Le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, a mis l'accent sur la nécessité d'inscrire les droits culturels et la liberté d'expression et de création dans la Constitution. Présidant la clôture de l'atelier international «Connexions et diversité culturelle» organisé durant trois jours à Dar Sébastien, au Centre culturel international de Hammamet, le ministre a remarqué que la culture tunisienne connaît un tournant important qui exige de rompre avec “l'étatisation culturelle'' et de choisir une approche basée sur le partenariat et la valorisation des ressources dont regorgent toutes les régions du pays. Il a affirmé que le changement démocratique nécessite une conviction profonde quant au pluralisme culturel. Il a ajouté que la Tunisie a besoin de repenser le secteur culturel et de dépasser l'erreur qui consistait à dévaluer la culture des régions, et ce, en réhabilitant la culture régionale et celle des minorités, au niveau du patrimoine relatif à l'habit, à l'art culinaire et au dialecte. Le ministre a relevé qu'il est nécessaire de faire face aux défis inhérents aux droits de l'individu et à ceux des groupes, ainsi qu'à l'ouverture sur les valeurs universelles. Dans sa réponse aux interventions des participants à la table ronde organisée à la fin de cette rencontre, il a insisté sur l'importance d'adopter une approche qui prend en compte le respect de la culture régionale, de manière à ce qu'elle soit placée sur un pied d'égalité avec celle du “centre''. Au sujet des menaces qui pèsent sur les intellectuels, il a affirmé que le ministère a exprimé, à plusieurs reprises, sa condamnation de toutes les formes de violence contre les créateurs, estimant que le salafisme représente l'un des dangers pouvant nuire à notre révolution, réitérant, par la même occasion, le soutien de principe du ministère à la liberté d'expression. Il a, cependant, estimé qu'il ne faut pas exagérer quant à ce qui se passe en Tunisie, ajoutant que même si le processus de transition démocratique souffre de quelques hésitations, cela ne veut pas dire qu'on va revenir en arrière. Les participants à cet atelier international organisé dans le cadre de la coopération tuniso- allemande, en présence d'acteurs culturels venus de 30 pays, ont mis l'accent sur l'importance de la valorisation des spécificités locales dans l'enrichissement du produit touristique et la promotion du tourisme culturel au service du développement global. L'ambassadeur d'Allemagne en Tunisie a, de son côté, indiqué que la Tunisie bénéficie d'une grande richesse culturelle qu'il faut valoriser davantage au service du développement humain, de manière à faire de la révolution du printemps arabe, une révolution culturelle ouverte à toutes les formes d'expression et de création.