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STB ou la gestion d'un lourd héritage sur fond de pression sociale
Entretien avec Mme Samira Ghribi, P.-d.g. de la STB
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 12 - 2012

Le taux des crédits classés est de 23.6% à fin septembre 2012 .50% de ces créances classées concernent le secteur du tourisme, héritées essentiellement de la BNDT
Voilà bientôt vingt mois que la STB a difficilement et dans la douleur amorcé sa remise en forme en termes d'assainissement et de consolidation de ses assises financières, en termes de gouvernance et du strict respect des règles prudentielles en matière de crédits
«Nous sommes aujourd'hui dans une situation acceptable en termes de refinancement net, en dépit des crédits accrochés», affirme Mme Samira Ghribi, PDG de la STB
Ça sent un peu le souffre comme il peut parfois s'en dégager du côté de la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG), du reste un des plus gros clients des lieux. C'est du moins ce que soutiennent certains agents de la STB qui reprochent à la direction générale sa gestion.
La doyenne des banques tunisiennes, véritable bras séculier de l'économie, est en prise avec de sérieuses difficultés depuis l'opération de fusion avec la BDET et la BNDTE en 2001, opération de fusion-absorption que la STB n'a jamais réussi à digérer pour la simple raison que les deux entités bancaires dédiées au financement du secteur touristique étaient extrêmement endettées. C'est dans ce décor que nous reçoit, le temps d'un entretien, Mme Samira Ghribi, P.-d.g. de la STB.
Ce qui frappe de prime abord, c'est cette frilosité à peine contenue chez la première responsable d'une institution historique. Une frilosité qui a, très vite, cédé le pas à une rare sérénité dès qu'il était question de présenter des chiffres, de défendre un bilan à la fois financier et social, de présenter des actions concrètes, un programme et une vision pour une grande banque qui, voilà bientôt vingt mois, a difficilement et dans la douleur amorcé sa remise en forme en termes d'assainissement et de consolidation de ses assises financières, en termes de gouvernance et du strict respect des règles prudentielles en matière de crédits. Des efforts de remise en forme qui, «étrangement», ont coïncidé avec l'amorce d'une certaine agitation sociale au sein et aux alentours immédiats de la banque. «La crise a développé chez la STB des capacités de résilience assez fortes. Elle demeure la 3e banque de la place en termes de cash-flow, en résultat brut avant provisionnement, et elle est en train d'osciller entre la 1ère et la 2e places en termes de dépôts et de crédits, et ce, en dépit de son fort engagement dans le secteur du tourisme et dans les secteurs de l'industrie (financement des PME)», soutient d'emblée Mme Ghribi. «La STB a subi de plein fouet la crise financière internationale de 2007-2008. Elle a cependant pu maintenir ses fondamentaux, elle a dégagé un résultat hors provisions de 104 millions de dinars , en baisse seulement de 24 millions de dinars par rapport à 2010, et ce, en dépit de la baisse d'un point de pourcentage du taux directeur de la BCT». Le problème de la STB est un problème très ancien lié aux crédits accrochés. Le taux des crédits classés est de 23.6% à fin septembre 2012 (1.800 millions de dinars). 50% de ces créances classées concernent le secteur du tourisme héritées essentiellement de la BNDT. «L'assainissement n'a pas été fait comme il se doit», déplore Mme Ghribi qui , à son arrivée en mai 2011 à la tête de la STB, a, dit-elle, «relevé une absence d'une culture du recouvrement et un système d'information à l'arrêt». Pour ce qui est du contrôle générale des finances, la STB ,dit-elle encore ,a été la première parmi les banques publiques qui a élaboré et transmis un rapport à la justice. «Ce n'est donc plus de mon ressort», insiste-t-elle. La direction générale a aussitôt arrêté une stratégie en quatre axes ( lire encadré). Il s'agit, notamment, d'instaurer les bonnes pratiques de bonne gouvernance, d'engager la refonte du système d'information. «En matière d'octroi des crédits, je suis la dernière à donner mon avis. La décision revient au comité d'octroi de crédit».
Un matelas de provisions
Il s'agit aussi de «valoriser le capital humain avec pour objectif d'inculquer une culture d'entreprise quasi absente et de réussir, par-delà, les slogans, une adhésion réelle à cette culture».
«Nous sommes aujourd'hui dans une situation acceptable en termes de refinancement net, en dépit des crédits accrochés( guère plus de 7% de l'enveloppe totale de refinancement de la BCT servie aux banques, une enveloppe usuelle même pour les petites banques). Pour le ratio Cooke( ratio de couverture de risque), on est passé de 8,16 fin 2010 à 11 fin septembre 2012». Mme Ghribi fait également état d'une «quasi stabilité du PNB et du RBE en 2011». Elle se montre «très optimiste: avec la reprise de notre économie et la stabilité de l'environnement des affaires, les choses vont reprendre. Reste le problème historique, incluant aussi une lointaine période, qui plombe encore les performances de rentabilité de la banque». «Une provision de 280 millions de dinars a été constituée en 2011, un effort équivalent à plus de trois exercices liés à la couverture de risques très anciens, liés en grande partie à la non-constitution de garanties», assène Mme Ghribi. «C'est un fardeau, mais je puise mon espoir du fait que ce matelas de provisions constitue un gisement réel de rentabilité pour l'avenir avec des actions concrètes de recouvrement des créances aussi bien à l'amiable que par voie judiciaire. En toute modestie, je considère que j'ai jusqu'à aujourd'hui accompli ma mission du moment que tous les indicateurs convergent vers le vert dans une situation de crise». «Les choses n'ont pas été de tout repos, durant les 20 mois d'exercice, je n'ai eu que des harcèlements. Les journaux jaunes en témoignent». «Que ces harcèlements trouvent un certain relais auprès d'une député de l'Assemblée nationale constituante qui me taxe de mauvaise gestion alors même que je suis assujettie à la réponse de la tutelle et que je fais les frais de décisions antérieures à ma gestion, voilà qui dépasse tout simplement tout entendement», ajoute, non sans amertume, Mme Ghribi qui dit «n'avoir aucun problème avec le syndicat». «La pression sociale n'est pas nouvelle, il n'y a plus de mainmise politique sur la banque, mais la pression sociale demeure forte. Cela fait partie de l'historique de la banque. Et à la différence des malversations financières qui sont du seul ressort de la justice, les tensions sociales sont une affaire de culture qui prendra sans doute des générations», dit encore la première responsable de la STB qui appelle chacun à prendre ses responsabilités. Un appel adressé sans doute au gouvernement mais aussi, et pour reprendre l'expression de Mme Ghribi, un appel à cette «majorité silencieuse, levier et vivier de cadres très compétents» au sein de la banque.
Une stratégie en quatre axes
Développer une nouvelle stratégie commerciale focalisée sur le repositionnement de la Banque et la qualité de la croissance. Cette croissance orientée «services rendus aux clients» permettra d'améliorer de façon significative la contribution des commissions dans le PNB.
Protéger les actifs de la banque par une gestion rigoureuse : refonte de la filière risques et contrôle, gestion de bilan et gestion financière, développement des activités de marché.
Industrialiser les processus de la STB en les orientant services clients pour développer le fonds de commerce et augmenter la rentabilité, la refonte des systèmes d'information (distribution, production et pilotage) sera une des clés de la réussite.
Gérer les ressources humaines pour promouvoir la compétence, favoriser le déploiement des forces commerciales et développer le recrutement des diplômés.


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