Pour le coach étoilé, ses hommes jouent gros ce soir dans le classico La chasse aux billets a pris ces deux derniers jours une tournure inattendue puisque les 9.000 tickets mis en vente allaient se révéler insuffisants. Résultat : une grogne exprimée ouvertement par tous ceux qui n'ont pas eu satisfaction. Autre élément venu ajouter un aura de mystère : la décision de tenir les séances d'entraînement à huis clos et d'annuler en même temps le point de presse habituel d'avant-match. Concentration oblige. «En fait, c'est toute une ville, toute une région qui attend la victoire et qui va pousser ses favoris», constate l'entraîneur Mondher Kebaïer qui cherche pourtant à garder toute sa lucidité face aux passions environnantes suscitées par le great-event. «L'ambiance, comme vous pouvez le deviner facilement est celle d'un club qui cherche à atteindre l'objectif d'un passage aux demi-finales, poursuit-il. Il y a pourtant des gens conscients que l'équipe se trouve en phase de reconstruction; ils veulent pousser les joueurs à se donner à fond. Ils n'oublient pas d'ailleurs que nous avons perdu à Radès sur un penalty. Cela s'est vraiment joué sur un détail». «Il ne faut pas perdre de vue que le match s'était disputé par 37 degrés, avec un taux d'humidité supérieur à 80% sur une pelouse indigne et au bout d'une longue journée de jeûne. Ce jour-là, les deux équipes ont apporté la preuve qu'elles restaient très fortes en phase défensive, d'où cette impression d'un match bloqué et très avare en occasions». «Santos, un exemple» Pourtant, l'ancien sélectionneur national olympique n'est pas le genre à ignorer l'évidence : aucune occasion digne de ce nom face à l'EST, un seul but en 270 minutes de phase de poules de LCA : «Nos stats en championnat donnent un peu une idée de nos carences offensives récurrentes, admet-il. Alors que nous avions inscrit 49 buts la saison précédente, nous en sommes, aujourd'hui, à 17 buts. Le jour et la nuit. Nous sommes très loin cette année du leader. Depuis des mois, nous insistons d'ailleurs sur le travail devant les buts, la concrétisation, la finition. On ne peut pas autant dire que nous souffrons de l'absence d'un buteur racé, de métier. Ils sont là les Justin Mengolo, Moussa Maâzou, Amir Omrani. Il suffit de leur accorder un peu de temps !», tente-t-il de se rassurer. Hormis cette efficacité offensive à retrouver, l'enfant de Bizerte s'attend de la part de ses hommes à davantage de solidarité. Il rejette d'un revers de la main toutes les critiques formulées au sujet du rendement, mais également du positionnement de Santos. Mais au bout de ce quitte ou double, Kebaïer ne craint vraiment ni son résultat ni ses éventuelles conséquences : «Un échec ne nous écartera pas de la course aux demi-finales, assure-t-il. Notre suite de calendrier est meilleure que celle de Sunshine. Et puis je ne crains pas vraiment une éviction. L'année dernière, j'ai été limogé après deux rencontres moyennes au tournoi amical de l'Amitié. Mais nous n'étions pas sur la même longueur d'ondes avec le bureau directeur. Maintenant, la priorité est à une identité retrouvée à un rayonnement à reconquérir. Cela passe par la sortie de ce soir où la devise sera tout simplement: be or not to be (être ou ne pas être)», conclut Kebaïer qui en appelle à la grinta et à la volonté de ses hommes dans ce moment de vérité.