Unification scellée entre l'Union des syndicats du ministère de l'Intérieur et le syndicat des forces de sécurité intérieure. Il était temps ! Dans un précédent article (voir La Presse du mardi 2 août 2012) nous avions annoncé, en exclusivité, l'apparition de signes avant-coureurs d'une probable unification des syndicats dépendant du ministère de l'Intérieur. C'est maintenant chose faite, après l'émergence d'un front uni formé, à la fin de la semaine dernière, par l'Union des syndicats du ministère et le puissant syndicat des forces de sécurité intérieure. Annonçant prématurément la couleur et bien qu'encore à l'état embryonnaire, le nouveau-né semble fermement décidé à montrer, dès à présent, le bout du nez et à... sortir ses griffes, en décidant la création, en son sein, d'une direction provisoire composée de 12 membres représentant les deux structures unifiées, tout en procédant à la mise en place de quatre commissions collégiales chargées de la rédaction des statuts réglementant le fonctionnement du nouveau syndicat, d'une part, et de la mise à en œuvre d'une stratégie futuriste, d'autre part. Un message fort Sans doute, la tutelle a-t-elle vu, d'un mauvais œil, la percée de ce nouveau front uni, dans la mesure où, logiquement, elle aura désormais affaire à une structure plus solide et beaucoup moins désunie qu'auparavant. Un message si fort à l'adresse du ministère de l'Intérieur que le bras de fer opposant ce dernier aux syndicalistes de la boîte ne fait que perdurer, tout en gagnant ces jours-ci en agressivité, comme en témoignent les deux derniers communiqués, d'une virulence sans précédent, qu'a publiés récemment le syndicat des forces de sécurité intérieure. Face à une tutelle qui ne cesse de réaffirmer sa volonté de désescalade et de rappeler qu'elle ne badine pas avec l'application de la loi, les syndicalistes vont, unification aidant, redoubler de combativité dans le but d'atteindre les objectifs qu'ils martèlent toujours, à savoir la défense de leurs droits, la dépolitisation de leur profession, la satisfaction de leurs nombreuses revendications professionnelles et l'assainissement de l'appareil sécuritaire du pays. «Ces objectifs, nous ferons tout pour les réaliser» jure l'un des syndicalistes qui avertit, toujours sous le couvert de l'anonymat, que «tout en privilégiant le dialogue, nous avons toutes les options sur la table pour les mettre en exécution sur le terrain en cas d'échec des négociations». Voilà, M. Laâraïedh est averti ! Question de cohabitation Reste maintenant à savoir si les nouveaux syndicats unifiés feront long feu. Question d'autant plus importante et cruciale qu'il s'agit d'une cohabitation à devoir tenir la route entre deux structures syndicales dont la pomme de discorde, longtemps alimentée par des luttes d'intérêts, n'est plus pourtant à démontrer. En fera-t-on table rase pour une... longue vie du nouveau-né ? Ou ce ne sera qu'un feu de paille? L'avenir nous le dira.