En quête de stabilité et de sérénité, l'Etoile du Sahel engage cet après-midi un classico sans réel enjeu, mais important pour le moral des troupes Tout en mettant l'accent sur le projet à moyen terme de «l'Etoile 2014» qui sert d'aiguillon et de paramètre crucial dans l'œuvre de reconstruction, l'ESS doit assurer en même temps les performances attendues par ses fans. Sinon, à quoi serviraient des promesses de lendemains qui chantent, et de tirer des plans sur les comètes si les résultats ne suivent pas et les malheurs s'accumulent. Déjà, la disqualification de la Ligue des champions africaine version 2012 a généré un effet déprimant. Déjà, le championnat en cours n'inspire plus rien au club étoilé qui n'attend plus que le baisser de rideau. Déjà, le bureau directeur éprouve toutes les peines du monde à trouver des sources de revenus permettant d'éponger le grave déficit ou, du moins, à limiter l'étendue du gouffre financier. Toutes ces vicissitudes surviennent au cœur d'une saison véritablement maudite avec laquelle toutes les composantes du club ont hâte d'en finir. Voilà pourquoi l'Etoile a besoin de bonnes nouvelles et d'apporter baume au cœur de ses fidèles. Elle ne crachera en tout cas pas sur un succès — quand bien même de pur prestige — cet après-midi (16h30) au Stade olympique de Sousse devant un Club Africain, lui aussi en plein chantier, en pleine phase de reconstruction. Santos au Brésil L'année dernière, l'équipe luttait jusqu'au dernier souffle pour le doublé. Depuis, elle est rentrée dans les rangs : «Nous avons entre-temps perdu Akaïchi, Chedly, Ghezal, Boulaâbi, Chagra, Yakuba», rappelle l'entraîneur, Mondher Kebaïer, qui déplore cette psychose faisant de chaque nouvelle sortie «une affaire de vie ou de mort, comme si l'Etoile joue une coupe de deux mois uniquement». Maintenant, la reprise de la Ligue 1 met à nouveau la pression sur un ensemble dont le moral a été largement entamé par les sanctions décrétées par la confédération africaine. La réception d'un CA transfiguré par son mercato gargantuesque ne sera pas une sinécure, d'autant que les solutions sont comptées. Notamment en attaque où Lassaâd Jaziri n'est pas encore compétitif. Sa blessure l'aura en effet éloigné des stades durant de longs mois. S'il a réintégré le groupe, il n'en reste pas moins, qu'au meilleur des cas, il serait incorporé en cours de jeu. Le Nigérien, Moussa Maazou, de son côté, est rentré tardivement de son pays où il a renforcé les rangs de sa sélection. Il a pourtant besoin d'accumuler les rencontres avec son club afin de rentrer dans le moule et dans les mécanismes, ce qui porterait le coach étoilé à l'intégrer dans sa liste des 18, si ce n'est dans le onze titulaire. D'habitude, Silva Dos Santos assure l'animation offensive derrière l'avant de pointe, Justin Mengolo. Seulement, il est parti cette semaine au Brésil, après avoir été autorisé par son club. D'ailleurs, le président du club, Ridha Charfeddine, vient de confirmer que le buteur de la CAN 2004 avec les Aigles de Carthage aura la liberté de choisir de rempiler à l'ESS ou de partir. L'entraîneur, lui, insiste sur le rôle crucial que joue aussi bien sur le terrain que dans les vestiaires l'attaquant d'origine brésilienne, notamment au niveau de l'encadrement du groupe. Mengolo-Maazou (ou Omrani) pourraient en tout cas constituer la formule offensive qui va également recourir au talent d'Aymen Belaïd en soutien. Les plus grandes certitudes se situent, en tout cas, en défense où devant l'inusable Mathlouthi, on doit retrouver un quartet rodé, composé de Bédoui et Béjaoui sur les flancs, et Dhaouadi et Falhi dans l'axe. Notons enfin que l'ESS vient d'engager Naceur Ouertani, le frère de Mahmoud, directeur sportif du Club Athlétique Bizertin, comme entraîneur de la catégorie Espoirs. Il a été recommandé par le directeur sportif de l'ESS, l'Algérien Saïd Haddouche.