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«La Chine s'est développée par ses propres moyens»
L'entretien du lundi : Dan Zeng (écrivain tibétain)
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 10 - 2012

Il est dans les habitudes de l'ambassade de Chine en Tunisie d'inviter, de temps à autre, des hommes de lettres chinois en vue de leur permettre de s'ouvrir sur les cultures maghrébines, dans l'intention d'enrichir leurs connaissances et de les mettre, ne serait-ce que dans la limite d'un bref séjour, en contact avec une société dont tout diffère de la leur.
C'est ainsi qu'une délégation de trois importants écrivains chinois a visité notre pays il y a quelques jours, avec à sa tête M. Dan Zeng, grand romancier et critique littéraire de nationalité tibétaine, ayant à son actif plusieurs ouvrages, dont «La grâce des dieux», «Le sacre du fleuve», «Les vagues de l'Océan Pacifique», «Les tigres volants»... et, surtout, plusieurs prix à l'échelle asiatique.
Le hasard des jours ayant fait que cette visite coïncide avec l'attribution du Prix Nobel de littérature à M. Mo Yan, nous avons profité de l'occasion pour en savoir un peu plus sur ce Prix Nobel 2012, la situation actuelle de la Chine et celle du Tibet.
Si vous voulez bien, d'abord, nous présenter le parcours du Prix Nobel de littérature, M. Mo Yan ...
M. Mo Yan est le vice-président de l'Union des écrivains chinois et l'un des plus importants chevaliers de la plume. Il a commencé sa carrière littéraire depuis sa plus tendre jeunesse. Pourtant, il n'a pas suivi une réelle formation littéraire, mais a pris des cours dans l'Académie de Luxun, qui est une grande figure de la littérature chinoise, l'académie en question étant un établissement relevant de l'Union des écrivains chinois. Mais bien avant, il était inscrit à l'armée populaire de la Libération et était donc un soldat. Il compte à son actif aujourd'hui seize romans, dont les plus connus sont «Le supplice du Santal», «Le sorgho rouge», «Les grenouilles», «Beaux seins, belles fesses» et «La dure loi du Carma». Il est considéré comme étant original, en ce sens que son style a trois origines : la vie quotidienne du peuple, il est imprégné des techniques de l'écriture occidentale, et il est nourri des classiques de la littérature chinoise.
De façon générale, quels sont les thèmes abordés par M. Mo Yan?
Quatre mots-clés constituent à peu près son centre d'intérêt: l'histoire, le paysan, la terre et la mère. Sinon, son œuvre est caractérisée surtout par la littérature hallucinatoire et il réalise avec perfection, par ailleurs, le mariage entre l'histoire et la réalité.
Quelles pourraient être, selon vous, les répercussions de ce Prix prestigieux sur la Chine ?
Déjà, on peut mentionner un impact très favorable sur l'ensemble des membres de l'Union des écrivains chinois qui en compte neuf mille, mais aussi sur le reste des écrivains chinois dans toutes les provinces et qui sont au nombre de 40 mille au total. Mieux : avec ce Prix, c'est 1 milliard deux cent millions de Chinois qui vont s'intéresser davantage à leur littérature, sans compter le gouvernement et tous les partis politiques du pays. Au demeurant, ce prix ne saurait être un honneur à titre personnel, mais un honneur pour toute la littérature chinoise qu'il va favoriser.
Parlons un moment de la culture du Tibet...
La culture tibétaine ne date pas d'hier. Il existe aujourd'hui en Chine 56 ethnies ; l'ethnie Han est majoritaire, les autres ethnies sont minoritaires. La culture tibétaine a une histoire de mille trois cents ans, le bouddhisme en étant la culture la plus importante, introduit à partir de l'Inde.
Le plus important dans la culture bouddhiste tibétaine, c'est l'astrologie et le calcul du calendrier lunaire, ce qui permet de calculer et de prévoir les séismes, les catastrophes naturelles et tous les phénomènes astrologiques. Dans le bouddhisme tibétain, la médecine, les médicaments ainsi que l'étude du corps humain occupent une place prépondérante. Dans le bouddhisme tibétain, la théorie de l'évolution de l'être humain est plus ancienne que celle de Darwin. Pour revenir à la médecine, je voudrais insister sur le fait qu'elle est très développée, en ce sens qu'on peut diagnostiquer une maladie à partir de l'odeur que le sujet dégage ou simplement en le touchant.
Les médicaments tibétains sont de trois origines : animale, végétale et minérale. Ceci a fait que certaines maladies cardiovasculaires sont traitées selon l'un de ces procédés, et il en est de même pour de nombreuses maladies gastriques. Lors d'une visite, en 1989, d'une délégation de médecins tibétains en Egypte, au Kenya et en Afrique du Sud, nous avons pu soigner en une semaine nombre de personnes dont l'une, animatrice de télévision, souffrait d'un mal chronique à la gorge ; notre médecin en chef que ce mal était dû plutôt à son estomac. C'est dire l'importance et la notoriété de la médecine tibétaine.
L'un de vos ouvrages est un traité sur le développement de l'industrie culturelle. Si vous voulez bien nous édifier sur la teneur de ce concept ...
A mon sens, l'industrie culturelle doit comporter deux parties : une culture de services publics, à savoir les bibliothèques, le cinéma, le théâtre, etc. Ensuite, une culture à commercialiser, comme les livres, les bandes dessinées, le cinéma, le théâtre... Le concept de l'industrie culturelle repose sur la création de nouveaux produits culturels, ce qui implique des investissements autres que ceux publics. Par conséquent, l'idée est de mettre ces produits en circulation, les lancer sur le marché. La musique, par exemple, peut faire l'objet de spectacles dans les lieux publics, comme les cafés, les restaurants, etc. Sachant que l'Etat investit dans la culture publique, donc pas lucrative, c'est au privé d'investir dans les produits culturels lucratifs. Bref : à l'Etat d'investir dans les structures, mais au privé d'investir dans les spectacles et tous les produits imaginables.
En 1973, Alain Peyrefitte sortait un ouvrage intitulé: Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera... Aujourd'hui, la Chine est la 2ème puissance économique mondiale après les USA. Diriez-vous que l'objectif est largement atteint ?
Oui, mais il existe aujourd'hui encore des problèmes économiques en Chine. Par exemple, il y a encore des régions assez pauvres. On peut comparer l'économie de la Chine à un grand gâteau, sauf que la population chinoise est, elle aussi, très importance ; par conséquent, la part de chacun ne pourrait être que minime. Par ailleurs, tout au long de l'histoire de la Chine, le pays n'en a jamais colonisé d'autres ni ne s'est implanté quelque part ailleurs ; cela veut dire que la Chine s'est développée par ses propres moyens. Je dirai donc qu'il reste encore beaucoup à faire chez nous, malgré tout.
Comment se présente, aujourd'hui, la situation du Tibet et comment voyez-vous son avenir ?
Le Tibet a réussi à conserver sa culture traditionnelle; par exemple, les médicaments sont devenus un pilier de l'industrie tibétaine, alors que les calendriers restent toujours en usage aujourd'hui. Cela dit, le Tibet présente tous les signes d'une civilisation contemporaine, actuelle, il n'est nullement en dehors du monde moderne. Beaucoup de projets d'infrastructure ont fait reculer nettement la pauvreté au Tibet, la condition de vie des Tibétains s'est beaucoup améliorée, cependant que le taux de scolarité a atteint les 95 %.
Nous sommes optimistes pour l'avenir du Tibet.


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