Par Riadh JEMAA* Monsieur le ministre Cela fait maintenant exactement 1 an et 6 mois qu'a eu lieu la révolution du peuple tunisien et 9 mois qu'un gouvernement légitime a été constitué après les dernières élections. Si une légère amélioration s'est produite sur le plan sécuritaire, malheureusement aucune amélioration n'a été observée ni aucune action n'a été entreprise pour mettre fin aux débordements, à l'anarchie et au système «daber rassek et dhraeek ya ellaf» qui règnent dans le pays. Tous les secteurs et tous les domaines sont affectés par l'inactivité des services du ministère de l'Intérieur et en particulier de la police municipale. Or nous ne pouvons pas construire un pays démocratique sans respect des lois et de l'autorité de l'Etat qu'il est urgent de rétablir. A titre d'exemple, Monsieur le ministre, j'ai assisté le vendredi 6 juillet 2012 à la 3e réunion du conseil municipal de la ville d'El Mourouj et j'étais scandalisé de découvrir que des décisions prises par ce conseil à l'encontre de certains débordements dans la ville d'El Mourouj n'ont jamais été exécutées par les services compétents du ministère de l'Intérieur malgré les rappels successifs de la municipalité; il semble même que des menaces ont été proférées contre certains membres de ce conseil. Cette inertie semble confirmer certains soupçons sur l'inefficacité et la complaisance de notre police nationale comme en témoigne notamment l'armada de voitures d'alcooliques sous le pont Radès-La Goulette et le long de la route Tunis-la Goulette, spectacle indigne de notre pays et de notre révolution, qui dure depuis des mois malgré le passage régulier de la police nationale sur cette route. Monsieur le ministre, la ville d'El Mourouj a connu ces dernières années un accroissement considérable de sa population qui a atteint plus de 150.000 habitants aujourd'hui. Or, par son manque de moyens matériels et humains, la municipalité n'arrive plus à satisfaire les besoins de la population, en particulier sur le plan de la propreté et de l'environnement, faisant d'El Mourouj un dépôt d'ordures à ciel ouvert. Afin d'améliorer la qualité de la vie et les services rendus à la population, je me permets de vous suggérer, pour les prochaines élections municipales, de créer 3 municipalités au lieu d'une actuellement. Ces municipalités seraient reparties comme suit: Mourouj 2; 1 et 3 et 4, 5, 6. Monsieur le ministre, j'attire votre attention sur un dernier point qui concerne les chauffeurs de taxi. Cette profession profite en effet de l'anarchie qui règne dans le pays pour se comporter en hors-la-loi, ne respectant pas les règles élémentaires du code de la route et l'interdiction de fumer, comportement qui tend à s'amplifier et se généraliser aux louages et aux taxis collectifs. S'ajoute par ailleurs à cela un phénomène nouveau qui est apparu après la révolution : certains chauffeurs refusent de transporter des clients qu'ils choisissent en fonction de la destination et n'appliquent plus leur tarification en fonction des compteurs. De plus, certains manquent de respect envers leurs clients par une tenue vestimentaire qui laisse à désirer. Il me parait très urgent d'aborder tous ces problèmes avec la municipalité de Tunis et le syndicat des chauffeurs de taxi afin qu'un minimum de règles et de sanctions soit appliqué. Monsieur le ministre, je vous remercie de bien vouloir examiner ces points précis et je ne doute pas que vous aurez à cœur de trouver des solutions pour répondre aux attentes de nos citoyens. * (Professeur universitaire)