à l'investissement ou, pour utiliser l'expression usuelle, la chasse à l'investissement tout court. Déplacement vers les côtes Cette politique semble avoir porté en ce sens que d'une façon générale et avec la dynamique régionale, le taux de croissance s'est maintenu à plus de 5% malgré une conjoncture internationale le moins qu'on puisse dire des plus défavorables. Au plan des indicateurs et au niveau du chômage, en l'an 2000, sur les 115 délégations où le taux de chômage a dépassé la moyenne nationale, 54 d'entre elles se trouvent dans les zones intérieures. Autrement dit la majorité s'est déplacée vers la côte. D'où la création du Programme des délégations prioritaires qui s'est achevé en 2001. En 2007, dans les 61 délégations où le taux de chômage a dépassé les 20%, 35 se trouvent dans les zones prioritaires. Toutes ces délégations sont concernées par les nouveaux projets de développement intégré annoncé en 2006. Toutefois et à la lueur des enquêtes nationales, il est devenu évident que les disparités sont de plus en plus frappantes dans les grandes agglomérations notamment entre les quartiers. Vingt-six quartiers en particulier ont été retenus sur la base de deux critères principaux : une densité populaire importante, doublée de la caractéristique «quartier difficile». Sidi Hçin qui en constitue l'exemple type et qui est concerné par le Programme arrêté à cet effet, a subi en conséquence une opération de lifting qui a englobé la composante emploi, l'assainissement et la viabilisation du quartier ainsi que l'amélioration des logements qui en ont besoin par notamment l'éclairage, le revêtement du sol et l'amélioration des devantures des maisons. Ce programme, financé par la BTS à hauteur de 30% et le Fonds 26-26 pour tout le reste et qui a nécessité 115MD, devait s'achever à la fin de l'année 2009. Entretemps, 56 autres quartiers avec une population globale d'environ 200.000 habitants sont d'ores et déjà sur la liste pour un nouveau programme. Cette fois-ci le programme, dont le budget s'élève à 150 MD, est enrichi du segment formation et de la composante zone industrielle. Son démarrage se fera dans les mois qui viennent.