L'évolution du suicide en tant que phénomène de société traduit l'apogée d'un état dépressif allant crescendo. Si jadis, ce thème, en dépit de son importance et de ses répercussions psychologiques sur les familles des suicidés ( personnes ayant mis fin à leurs vies par acte volontaire) comme des suicidants ( personnes ayant tenté de se suicider et ayant survécu), était considéré comme tabou, il acquiert aujourd'hui un aspect plus accessible, voire récurrent. La médiatisation des vidéos sur des actes suicidaires via les réseaux sociaux a abouti, en premier lieu, à choquer le public et de le sensibiliser sur la souffrance qu'endurent certaines personnes en détresse. Cependant, elle a vite métamorphosé ces actes tragiques et agressifs envers soi en des actions d'auto-glorification ou encore de sacralisation de l'acte de suicide. Le suicide déclaré soit sous forme d'une preuve de courage et de maîtrise —quoique destructrice— de sa vie soit encore sous forme d'un acte sacré (jihad), devient, dans une société jugée encore il y a peu de temps comme sereine, une mode à part entière. Quels sont, donc, les facteurs qui ont mené à une telle situation? Quels sont les faux pas à éviter désormais pour lutter contre ce phénomène grandissant? Et quels sont les points de force à consolider pour faire échouer le projet suicidaire? Il faut dire que les spécialistes sont unanimes sur l'impact post-traumatique des évènements du 14 janvier sur une population qui n'a jamais connu auparavant de problèmes sécuritaires majeurs. Le choc et la peur dus à l'insécurité ont ébranlé les Tunisiens dont les plus fragiles et les plus vulnérables, psychologiquement parlant, se sont trouvés dans des situations non confortables. «Ici, à l'hôpital psychiatrique Razi, le nombre de consultation a augmenté depuis la révolution, et ce, à cause de l'augmentation des cas de dépression, considérée comme un déclencheur non moindre de la crise suicidaire», indique le Dr Rym Ghachem, chef de service à l'hôpital Razi. Et d'ajouter qu'au lieu de se rétablir d'une dépression au bout de six mois, le Tunisien a tendance à négliger cette pathologie deux ans durant, ce qui en dit long sur ses répercussions sur sa vie et sur son entourage. Outre le contexte national, la médiatisation des vidéos montrant des actes de suicide, dont la plupart par immolation, intervient comme un autre facteur favorable à la prolifération du phénomène. Le Dr Anissa Bouasker, psychiatre, montre du doigt ces actions qui influent négativement sur l'humeur des personnes suicidaires et les encouragent à passer à l'acte. «Ces vidéos agissent comme des facteurs déclencheurs de l'acte suicidaire, dans la mesure où elles ôtent le sentiment de peur que l'on éprouve face à la mort. Et au lieu d'hésiter, les personnes, projetant de se suicider, passent à l'acte avec beaucoup plus de facilité. Les résultats sont là: en mai dernier, l'on a enregistré 16 cas de suicide ce qui est énorme», explique le Dr Bouasker. La famille ou la foi? Par ailleurs, et en étudiant de plus près le quotidien du Tunisien, les spécialistes ont pu cerner certaines données significatives. Si les hommes se suicident plus que les femmes, ces dernières dépriment plus que les hommes. Toutefois, et même si les femmes envisagent parfois de mettre fin à leur vie, leur projet se trouve souvent contrecarré par des facteurs familiaux. Elles pensent à l'avenir de leurs enfants, au choc qu'endureront leurs proches, etc. Aussi, et malgré la condamnation de l'acte suicidaire par les religions monothéistes, cela n'empêche pas les plus pieux d'opter pour la fin comme un choix décisif, volontaire, conscient, voire sacré. «Contrairement à ce que croient certaines personnes sur l'aspect protecteur de la religion contre les projets suicidaires, la famille s'avère être la meilleure protectrice à cet effet. Et pour preuve: certains suicidaires se donnent la mort tout en étant persuadés que Dieu— qui sait considérer leur souffrance— serait Miséricordieux à leur égard. Les salafistes qui font la grève de la faim, qui n'est autre qu'un équivalent du suicide, n'ont pas peur de mourir et d'être châtiés. En revanche, l'attachement à la famille et la peur de faire de la peine à ses proches mettent en échec, dans bien de cas, le projet suicidaire», précise le Dr Olfa Moula, psychiatre. Il est, par ailleurs, important de souligner que le rôle de la famille et de l'entourage social peut constituer un facteur non seulement protecteur, mais aussi préventif. Prêter une oreille attentive aux personnes souffrant d'anxiété, de dépression, de troubles d'humeur ou de schizophrénie permet, parfois, de déceler les intentions suicidaires et d'éviter ainsi le drame. «L'idée n'étant pas de brusquer la personne en question, mais d'essayer de lui permettre de s'exprimer via une communication fondée sur la confiance», souligne le Dr Bouasker. Certes, les pulsions suicidaires sont, dans bien des cas, enfouies dans l'inconscient et attendent, malicieusement, l'intervention d'un ou de plusieurs facteurs à risque pour se transformer en une idée, puis en une obsession et pour se concrétiser en un acte suicidaire. Cela dit, elles s'avèrent parfois imprévisibles aussi bien pour les proches du suicidé que pour l'interessé lui-même. Et au lieu d'avoir pour soi-disant la fonction d'un chantage, d'une fuite ou d'un soulagement, le suicide acquiert ainsi une fonction de catastrophe. Il l'est en vérité...et dans tous les cas. Sans gêne L'accès à l'information devient de plus en plus compliqué de nos jours. Cela va surtout de l'humeur du vis-à-vis recommandé par le responsable de la communication pour fournir l'info aux journalistes. Cela dépend également de la position de ce vis-à-vis et de ses préjugés sur le corps médiatique : une position souvent déplacée qui met dans le même sac et les diffuseurs de l'information et les propulseurs de l'intox en vogue. Nous avons tenté d'avoir plus de détails sur l'évolution du taux de suicide par immolation, notamment dans un contexte post-révolutionnaire en nous adressant au Pr Amen Allah Messaâdi, chef de service au Centre national de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, sur recommandation du responsable de la communication au ministère de la Santé. Mais la réaction de notre chef de service dénotait d'une nette hostilité quant au corps médiatique: «Vous les journalistes, vous êtes en train d'inciter les gens au suicide. Je refuse de vous fournir des informations. D'ailleurs, il faut adresser un fax ou un e-mail mentionnant des questions précises . Et puis, je n'ai pas le temps pour continuer à discuter, j'ai une réunion», indique-t-il. Une réaction désolante surtout qu'on a tenu à lui expliquer que notre travail n'est pas pris à la légère et que nous avons contacté des psychiatres de carrière œuvrant sur le thème du suicide et, en lui citant l'un des psychiatres interviewés, le responsable a répondu, sur un ton hautain: «Je ne connais pas le Dr X». Notons que ce vis-à-vis n'a même pas pris la peine de dire «au revoir». Il a tout simplement raccroché ! Sans gêne L'accès à l'information devient de plus en plus compliqué de nos jours. Cela va surtout de l'humeur du vis-à-vis recommandé par le responsable de la communication pour fournir l'info aux journalistes. Cela dépend également de la position de ce vis-à-vis et de ses préjugés sur le corps médiatique : une position souvent déplacée qui met dans le même sac et les diffuseurs de l'information et les propulseurs de l'intox en vogue. Nous avons tenté d'avoir plus de détails sur l'évolution du taux de suicide par immolation, notamment dans un contexte post-révolutionnaire en nous adressant au Pr Amen Allah Messaâdi, chef de service au Centre national de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, sur recommandation du responsable de la communication au ministère de la Santé. Mais la réaction de notre chef de service dénotait d'une nette hostilité quant au corps médiatique: «Vous les journalistes, vous êtes en train d'inciter les gens au suicide. Je refuse de vous fournir des informations. D'ailleurs, il faut adresser un fax ou un e-mail mentionnant des questions précises . Et puis, je n'ai pas le temps pour continuer à discuter, j'ai une réunion», indique-t-il. Une réaction désolante surtout qu'on a tenu à lui expliquer que notre travail n'est pas pris à la légère et que nous avons contacté des psychiatres de carrière œuvrant sur le thème du suicide et, en lui citant l'un des psychiatres interviewés, le responsable a répondu, sur un ton hautain: «Je ne connais pas le Dr X». Notons que ce vis-à-vis n'a même pas pris la peine de dire «au revoir». Il a tout simplement raccroché ! Sans gêne L'accès à l'information devient de plus en plus compliqué de nos jours. Cela va surtout de l'humeur du vis-à-vis recommandé par le responsable de la communication pour fournir l'info aux journalistes. 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Sans gêne L'accès à l'information devient de plus en plus compliqué de nos jours. Cela va surtout de l'humeur du vis-à-vis recommandé par le responsable de la communication pour fournir l'info aux journalistes. Cela dépend également de la position de ce vis-à-vis et de ses préjugés sur le corps médiatique : une position souvent déplacée qui met dans le même sac et les diffuseurs de l'information et les propulseurs de l'intox en vogue. Nous avons tenté d'avoir plus de détails sur l'évolution du taux de suicide par immolation, notamment dans un contexte post-révolutionnaire en nous adressant au Pr Amen Allah Messaâdi, chef de service au Centre national de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, sur recommandation du responsable de la communication au ministère de la Santé. Mais la réaction de notre chef de service dénotait d'une nette hostilité quant au corps médiatique: «Vous les journalistes, vous êtes en train d'inciter les gens au suicide. Je refuse de vous fournir des informations. D'ailleurs, il faut adresser un fax ou un e-mail mentionnant des questions précises . Et puis, je n'ai pas le temps pour continuer à discuter, j'ai une réunion», indique-t-il. Une réaction désolante surtout qu'on a tenu à lui expliquer que notre travail n'est pas pris à la légère et que nous avons contacté des psychiatres de carrière œuvrant sur le thème du suicide et, en lui citant l'un des psychiatres interviewés, le responsable a répondu, sur un ton hautain: «Je ne connais pas le Dr X». Notons que ce vis-à-vis n'a même pas pris la peine de dire «au revoir». Il a tout simplement raccroché ! D.B.S.