...selon des journalistes de Dar Assabah Commentant les arguments avancés par le ministre des Finances par intérim et le Conseil d'administration pour ce qui est du maintien du même corps administratif et de la vente de la quote-part de l'Etat à un investisseur privé, les journalistes de Dar Assabah les trouvent «dénués de sens». Selon eux, l'acharnement contre les journalistes, en mettant en cause la qualité du contenu des deux journaux, relève d'une démarche malsaine visant «la dévalorisation de bien des plumes qui, loin d'être serviles, ont toujours opté pour la libre parole». Zied Dabbar, journaliste au quotidien Le Temps, abonde dans ce sens : «Ils cachent les vraies raisons et exposent les moins crédibles, à mon sens. En 2000, les dettes de Dar Assabah se chiffraient à 7.5 milliards de dinars. Mais donnez-moi une entreprise médiatique tunisienne qui n'a pas de difficultés financières. Quand ils mettent en doute la crédibilité des journalistes, cela ne relève-il pas d'un sordide règlement de comptes et d'un esprit de vengeance. Ils cherchent à nous réduire au silence par l'intimidation, mais ils n'iront pas loin, car nos principes sont immuables. Et l'un des plus immuables est que nos plumes ne sont pas à museler». Mohamed Ali Chekir, président de Karama Holding, a affirmé dans de son intervention qu'un commissaire aux comptes lui a fourni les chiffres d'autres entreprises médiatiques qui se veulent très en avance par rapport à Dar Assabah : «Qu'il nous renseigne, si ce n'est du pur mensonge, sur ce monsieur qui se permet de divulguer illégalement et sans aucun avis préalable les secrets et les spécificités des autres. Pourquoi parle-t-on de difficultés financières et de faiblesse de contenu à ce moment précis de l'histoire de la maison ? Voilà les questions que l'on doit se poser afin de mieux comprendre les rouages de cet argumentaire». De son côté, Naziha Ghodbani, journaliste au quotidien Assabah, pense que les incessantes intimidations pratiquées par le gouvernement à l'encontre des journalistes de Dar Assabah ne mèneront nulle part, car leur cause est juste : «Une presse libre et une voix impartiale, c'est tout ce que nous exigeons pour le bien de ce pays. Qu'ils mènent une campagne de dénigrement à notre encontre ou qu'ils menacent de céder la quote-part de l'Etat à un privé, cela ne nous intimidera point. Et nous ferons face à toute tentative visant le muselage de nos plumes. Cela pour dire qu'en l'absence d'issues transparentes, nous gérerons nous-mêmes notre entreprise en devenant ses propres souscripteurs et actionnaires. C'est un choix irrémédiable en cas de blocage persistant».