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La genèse des maux et des fléaux
Sebkha de Séjoumi
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 10 - 2012

Source intarissable de pollution et de nuisance, la sebkha de Séjoumi, étendue à quelques encablures de la capitale, est un véritable casse-tête chinois à n'en plus finir. L'accumulation des eaux stagnantes en hiver et la grande chaleur en été en ont fait un lac bourbier sans pareil. Au fil des temps, les riverains installés sur ses berges déplaisantes, ainsi que les habitants aux alentours et dans les quartiers périphériques, ne cessent de souffrir le martyre. Ils se plaignent d'être laissés pour compte, incapables de supporter les odeurs fétides et écœurantes qui s'exhalent de partout, émanant des plans d'eaux infects et des montagnes de déchets entassées à tort et à travers. Et l'étouffante fumée gazeuse qui s'en dégage, de jour comme de nuit, fait sentir la crevette. Phénomène récurrent est l'invasion d'essaims des moustiques et leur infiltration jusqu'aux foyers les plus impénétrables. Impensable de jouir d'une nuit sereine et paisible. Résistants, ne craignant plus les insecticides, ces insectes volants prennent d'assaut les toits et les murs des maisons dont certains pavillons sont encore inachevés. Un spectacle qui ne plaît à personne.
Malgré les sommes faramineuses dépensées chaque année pour venir à bout de ce problème, la situation laisse encore à désirer. Et les habitants, livrés à eux-mêmes, continuent, hélas, à déplorer leur triste sort. Il y a longtemps que cela persiste sans arriver à éradiquer ce fléau à la racine. Qu'en est-il au juste ?
La réalité des choses
L'état des lieux d'aujourd'hui remonte à un passé pas si lointain, où la sebkha en question a vu son territoire envahi par les uns et les autres, venus de tous bords pour y trouver refuge. A tout prix. Car, au début des années 80, migrer à Tunis et ses environs pour emploi ou habitation relève, ainsi, du beau rêve. Et depuis, avoir un permis de bâtir aux alentours de la sebkha n'était pas aussi simple. Il obéissait à un registre foncier bien déterminé. Mais, l'impossibilité de l'avoir ne faisait que permettre l'interdit et stimuler des marchés spéculatifs. Que de terrains morcelés en lots sans autorisation aucune ! Faute d'administration honnête, crédible et de morale professionnelle responsable, les constructions anarchiques poussaient comme des champignons pour gagner en ampleur. Le phénomène de la corruption n'était plus à démontrer. Les affaires passaient en toute discrétion, souvent aboutissant à un arrangement bancal, sans assises juridiques. Et pour cause, les responsables qui s'étaient succédé à la tête de la municipalité de Sidi Hassine et ceux ayant détenu les leviers du gouvernorat de Tunis sont soupçonnés d'avoir cédé des terrains à caractère non constructible. Il suffit de dépouiller les annales communales pour s'arrêter sur la véracité des faits. Certains disent que les dépassements commis en flagrant délit et les abus de pouvoir, en contrepartie de l'argent sale, ont encouragé de mombreux citoyens à s'installer pêle-mêle aux environs de la sebkha. Des logements rudimentaires éparpillés dans un environnement malsain, où les ordures jonchent les lieux et les gîtes des moustiques se multiplient par milliards. Un rythme de vie monotone et des conditions d'habitat aussi précaires qu'indignes. Les résidents dans les alentours de la sebkha se plaignent, au fil des jours, d'une pollution interminable, des odeurs nauséabondes et d'une armée de moustiques indomptables. Sans une solution réaliste, ils ont fini par prendre leur mal en patience. Bien que ces habitants aient été, par la force fatale, responsables de leur situation actuelle, les autorités en place n'auraient jamais dû tolérer la transgression des lois. Quelle qu'en soit la raison.
Plan de lutte contre les moustiques
Afin de tenter d'atténuer un tant soit peu cette misère sociale dans un quartier à haute densité démographique, les efforts des intervenants locaux et régionaux se sont conjugués pour mener des travaux de traitement organique et biologique réalisés dans le cadre d'un plan de lutte contre les moustiques, avec une enveloppe estimée à quelque 800 mille dinars par an. Ce traitement, comme l'affirme Dr Mohamed Raouf Ben Mahmoud, directeur de la protection de l'environnement à la municipalité de Tunis, doit s'effectuer au cours de la phase où l'insecte est au stade larvaire. Une étape censée favorable pour éradiquer le phénomène à sa naissance. Et M. Ben Mahmoud de préciser qu'aucune intervention ne pourrait être efficace, si le niveau de l'eau n'aurait pas baissé à moins de 50 cm. Une condition sine qua non pour avoir recours au traitement chimique. Mais, à force d'usage cyclique, l'insecticide habituel (Deltamétrie)a perdu toute son efficacité face à des moustiques de plus en plus immunisés. Le substitutif serait, ainsi, le «Périproxytène», pesticide sous forme d'enzyme inhibiteur de synthèse qui empêche la croissance au stade larvaire avant de devenir adulte. Testé, le dosage satisfaisant est celui de 0,05 mg/litre. Or, cette dose ne peut faire l'effet que dans un niveau d'eau de 40 à 45 cm. Et pour cause, ces interventions n'arrivent plus à bout du problème, faute de moyens et des financements nécessaires. C'est ce que nous a déclaré M. Fraj Gribaâ, président de la délégation spéciale à la municipalité de Sidi Hassine. Cependant, il n'en reste pas moins que le contrôle systématique du niveau de l'eau du lac, les travaux d'assainissement et de pompage au fur et à mesure font partie de la solution. Ce qu'il y aurait de meilleur c'est de construire un canal reliant la sebkha à Oued Meliane, avec des fonds colossaux de l'ordre de 114 millions de dinars. Il s'agit d'un collecteur de vidange de la sebkha aménagé sur une distance de 6.3 km, traversant les quartiers d'El Mourouj, et longeant l'autoroute A1 pour se déverser à Oued Meliane. Cet ouvrage permettrait de vider la sebkha de manière gravitaire sans recourir à l'énergie, afin de maintenir une réserve permettant de recevoir les apports d'une crue sans qu'il n'y ait débordement sur les zones environnantes. Envisagé par le ministère de l'Equipement, cet ouvrage dont le premier coup de pioche est prévu au début de 2013 s'inscrit dans le cadre de la protection du Grand-Tunis des inondations. Et l'on se demande, ainsi, comment aller réaliser un ouvrage de telle envergure, alors que les berges de la sebkha sont déjà surpeuplés?
Quand les flamants ne séjournent pas à Séjoumi!
Le rejet des déchets et l'évacuation des eaux usées et pluviales aux environs de la sebkha ont aggravé la situation. Aux dires de M. Abderrahman Gayess, responsable au service de la propreté et de l'environnement à la municipalité locale, la sebkha s'est transformée en une décharge à ciel ouvert. Même les camions à ordures relevant de la municipalité de Tunis n'ont cessé d'y jeter leurs déchets, alors qu'ils auraient dû les transporter, comme d'habitude, à la décharge contrôlée de Borj Chakir dans la capitale. Et de rappeler qu'en août dernier, une campagne de collecte des déchets a eu lieu à Sidi Hassine sur un périmètre d'action de 1.200 mètres, au cours de laquelle la municipalité de la place a transporté à raison de 200 tonnes d'ordures par jour. Ces énormes quantités ont été déversées à Borj Chakir. Ordures diverses, eaux usées stagnantes et moustiques à profusion, qu'attendent les autorités locales et régionales pour passer à l'action? Avant que les petits ruisseaux ne fassent les grandes rivières. Que trop de pollution puisse générer des épidémies. Et le choléra en est une qui a refait surface cet été. Et la peste aussi.
Peu à peu, le lac voit sa superficie (3.000 ha) se rétrécir de plus en plus. Combien d'oiseaux migrateurs et notamment les flamants roses, ayant pris l'habitude d'y séjourner, ont fini par déserter ce milieu aquatique. Un écosystème naturel que l'Unesco avait déjà classé sur la liste des zones humides à protéger, en vertu de la convention Ramsar.
Pis encore, la sebkha a débordé de ses limites. La montée du niveau des eaux, à cause des fortes pluies hivernales, fait le trop-plein. Quitte à inonder toute la région. En été, ses bas-fonds vaseux ont favorisé la reproduction et la multiplication des gîtes de moustiques. Moustiques qui, aux dires de M. Ben Mahmoud, appartiennent aux espèces de chironome, un moucheron des marais qui ne gêne que par sa grande quantité. Il est plutôt encombrant que piqueur. N'empêche, son traitement à temps peut épargner aux habitants un fléau de trop.


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