«Sans la nécessaire concentration, on risque d'avoir de mauvaises surprises» «Mouelhi a stabilisé le milieu, Jemâa et Khlifa se sont donnés à fond».Deux jours après le nul de Freetown (2-2), le sélectionneur national Sami Trabelsi prend du recul pour analyser la prestation des siens et les perspectives qu'elle ouvre Vous avez employé le mot de «faux pas» pour qualifier le résultat de Freetown. N'est-ce pas un peu sévère pour un nul obtenu à l'extérieur? Après coup, je persiste à croire qu'il s'agit vraiment d'un faux pas. Nous aurions dû prétendre à une meilleure production sanctionnée par un meilleur résultat. Malheureusement, la qualité médiocre de la pelouse nous a empêché de pratiquer un bon football. Nous avons surtout eu une entame de match très difficile. Dans ces 20 au 25 premières minutes, nous avons été médiocres. Mais il y a un épisode qui a participé à cette pénible entrée dans la partie. Je n'ai pas voulu l'évoquer jusque-là pour éviter que l'on dise que Sami Trabelsi cherche des justifications ou des excuses. Nous avons effectué normalement l'échauffement précédant chaque partie. Mais cette fois-ci au lieu d'enchaîner par le match, les joueurs ont dû attendre une demi-heure que le président sierra-léonais arrive au stade. Et cette attente a complètement refroidi mes joueurs qui n'ont pas, de surcroît, trouvé de suite leurs appuis sur une pelouse lourde et glissante. Pourtant, après ces débuts poussifs, vos hommes ont connu une montée en régime qui aurait pu leur valoir la victoire. Qu'est-ce qui a changé dans votre organisation au juste ? Au départ, nous avons choisi d'aligner deux attaquants, Jemaâ et Khlifa, soutenus par Msakni, afin de permettre à celui-ci de pénétrer dans la surface et de surprendre l'adversaire. Malheureusement, nous avons fini par inadvertance par évoluer dans un 4-3-3 classique, Msakni étant pris au marquage comme un simple attaquant de couloir puisqu'il n'exploitait pas les décalages entre le latéral et le défenseur central adverses, se laissant conduire par son tempérament et son instinct qui le poussent à chercher le flanc gauche. De plus, si Hammami et Saïhi étaient montés d'un cran, nous aurions mis d'entrée la pression sur le Leone Star. Malgré tout, je ne crois pas que l'adversaire nous a mis énormément en difficulté dans la première partie de la rencontre. Il a exercé une pression que je qualifierais d'euphorique sur trois ou quatre rentrées de touche. Ce n'était ni la maîtrise du jeu ni les actions placées que l'on peut imaginer. Il y a eu des correctifs à la pause, avec un Hammami qui a avancé son rayon d'action, ou sa zone préférentielle. Et les rentrées de Harbaoui et Darragi qui ont donné de l'air à l'équipe. «N'accablons pas trop Mathlouthi !» Pourtant, le but-gag pris par Aymen Mathlouthi a failli tout remettre en cause à un moment crucial de la rencontre. Ces bourdes à répétition ne vous invitent-elles pas à envisager sérieusement de faire jouer à fond la concurrence au poste de gardien de but? Ces erreurs produisent une gêne pour tout le monde, pour Mathlouthi en premier lieu. Il ne faut pas accabler notre gardien et oublier ses performances et ses sorties remarquables. Certes, il traverse une période difficile, cela chacun peut s'en rendre compte. Mais il reste un élément très important dans notre dispositif. Un élément indispensable? Non, personne n'est indispensable en équipe nationale. L'état de forme de chacun peut nous faire changer d'avis. Regardez, par exemple. La qualité de la performance produite par Khaled Mouelhi, auteur d'un très bon match. Le «Sang et Or» a assuré une précieuse stabilité au milieu, il a apporté le plus à l'équipe. Mouelhi rejoint en cela les Traoui, Yahia et Hammami. Celui-ci n'a pas démérité contre le Cap- Vert et inscrit un joli but devant la Guinée équatoriale? Wissem Yahia reste une valeur sûre. Bref, Mouelhi constitue une carte supplémentaire très utile dans une perspective d'avenir. En tout cas, cela assure le facteur émulation et concurrence. Issam Jemaâ était très attendu, samedi, dans la capitale sierra-léonaise. Sa prestation vous déçoit-elle quelque part? Non, pourquoi voudriez-vous que je sois déçu. Au contraire, Jemaâ et Khlifa ont sorti un match physique plein. Ils ont certes manqué de réussite, mais nos deux avants de pointe n'ont rien à se reprocher. Jemaâ a quelque peu faibli sur la durée. Toutefois, il a toujours répondu présent dans les duels, démontrant une superbe générosité. Jemaâ était malheureusement passé à côté d'un record à Freetown : celui de la plus longue série de buts. Il restait sur au moins un but dans quatre matches de suite. Une autre réalisation, samedi dernier, et il pulvérisait le record mondial en sélection. «Freetown, l'enfer» Quelle attitude faudrait-il adopter le 13 octobre au match retour pour éviter toute surprise désagréable? Si on ne se concentre pas suffisamment, on risque d'avoir des surprises. Mais nous connaissons à présent beaucoup mieux notre adversaire. Ajouté à l'apport décisif du public de Monastir où nous allons jouer et aux meilleures conditions de jeu, nous espérons prouver que nous méritons la qualification. J'ai voyagé dans une trentaine de pays, mais je n'ai jamais vécu les conditions pénibles et parfois même surréalistes de Freetown. C'était l'enfer. Enfin, des nouveautés dans la prochaine liste de joueurs pour la deuxième manche ? J'espère pouvoir compter sur le jeune attaquant de l'Atletico Madrid, Abdelkader Oueslati. Il reprend dans une semaine après sa blessure. Il y aura également Lassaâd Nouioui qui en a fini avec son transfert en Ecosse.