Le team national va s'efforcer de prendre option sur la qualification en phase finale de la CAN 2013, en donnant la réplique à la Sierra Leone, cet après-midi (17h30 HT) à Freetown. Se trouvant depuis jeudi après-midi dans ce pays ravagé par la guerre civile au tournant du siècle, les Aigles de Carthage ont dû vite s'adapter à de nouvelles conditions, à une autre atmosphère. La fatigue aidant (plus de cinq heures de vol, un bac pour traverser un canal, une route cabossée traversée dans un bus pour rejoindre l'hôtel), la chaleur et la forte humidité ne laissent pas aux hommes de Sami Trabelsi d'autre choix que de consentir l'effort de puiser dans leurs ressources et de ressortir leur grande expériences du circuit continental. Il y a parfois des conditions extrêmes avec lesquelles il faut composer. Freetown propose ainsi un saut d'obstacles, la dernière haie consistant en une pelouse de très mauvaise qualité. Au Brookfield national stadium, d'une capacité d'accueil de 36 mille spectateurs, on annonce une belle ferveur autour des Leone Stars, auteurs de gros progrès et qui se positionnent aujourd'hui au 65e rang au classement mondial Fifa. D'ailleurs, l'appétit venant en mangeant, la victoire aux éliminatoires de la Coupe du monde ajoutée à un nul, pour le début de parcours, dénote une ambition qu'on ne connaissait guère aux hommes du Suédois Lars Olaf Matsson. Jemaâ dans son exercice préféré Si la Sierra Leone ne part pas avec les faveurs du pronostic — un euphémisme, pour ne pas dire qu'elle ne va compter que sur son courage et sur un improbable effet de surprise pour aspirer à l'exploit — il n'en reste pas moins vrai que cela ne va pas être facile. «Si la pelouse le permet, nous procèderons par des échanges courts et redoublés. Sinon, nous opterons tout simplement pour un jeu direct sans devoir passer par la ligne médiane», avertit le sélectionneur national Sami Trabelsi. Cela signifie dans le cas d'espèce que beaucoup de ballons vont fuser à partir de l'arrière-garde en direction de Jemaâ, Khelifa et Msakni. Avec plus particulièrement un Jemaâ très inspiré dans cet exercice, comme le rappellent les nombreux buts qu'il a réussis à l'extérieur sur une reconversion rapide et en situation lui permettant d'avaler les espaces. Car sur une pelouse médiocre, c'est probablement le seul moyen d'éviter de piétiner dans une stérile recherche de la construction du jeu. Quatre postes en ballottage Le mot d'ordre consiste à prendre option dès la première manche et à ne pas se compliquer bêtement l'existence devant un rival à la portée et privé de la précieuse expérience du haut niveau. La Sierra Leone n'a jamais été présente à une phase finale de la CAN (tantôt non inscrite, tantôt forfait, sinon éliminée dès le tour préliminaire), et ce n'est probablement pas cette fois-ci qu'elle réussira à y remédier. Quand bien même l'effectif évolue dans sa quasi-totalité à l'étranger, mais à un niveau assez modeste, les Aigles ont pourtant tout intérêt à se montrer sérieux, appliqués, concentrés et solidaires. La comparaison entre les valeurs et le potentiel technique est en effet cruelle pour les Vert, Blanc et Rouge. Le retour d'Aymen Abdennour en défense, après avoir purgé ses deux matches de suspension, garantit rigueur et qualité de placement au cœur de l'arrière-garde. Devant, le trident Khlifa-Msakni-Jemaâ (ou Harbaoui) reste l'assurance d'un mariage de l'efficacité et de la force de percussion. En fait, quatre postes restent en ballottage : à l'axe défensif entre Chamseddine Dhaouadi et Walid Hicheri, sur le flanc gauche de l'arrière-garde entre Aymen Belaïd et Fatah Gharbi, à celui de milieu relayeur entre Wissem Yahia et Chadi Hammami, et enfin à celui d'attaquant de pointe entre Issam Jemaâ et Hamdi Harbaoui. Avec à chaque fois un avantage pour le premier cité. Quel que soit le choix effectué, l'équipe a pourtant fière allure. Elle a pu trouver des repères lors du test du 15 août à Budapest contre l'Iran (2-2). Le staff national se nourrit davantage de certitudes que de points d'interrogation. Chose à laquelle ne peut assurément prétendre le sélectionneur des Leone Stars qui a dû composer avec interventionnisme intempestif de la fédération locale, y compris dans le choix des joueurs. Ce qui a tout l'air d'une gestion anachronique et folklorique qui fait de la résistance quelque part en Afrique...