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Marzouki est bien notre maître à penser... mais nous restons attachés à la Troïka
Les congressistes du CPR s'expriment
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 08 - 2012

Troisième et dernière journée, hier, du deuxième congrès du CPR dont les travaux ont été placés sous le slogan «Moultazimoune» (Engagés).
Comment les congressistes ont-ils réagi au message du Dr Moncef Marzouki, fondateur du parti dans lequel il a dénoncé la mainmise d'Ennahdha sur les rouages de l'Etat et appelé les participants au congrès à envisager de nouvelles alliances avec «ceux qui partagent nos valeurs, plus particulièrement pour ce qui est de l'instauration d'un Etat civil»?
L'analyse faite par le Dr Marzouki a-t-elle conditionné les travaux du congrès, ainsi que les notions qui en seront issues ?
Quelle lecture font les congressistes du taux particulièrement modeste de la présence féminine parmi les délégués ainsi qu'au niveau des membres au nouveau bureau politique (4 sur 35 candidats) et du conseil national (13 femmes sur 123 candidats briguant les 40 sièges qu'offre le conseil)?
La Presse a posé ces questions à certains congressistes qui n'ont pas hésité à parler, en toute franchise et transparence, n'hésitant pas à faire part de leur désaccord avec les analyses du Dr Marzouki, fondateur du parti, «bien que nous le considérions comme un grand penseur et que nous estimions que le CPR a toujours besoin de ses idées».
Une volonté réelle de servir la Tunisie
Adel Ben Ammar, jeune secrétaire général du bureau régional de Tozeur, reconnaît que «la pression était prévisible au vu des divisions et des fissures que vient de traverser le parti. Quant au discours du Dr Marzouki, bien qu'il n'ait pas conditionné les travaux du congrès, nous le considérons comme une réhabilitation de la place que le CPR doit occuper sur la scène politique nationale. En tant que jeunes du Congrès pour la République, nous ne nous opposons pas à l'alliance avec Ennahdha, mais nous appelons à ce que notre parti soit traité, au sein de la Troïka, en tant que partenaire à part entière».
Pour ce qui est du grand nombre de candidatures au conseil national (123 candidats sur 168 congressistes), notre interlocuteur considère qu'il s'agit «d'un signe de bonne santé au sein du parti, traduisant une volonté réelle de la part de beaucoup de nos jeunes de servir et le CPR et la Tunisie.
Idem pour le bureau politique qui sera élu à l'issue du congrès. La nouvelle direction doit s'engager à maintenir le contact avec les jeunes et à tout faire pour qu'ils soient associés concrètement à la vie quotidienne du parti et aux décisions qu'il aura à prendre au cours de la prochaine étape».
Un autre son de cloche apparaît dans les propos du congressiste Abdelwaheb Issami, membre du bureau régional de Tunis-Médina qui souligne : «L'adresse du Dr Marzouki est intervenue trop tard pour définir ou éclaircir les relations entre Ennahdha et le CPR. A la suite des divisions survenues au sein du congrès, les déclarations de Marzouki et les rapports qu'il entretient avec Ennahdha sont devenus un sujet de discorde au sein du CPR, entre ceux qui soutiennent ses orientations personnelles et ceux qui s'y opposent.
Et ces frictions entre les militants et les cadres CPRistes apparaissent clairement, au sein de l'Assemblée nationale constituante, parmi les constituants élus sur les listes de notre parti. Moi, personnellement, en tant que militant de base du parti, je considère que le discours de Marzouki n'engage que sa propre personne et ne concerne en rien la base du CPR. Quant au nombre impressionnant de candidats au bureau politique et au conseil national, je pense qu'il aurait fallu mettre au point des critères plus rigoureux pour les candidats en matière de crédibilité, de probité et de militantisme. Bien que je sois pour la démocratie et la liberté de candidature, je crains qu'il y ait des frictions ou des divisions à l'issue de la proclamation des résultats».
Abdelwaheb Issami tient à relever la présence modeste de la gent féminine parmi les délégués au congrès et parmi les candidats au bureau politique et au conseil national. «Pourtant, la ministre des Femmes au sein du gouvernement, Sihem Badi, appartient au CPR et elle est la présidente de notre deuxième congrès», fait-il remarquer.
Les motions émanent de la base du CPR
«Le rythme général imprimé aux travaux de notre congrès n'a pas été conditionné par le discours du Dr Marzouki. Pour nous, le Dr Marzouki est un penseur d'une trempe internationale et nous avons toujours besoin de ses idées, de ses approches et de ses analyses.
Seulement, les motions de notre congrès ne pouvaient changer de contenu ou d'orientation à la suite de son discours. Elles émanent de nos bases, puisqu'elles sont le fruit des rencontres interrégionales tenues à Bizerte, Djerba et Sousse.
Quant aux positions qu'il a développées, elles constituent une sorte d'évaluation de l'évolution de la vie politique nationale depuis les élections du 23 octobre 2011. Ces positions, dont personne n'était au courant avant qu'elles ne soient dévoilées par Walid Haddouk, n'affecteront pas nos rapports avec Ennahdha, puisque nous demeurons attachés à la Troïka. La faible présence féminine au sein du congrès est compréhensible, au regard des années de braise que la femme a vécues sous le régime déchu.
Cependant, je suis convaincue qu'avec la révolution de la liberté et de la dignité, la femme tunisienne a compris qu'elle a un rôle à jouer dans la vie politique nationale. Les femmes présentes dans notre congrès sont, certes, d'un nombre très limité, mais elles sont actives et capables de prendre les décisions qu'il faut».
Pour Mohamed Kaller, instituteur à la retraite et militant de base du CPR à Sfax, ayant tenu à suivre les travaux du congrès dans les coulisses bien qu'il ne soit pas congressiste, «il est urgent pour le parti de revoir sa stratégie d'implantation dans la capitale du Sud, pôle économique et universitaire et bastion de l'action syndicale. La présence du CPR dans cette importante région du pays est insignifiante, d'où la nécessité d'y créer un climat propice à attirer les compétences et à les encourager à rejoindre le parti».
Il tient à apporter un témoignage qu'il estime important à propos de la mainmise d'Ennahdha sur les nominations au sein de l'administration. «Pour dire la vérité et rendre à César ce qui est à César, Ennahdha a demandé à plusieurs reprises au CPR de proposer ses candidats aux postes en question. Notre parti ne l'a pas fait, tout simplement, parce qu'il ne disposait pas des compétences qu'il faut. Et ce sont des ministres parmi les nôtres qui nous ont révélé ces informations».
Il faut dépasser la bipolarisation
«Les grandes orientations contenues dans le discours du Dr Marzouki étaient prises en considération dans les travaux du Congrès. Mais de là à affirmer qu'elles ont conditionné ou orienté les congressistes, je ne peux l'affirmer», souligne Walid Haddouk, candidat au poste de secrétaire général du CPR.
Il poursuit : «Certaines perceptions médiatiques ou de dirigeants de partis politiques du discours de Marzouki n'étaient pas fondées. D'abord, le discours a mis l'accent sur la nécessité de maintenir la Troïka actuelle. Puis, il a parlé d'un nécessaire consensus entre les forces politiques nationales majeures sans tomber dans la bipolarisation simpliste et classique. Il a insisté, enfin, sur la poursuite de l'alliance y à condition de préserver ses principes généraux, dont en premier lieu le respect mutuel entre ses différentes composantes. Malheureusement, les passages qui ont suscité la réaction des médias et des hommes politiques n'ont pas été compris dans cet esprit général».
Pour ce qui est de la présence féminine, Walid Haddouk est «désolé pour les chiffres modestes, mais en revanche, dans notre parti, la femme a toutes les chances d'être candidate à tous les postes de responsabilité et d'y accéder».


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