A la faveur de nouveaux changements au FMI, les droits de retrait spéciaux de la Tunisie passeront de 286.5 millions à 545.2 millions de dinars Révision de la composition des membres du Conseil des directeurs exécutifs du fonds suite à une réforme du système de gouvernance de l'institution La Tunisie a toujours entretenu de bons rapports avec le Fonds monétaire international (FMI) en remboursant les crédits dans les délais. Les retraits en devises ont permis à notre pays de financer de grands projets et d'assurer l'ajustement structurel de notre économie orientée depuis des années déjà vers l'ouverture, l'encouragement de l'initiative privée, la libéralisation des échanges et du commerce et l'adoption de la loi du marché. Cet ajustement réalisé progressivement à coup de mesures radicales a permis de remodeler l'économie tunisienne et de lui donner l'occasion pour s'intégrer dans l'économie mondiale à dominance libérale. Cette coopération devrait se poursuivre au cours de l'étape à venir pour pouvoir bénéficier des crédits de cette institution qui a des rapports avec plusieurs pays du monde à la recherche de fonds destinés au financement de l'économie et des grands projets. Cependant, les quotes-parts de retraits dans le capital du FMI ont fait l'objet d'un amendement tenant compte de la part des pays émergents dans l'économie mondiale. Ces pays ont désormais le droit d'être mieux représentés dans les structures de ce bailleur de fonds international pour participer davantage à la prise de décision. En effet, mieux vaut impliquer ces pays émergents dans les politiques à asseoir plutôt que parachuter des décisions et des mesures qui ne sont pas toujours compatibles avec la réalité socioéconomique desdits Etats. D'ailleurs, le comité monétaire et financier international a incité — dans le cadre de son communiqué d'octobre 2009 — le Conseil des directeurs exécutifs du FMI de parachever la 14e révision générale des quotes-parts des pays et d'assurer la réforme du système de gouvernance. Comptabilité simplifiée et transparente Sur la base de cette recommandation, plusieurs réunions ont été tenues en vue de se concentrer entre les représentants des pays membres et les services concernés du FMI sur les diverses questions d'actualité et des perspectives. C'est ainsi que le Conseil des directeurs exécutifs a adopté — lors de sa réunion en date du 5 novembre 2011 — la recommandation en question, adoptée par le Conseil des gouverneurs du Fonds par décision n°2-66. La recommandation adoptée se base sur deux dispositions essentielles, à savoir l'augmentation des quotes-parts des pays membres dans le cadre de la 14e révision générale, d'une part, et la révision de la composition des membres du Conseil des directeurs exécutifs du Fonds suite à une réforme du système de gouvernance de l'Institution, d'autre part. L'adoption du Conseil des conservateurs de la recommandation doit être suivie par l'approbation des pays membres des différentes dispositions relatives aux quotes-parts et l'application du principe de l'élection de tous les membres du Conseil des directeurs exécutifs conformément à l'article 25 de la Convention de création du Fonds. D'où la nécessité pour la Tunisie d'adopter un texte de loi afférent à ces changements. A noter que la 14e révision générale des quotes-parts stipule une augmentation de l'ensemble des quotes-parts des pays membres de 100% pour porter le volume de 238.4 milliards de dollars des droits de retrait spéciaux, soit l'équivalent de 552.6 milliards de dinars tunisiens à 476.8 milliards de dollars, ce qui correspond à 1105.2 milliards de dinars tunisiens. Il s'agit aussi de finaliser la nouvelle méthode de comptabilité des quotes-parts en vue de la simplifier et d'intégrer davantage de transparence d'ici au mois de janvier 2013. Compte tenu de la décision prise, la Tunisie est autorisée à augmenter sa quote-part au maximum de 258.7 millions de dollars des droits de retrait spéciaux soit l'équivalent de 599.6 millions de dinars tunisiens Ainsi, les droits de retrait spéciaux passeront de 286.5 millions à 545.2 millions de dinars. Chaque Etat membre peut choisir entre l'augmentation ou non de sa quote-part. Cette augmentation sera assurée par la Banque centrale de Tunisie conformément à la loi tunisienne (loi n° 71 du 7 décembre 1977) qui régit les relations entre celle-ci et le FMI. Par le passé et depuis son adhésion au Fonds, la Tunisie avait accepté d'accroître sa quote-part. Le montant de quote-part de chaque pays membre définit ses droits dans le vote et les possibilités d'utiliser les ressources de ce bailleur de fonds.