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Le bouddhisme, ou l'intuition de la souffrance universelle
Marges spirituelles
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 11 - 2012

L'essor pris par une religion est souvent le fait de la conjonction de deux événements : l'arrivée d'un fondateur qui marque son entourage par la nature et la force de son enseignement et, d'un autre côté, l'adoption de cet enseignement religieux par un homme d'Etat puissant, qui entend instaurer un nouveau contexte d'unité au sein des territoires qu'il contrôle. Que serait le christianisme sans le coup de pouce d'un Constantin le Grand qui, un jour, transforme cette religion pratiquée par une communauté de croyants éparse et persécutée, en une religion qui est désormais le nouveau ciment social de l'empire romain ? Dans le cas de la religion musulmane, on peut dire que le fondateur et l'homme politique n'en font qu'un, même si l'expansion de l'empire musulman est à attribuer à des successeurs, les « califes »...
Ce modèle vaut pour des religions plus éloignées de nous. Y compris en ce qu'elles se présentent parfois comme des réformes de religions plus anciennes. Le bouddhisme correspond assez à ce schéma puisque son fondateur, Bouddha, de son vrai nom Siddhârta Gautama, a grandi dans une culture baignée par l'ancienne religion hindouiste, dont il s'écartera en menant sa propre recherche de la vérité. Mais cette religion nouvelle, qui voit le jour autour du Ve siècle av. J.-C., quelque part entre l'Inde et la Chine, débutera sa carrière sous la forme d'une doctrine purement orale au service d'une petite communauté de moines errants. Il faudra attendre l'arrivée du règne d'Ashoka, en -268, pour que, tout d'un coup, le bouddhisme se transforme en une religion présente, non seulement un peu partout en Inde, mais aussi dans d'autres pays d'Asie. Car l'empire dominé par ledit Ashoka couvrait à l'ouest l'actuel Afghanistan et, à l'est, une partie du Bangladesh... Le paradoxe du bouddhisme est cependant qu'il va presqu'entièrement disparaître de son pays de naissance et ne subsister que dans ses pays d'adoption : au Tibet, en Chine, dans le sud-est asiatique et jusqu'au Japon... En effet, on ne compte aujourd'hui en Inde que 0,5 % de bouddhistes. Cette éclipse s'explique à vrai dire de deux façons : d'abord une réaction qui, assez rapidement après la mort d'Ashoka, va rétablir la suprématie de l'hindouisme et, ensuite, au XIIe siècle, une contre-réforme à la faveur de laquelle l'hindouisme va intégrer le bouddhisme : Bouddha est désormais considéré comme une incarnation du dieu Vishnou et les temples bouddhistes sont transformés en lieux de pèlerinage hindouiste... Redoutable stratégie du recyclage !
Autre paradoxe : le bouddhisme sera adopté au départ en raison de sa non-violence par un empereur qui venait de se livrer à des guerres légendairement meurtrières pour la conquête du royaume de Kalinga, sur la côte est de l'Inde. On parle de dizaines de milliers de morts... Cela s'explique toutefois en raison du fait qu'Ashoka était de ces puissants de ce monde que la guerre n'a pas rendu insensible à la souffrance humaine : au contraire, il ressentira une sorte d'horreur a posteriori à l'idée de tous les massacres perpétrés et éprouvera le besoin de créer un nouvel ordre d'où la violence serait bannie.
Avant de favoriser le bouddhisme sur ses territoires, cet empereur commencera pourtant par mener une expérience monastique : c'est à cette occasion qu'il connaîtra de près le bouddhisme et deviendra son ardent défenseur. Son parcours n'est d'ailleurs pas sans analogie avec celui de Bouddha : tout part d'une découverte de la souffrance humaine et se poursuit à travers une volonté de l'anéantir...
Bouddha est un jeune aristocrate de 29 ans lorsqu'il quitte son milieu protégé et favorisé. Dès lors, il est frappé et meurtri par le spectacle de la misère qui sévit dans les campagnes. Suit une longue période au cours de laquelle il s'adonne à une existence faite de privations, qui le conduisent finalement à une extrême faiblesse physique. C'est au terme de cette période, qui aurait duré six ans, qu'il se tourne vers la voie de la méditation, celle qui le conduira à l'éveil : le nirvana. Il est en effet «l'éveillé», que traduit le mot «Bouddha»... Dans cet éveil, il y a une réponse intérieure à la souffrance, qui est soustraction de soi à la condition humaine : pas seulement celle des pauvres gens des campagnes, mais celle de tout homme dont le destin est d'être livré à la mort.
Aujourd'hui, le bouddhisme est une religion qui a ses écoles et ses livres sacrés dont on compte les pages par milliers. Il a ses règles de vie si éloignées de la vie moderne et de ses habitudes de confort. Mais il demeure aussi une intuition : celle de la souffrance, à laquelle aucun homme n'échappe, et face à laquelle les distinctions hindouistes des humains en castes différentes n'ont pas de sens...


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