• 110 candidats en lice pour le congrès constitutif du syndicat, le premier de son histoire Le «ballet syndical» de nos forces de sécurité intérieure se poursuit à un rythme effréné et, curieusement, sans le moindre répit, confirmant ainsi, de façon éclatante, l'engouement nouveau de ces forces pour un exercice syndical dont elles rêvaient, dans l'impuissance, depuis l'aube de l'indépendance ! Cet engouement est d'ailleurs d'autant plus extraordinaire que les syndicats dépendant du ministère de l'Intérieur ne cessent de pousser comme des champignons, en symbiose avec les acquis de la révolution du 14 janvier 2011. Dernier nouveau-né dans la maternité syndicale: le syndicat des forces de sécurité intérieure dont le congrès constitutif vient de se dérouler à Hammamet. Plus de grèves sauvages… Quelque 110 candidats se sont présentés à ces assises qui ont tenu en haleine une assistance nombreuse et attentive représentant les corps de la police, de la Garde nationale, des prisons et de la Protection civile, ainsi que des experts et des composantes de la société civile. Les travaux du congrès qui ont été empreints de franchise et de transparence, ont débouché sur l'adoption, à l'unanimité, des statuts du nouveau syndicat réglementant l'exercice syndical, les conditions de candidature aux élections et la gestion administrative et financière au sein de cette structure. Par ailleurs, ont été discutées et adoptées, les questions inhérentes au droit syndical, avec, à la clé, une recommandation de taille, à savoir le bannissement des grèves sauvages. «Plus question de ces grèves», lance un congressiste parmi nos policiers qui reconnaît que «celles-ci n'auront plus droit de cité dans nos pratiques, tout simplement parce que l'expérience a clairement démontré qu'elles sont impopulaires, parce que génératrices d'instabilité et de perturbation de l'ordre public». Mais, faute de grève, le nouveau syndicat affirme privilégier le dialogue, les négociations et, au pire des cas, des sit-in d'une heure, à tout casser. Reste à préciser que toutes ces recommandations empreintes de sagesse et de sens de la responsabilité sont venues épouser la thèse officielle soutenue par le ministère de tutelle dans le cadre de sa stratégie d'assainissement de l'activité syndicale. Nécessaire coordination Sur un autre plan, force est de constater que le nouveau syndicat est appelé à cohabiter avec un autre organisme issu de la même boîte, à savoir l'Union des syndicats des forces de sécurité intérieure déjà en exercice. Cette cohabitation est, en réalité, un mal nécessaire. D'où l'obligation de coordonner les efforts entre les deux structures, loin de tout débordement ou de concurrence déloyale, s'agissant d'une cause collective qui doit demeurer à l'abri des tentatives de scission et de désunion devenues, hélas, fréquentes par le vent du pluralisme syndical qui souffle sur le pays.