De notre envoyé spécial à Lubumbashi Karray BRADAI L'heure de la revanche a sonné. Les «Sang et Or» sont déterminés à sortir le grand jeu Ainsi donc, il aura fallu attendre deux ans pour voir de nouveau s'opposer les deux grands d'Afrique dans une demi-finale de la Ligue des champions. Une double confrontation très particulière. Alors, à l'heure des premier et derniercoups de sifflets de l'arbitre, on ne pourra pas s'empêcher d'avoir une pensée pour notre ami et frère du président de l'Espérance, le regretté Chedly Meddeb qui a rêvé d'être là avec le groupe «sang et or». Mais la vie continue, le spectacle aussi comme le veulent la règle et la tradition. A ce propos, Mazembe-Espérance tombe au bon moment, car voilà deux grandes équipes face à face qu'on aimerait voir aller au bout de leurs moyens et de leurs intentions sur le terrain de Lubumbashi pour le grand bonheur d'un public qui répondra immanquablement nombreux à l'appel du ballon rond et qui cherchera à être assuré sur le plan mental et sportif. Le TPMazembe aurait aimé arriver aux demi-finales contre l'Espérance avec des certitudes, mais ce ne sera pas le cas, puisqu'en plus de l'absence forcée de l'âme et du leader de cette équipe congolaise, l'ex-champion d'Afrique de 2010 se retrouve avec un effectif qui laisse peu de place aux choix irréfléchis. Les locaux miseront sur la stratégie et le mental. Comment cela ? D'abord, en cherchant dans la stratégie le moyen de dérégler le jeu d'une Espérance qui n'est jamais aussi redoutable que quand elle développe le sien. Quitte à sacrifier quelques joueurs dans une tâche ingrate, mais sans pour autant commettre l'erreur suprême : laisser l'initiative à l'adversaire. Pour le TPMazembe, donc, tout se jouera dans sa moitié de terrain, c'est-à-dire là où ils doivent faire la loi s'ils veulent avoir la chance de s'en sortir. Les certitudes de l'Espérance L'Espérance n'a, sans doute, pas les problèmes des Congolais, mais son souci est de confirmer ses potentialités et ses richesses. Et ça aussi ce n'est pas très facile quand on sait que le plus gros de la pression reposera sur les épaules des «Sang et Or». Cela s'est vérifié lors de la deuxième mi-temps de la rencontre ST-EST quand on a vu les protégés de Maâloul perdre quelque peu leurs repères et, par conséquent, leur confiance, commettant des erreurs individuelles. Mais l'on se dit également que cela n'est arrivé qu'à de très rares occasions et qu'il n'y a aucune raison pour que la machine de l'Espérance se grippe lors de cette demi-finale aller. En effet, avec Moëz Ben Chrifia, un arrière-ailier, comme Chammen, un infatigable récupérateur, tel Mouelhi, un chef d'orchestre, comme Traoui, et surtout une attaque où l'on retrouve les deux meilleurs buteurs du championnat, Youssef Msakni et Yannik N'djeng, difficile d'imaginer une instabilité. L'essentiel sera donc pour tout ce beau monde de résoudre les problèmes que ne manquera pas de poser le TP Mazembe, tout en sachant que l'Espérance regarde toujours son jeu plutôt que celui de l'adversaire et que cela lui a jusqu'à présent réussi. Le décor ainsi planté, nous avons donc droit à un favori et à un challenger qui n'a pas froid aux yeux sur fond d'une demi-finale aller de la Ligue des champions.