C'est reparti. Et rien ne dit que cela va s'arrêter Il y a une certaine hâte quelque part. Les entraîneurs n'attendent plus qu'on se débarrasse d'eux. Ils prennent les devants en rendant le tablier. En toute liberté d'action, en toute autonomie. Seulement deux journées après les débuts de la saison, deux entraîneurs ont préféré s'en aller. Ils l'ont annoncé au milieu de la semaine dernière à leur employeur. Aussi bien Chiheb Ellili que Habib Mejri ont ainsi présenté leurs démissions de la barre technique de l'Union Sportive Monastirienne et du Club Sportif de Hammam-Lif. «Dimanche, ce sera notre dernière sortie», avaient-ils prévenu. CSHL : Dragan prend le relais Eh bien, le club banlieusard a bel et bien pris acte de ce départ et rappelé son ancien entraîneur de 2010, le Franco-Serbe Dragan Coetkovic pour driver les copains de Larbi Mejri à partir de cette semaine. «Nous n'avions plus une même ligne de conduite, et cela devait arriver un jour ou l'autre, se justifie Habib Mejri. En fait, j'ai été engagé à la fin de la saison dernière pour assurer le maintien. Voilà, c'est fait. Mais à partir du moment où les supporters interviennent pour dire de faire jouer tel élément ou tel autre, c'est la fin du monde», déplore l'enfant du club boukorninois qui n'en veut pas vraiment à Hédi Bourkhis, lequel a refusé de lui serrer la main au moment où Mejri faisait ses adieux à ses protégés, dimanche au Zouiten, après le nul (1-1) concédé face au Stade Gabésien, «Par rapport à bien d'autres comportements bizarroïdes, cela me paraît banal. J'ai vu pire dans ma carrière», nous confie-t-il. «Ce qui manque aujourd'hui au CSHL? Un peu d'ordre et d'organisation, et des renforts à l'axe défensif et à la pointe de l'attaque, analyse Mejri. La défense a pris la saison dernière 48 buts. Dimanche dernier, nous avons obtenu des occasions à la pelle toutes gâchées bêtement. Certes, Anis Ben Chouikha a pris de l'âge, mais il reste précieux au niveau de la clairvoyance». Pour couper court à toutes les supputations, l'ancien assistant du Portugais Humberto Coelho à la tête de l'équipe de Tunisie écarte toute hypothèse de rebondir ailleurs, dans l'immédiat, du moins. «Je n'ai reçu aucune offre qui m'aurait décidé à partir. Là, je suis à mon cabinet où je reçois ma clientèle. Bientôt, je redeviendrai incapable de reconnaître les joueurs. C'est la vie, la roue tourne», indique un Mejri plutôt philosophe qui n'attend plus que l'arrivée de Dragan pour «assurer la passation dans les règles de l'art et lui communiquer toutes sortes de renseignements sur l'effectif et la préparation», assure-t-il. Quant au geste de Bourkhis évoqué plus haut, il va coûter à l'ancien sociétaire de l'ASDjerba sa comparution devant le conseil de discipline et, peut-être, la résiliation de son contrat. La colère de Chiheb Ellili Hier, le portable de Chiheb Ellili ne répondait pas. Le coach monastirien avait prévenu son président, en milieu de semaine, qu'il s'en allait après le derby du Sahel contre l'Espoir d'Hammam-Sousse. Depuis ce match soldé par une victoire (1-0, but de Ziad Machmoum dans les arrêts de jeu), l'ancien sélectionneur des U-20 ne répond plus au téléphone. Son président, Ahmed Belli, devait avoir avec lui, hier soir, une réunion pour tirer les choses au clair. Là également, l'entraîneur de l'USM est ulcéré par l'attitude de certains supporters qui l'ont totalement harcelé après la défaite dans la journée inaugurale à domicile face au CSSfaxien. Certes, le métier d'entraîneur est très «exposé». Essuyer les insultes de quelques fans furieux fait partie de la règle du jeu. Mais il y a des limites à tout ! Dans l'esprit du bureau usémiste, pourtant, on ne parle guère du départ d'Ellili, ni du nom de son éventuel successeur. On parle de tout, sauf de cela. Le président Belli considère qu'on ne change pas d'entraîneur sur une victoire. Les priorités ont pour noms la crise financière, le nombre symbolique d'abonnés, l'argent qui ne vient pas. Toutefois, le silence d'Ellili a de quoi troubler les esprits...