On sentait déjà, ces dernières semaines, l'odeur d'une imminente troisième édition de la fameuse campagne Ekbess chère aux nahdhaouis. C'est désormais chose faite, puisque la 3e édition a démarré récemment. Et en trombe, SVP ! Tranchant avec les précédentes qui étaient destinées, comme on l'a alors révélé en exclusivité sur ces mêmes colonnes, au gouvernement de Hamadi Jebali qu'on appelait de toutes ses forces «à se défaire de son laxisme et son double excès de tolérance et de passivité dans la gestion des dossiers de la corruption et de la malversation», la nouvelle campagne est exclusivement dédiée, cette fois-ci, aux médias tunisiens qui y ont fait l'objet d'une attaque d'une rare virulence et sans doute d'une violence sans précédent ! Désinformation Ayant fait de Facebook son fer de lance, ladite campagne à tiré à boulets rouges sur la presse nationale dans son ensemble, n'épargnant ni journaux, ni radios, ni télés. On y lit notamment : « Ne lisez plus les journaux», «N'écoutez plus les radios», «Ne regardez plus les chaînes TV», «On ne croit plus à nos médias», «C'en est fini de la crédibilité de nos journalistes», «Appel pressant au boycottage des médias» et que sais-je encore ! Un acharnement sans pitié orchestré par les jeunes nahdhaouis qui voient de plus en plus rouge, avec le soutien étroit de l'aile dure du mouvement qui monte ainsi de façon fulgurante au créneau, après avoir observé un profil bas qui n'a, hélas, pas trop duré. Parfum d'élections ? Pour certains observateurs proches des milieux d'Ennahdha, la nouvelle campagne est destinée à l'opinion publique en général, et aux partisans du mouvement en particulier, l'objectif étant de préparer le terrain aux prochaines élections, après la dernière chute de popularité du mouvement avouée par tous les nahdhaouis, Rached Ghannouchi en premier lieu. Reste maintenant à savoir si le fait de déclarer la guerre, avec un tel déchaînement aux médias nationaux, ne retournera pas contre ses propres commanditaires.