Dans plusieurs cités de la ville de Tunis, des meutes de chiens se déplacent sans aucun contrôle, ce qui constitue un risque certain pour les habitants dont certains trouvent des difficultés pour rentrer chez eux notamment pendant la nuit. C'est que ces bêtes sont parfois agressives et peuvent attaquer les passants. Les femmes et les enfants sont particulièrement horrifiés à l'approche de ces chiens errants même s'ils paraissent inoffensifs. Ils sont partout visibles : près des établissements scolaires qui ouvriront bientôt leurs portes, sur les plages, dans les parkings, à proximité des stations de transport... Affamés, ces chiens qui peuvent être vecteurs de maladies – dont la rage – se regroupent en général près des déchets ménagers à la recherche de nourriture. La municipalité de Tunis a décidé de mener une campagne de lutte contre les chiens errants et ce, du 1 au 15 septembre. Selon M. Habib Kanzari, chef du service de la police municipale, «la campagne, qui va concerner 15 arrondissements municipaux, vise à lutter contre les chiens errants. Elle démarre durant cette période à minuit pour se poursuivre jusqu'à 4 heures du matin». Pour réussir la campagne en question, les services compétents ont mobilisé le matériel nécessaire à savoir deux véhicules qui sillonnent les différents quartiers pour repérer les chiens errants et les tuer à coups de carabine. L'effectif chargé de l'opération se compose de huit agents. Cela constitue une opération de routine dans le travail municipal, mais la campagne organisée vise à renforcer les interventions dans tous les quartiers y compris à Séjoumi, Kabaria, Menzah, Manar... Obstacle pour atteindre les bêtes Les agents municipaux chargés de l'élimination des chiens errants connaissent les lieux de regroupement des bêtes, en l'occurrence les décharges et les endroits où sont entassées les ordures. Les chiens se cachent également sous les voitures à l'arrivée des agents. Notre interlocuteur rassure les habitants sur leurs biens grâce à des interventions professionnelles des agents municipaux. «Toutes les précautions sont prises pour ne pas toucher les véhicules par les balles», estime M. Kanzari qui considère néanmoins les voitures stationnées comme obstacle pour atteindre les bêtes. Le choix de cette période de l'année pour lancer cette campagne n'est pas fortuit mais tient compte de certaines considérations à savoir l'approche de la rentrée scolaire, la dispersion des ordures dans certaines zones malgré le travail de collecte de la municipalité et le niveau de la température qui demeure encore élevé. Par le passé, les animaux n'étaient pas tous éliminés mais la agents municipaux se chargent dans le cadre de leur travail de transporter ceux qui sont en bonne santé dans des fourrières afin de les soigner et de les placer dans des endroits sûrs pour être vendus ou les restituer à leur propriétaire. Mais cette opération a été délaissée vu le nombre important de chiens qui ont investi tous les quartiers et toutes les artères. Les citoyens ont une grande part de responsabilité dans la multiplication des chiens errants dans la mesure où certains n'hésitent pas à se débarrasser de leur bêtes parce qu'ils n'en ont plus besoin! et dire que dans certains pays développés, abandonner un chien est passible d'une peine de prison et d'une amende. D'autres personnes perdent leur animal et sont obligés de récompenser celui qui pourrait le ramener. Ils vont jusqu'à payer des annonces dans les journaux pour diffuser l'information. D'où la nécessité de toujours tenir en laisse les animaux et d'éviter de les libérer même s'ils se promènent près de la maison. Toute personne qui s'engage à élever un chien doit se soumettre à certaines obligations pour ne pas gêner les voisins. Ces bêtes doivent être bien nourries et soignées même si elles sont utilisées en tant que chiens de garde. Dans certains quartiers, les chiens ne cessent d'aboyer toute la nuit empêchant les voisins de dormir. Ils peuvent avoir mal quelque part ou être malades sans que leur propriétaire ne s'en aperçoive. Cette campagne municipale va, en tout cas, réduire le nombre de ces chiens errants – dont certains sont dans un état vraiment déplorable – qui porte atteinte à l'aspect esthétique de la ville. Les parents doivent conseiller leurs enfants qui agissent en toute innocence d'éviter de toucher ou de s'approcher des chiens qui, par peur d'être attaqués, n'hésitent pas à réagir en mordant leur vis-à-vis.