Sans réellement constituer une obsession, le scénario de la finale africaine 2006 invite l'Espérance de Tunis à la plus grande prudence Il y a six ans, donc, le CSS avait ramendé un nul identique (1-1) du Caire face à Al Ahly. Il partait avec de réelles chances d'enlever sa première Ligue des champions, d'autant que le but marqué à l'extérieur avait valeur d'or. Mais la ressemblance à notre sens s'arrête là. Aboutrika ne ressemble en fait point au grand Aboutrika, nominé pour le titre de meilleur joueur africain évoluant sur le continent 2012. Un trophée pour lequel concourent également les «Sang et Or» Youssef Msakni et Joseph-Yannick N'djeng. Autre différence entre les deux finales : la qualité de l'arbitrage. Si l'Algérien Jamel Haimandi n'a pas pesé sur l'issue de la rencontre de dimanche dernier, au stade Borj El Arab d'Alexandrie, cela n'a pas du tout été le cas le 11 novembre 2006 à Radès quand le tristement célèbre arbitre béninois Koffi Kodja Bonaventure refusa un but régulier aux «Noir et Blanc», multipliant les décisions les plus contestables. Deux ans plus tôt, il avait déjà lésé l'Etoile en terre nigériane, dans la fameuse finale contre Enyemba. Voilà donc pourquoi le scénario 2006 invoqué par l'entraîneur Nabil Maâloul au cours de la conférence de presse au stade Borj El Arab pour appeler ses hommes à la plus grande vigilance avant la seconde manche du classico Espérance-Al Ahly, n'a rien de semblable avec celui de l'édition continentale en cours. Les seuls dénominateurs communs ont peut-être trait au résultat identique du match aller (1-1) et à l'enceinte qui abritera la deuxième manche, celle de Radès. Sauf si on n'est pas superstitieux, la suite des événements ne coule pas de source dans cette cinquième finale de Champion's League tuniso-égyptienne. Soucis d'esthètes? Si le résultat de la finale aller est meilleur cette année que celui de la dernière édition (le 1-1 du Caire vaut mieux que le 0-0 de Casa, but marqué à l'extérieur oblige), il n'en reste pas moins que la manière n'a pas trop convaincu les puristes. Ceux-ci font remarquer que pour la deuxième sortie consécutive à l'extérieur, après celle de Lubumbashi contre Mazembe, l'Espérance a bétonné, verrouillé le jeu, renoncé à attaquer et livré son unique attaquant, Yannick N'djeng, à une superbe solitude au cœur de la défense de Wael Gomaâ et Mohamed Néjib. Toutefois, Maâloul fit sans doute fi de ces soucis d'esthètes. Avant le match décisif du 17 novembre, ses priorités se situent ailleurs : 1/ Avec la suspension pour double avertissement de Samah Derbali et Harrison Afful, le flanc droit est décapité. Il faudra au stratège «sang et or» inventer une solution et dénicher l'homme idoine pour occuper le côté droit. 2/ Youssef Msakni étant toujours absent suite à la crise d'appendicite dont il a été opéré, il lui faudra également recomposer son secteur offensif dans le sens d'un surcroît de moyens et d'un supplément de joueurs appelés à l'animer. S'il avait renoncé à Alexandrie à la carte de l'Algérien Youssef Blaïli, il est fort probable qu'il souscrive, cette fois-ci, à cette solution qui avait porté ses fruits en phase de poules devant les Algériens de l'ASO Chlef, à Radès. 3/ Le retour de Sayed Moawadh sur le flanc gauche de la défense cairote impose de sérieuses précautions afin de neutraliser cet excellent latéral volant, une sorte de machine à centrer.