Un tissu entrepreneurial et un réseau d'entreprises modernes opérant dans le travail à distance dans toutes les régions seraient lancés Un Fonds de créativité et un Fonds d'investissement dans les technologies de l'information et de la communication sont au programme pour financer les services à distance La stratégie nationale de l'emploi 2013-2017, élaborée par le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, a exposé l'état des lieux dans le monde du travail en Tunisie qui se caractérise par plusieurs lacunes suite à l'application d'un schéma de développement inapproprié qui ne favorise pas la création de postes d'emploi d'une façon significative. D'où la nécessité de mettre en place un autre schéma de développement stimulant la création des postes d'emploi dans tous les secteurs et dans toutes les régions. Des objectifs stratégiques ont été d'ailleurs définis autour de plusieurs axes. Il s'agit, en premier lieu et en tant que premier objectif stratégique, d'effectuer les réformes qui s'imposent dans la politique financière et fiscale, la politique monétaire et bancaire, celles qui concernent l'investissement, la recherche et le développement, le débat social ainsi que la restructuration du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Possibilité de travail à l'étranger Les autres objectifs stratégiques consistent à orienter l'effort vers les secteurs créateurs d'emplois, à renforcer les capacités du secteur privé pour qu'il puisse créer des emplois —dans toutes les régions en impliquant la gent féminine—, à former des compétences et à améliorer la gestion du marché du travail. Les possibilités de travail à l'étranger, l'amélioration du système des données sur l'emploi, la souplesse et l'adaptation de la législation pour plus de compétitivité dans le secteur privé, la prospection des opportunités d'emploi pour les personnes à besoins spécifiques sont autant d'éléments à prendre en compte dans le cadre de cette stratégie. Pour une meilleure application de ces mesures et la réalisation des différents objectifs, des mécanismes de suivi et d'évaluation sont proposés. M. Abdelwaheb Mâatar, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, estime, d'ailleurs, en préambule, que les spécificités du chômage en Tunisie se caractérisent par plusieurs aspects, à commencer par le fait que le phénomène touche, en majorité, la catégorie des jeunes dont nombre d'entre eux sont titulaires de diplômes de l'enseignement supérieur dans plusieurs spécialités. En plus, le taux d'emploi de la femme est très faible. Le taux de chômage est différent d'une région à une autre. Le faible taux de participation des diplômés du supérieur dans le tissu économique a eu un impact négatif sur le rendement. La stratégie envisagée vise, pour remédier aux lacunes, à faire employer le maximum de jeunes des deux sexes en touchant toutes les régions du pays en optant pour un emploi décent. L'Etat devrait intervenir, de façon optimale et conformément à la loi, dans les mécanismes du marché du travail —en coordination avec les parties prenantes— pour fournir des opportunités d'emploi aux jeunes et améliorer, par conséquent, le rendement de l'économie. L'adhésion des partenaires sociaux et des composantes de la société civile —y compris les jeunes au chômage— est nécessaire pour réussir à atteindre les objectifs fixés. Un site d'excellence pour l'investissement Pour fournir davantage de postes d'emploi, la stratégie préconise un renforcement du tissu économique par l'amélioration de la valeur ajoutée et de la productivité tout en augmentant la capacité de commercialisation et d'exportation des produits et des services. A ce titre, des politiques cohérentes et réfléchies devraient être exécutées en plaçant la question de l'emploi en tête des préoccupations. Il s'agit aussi de se baser sur les secteurs d'activité créateurs d'emplois, de renforcer les capacités du secteur privé dans la création massive d'emplois à haute valeur ajoutée. A la faveur de la stratégie prévue, les emplois et le développement seront stimulés dans les régions en intégrant aussi bien les hommes que les femmes à compétence élevée. Une meilleure intégration des entreprises dans les services et le travail à distance serait assuré, d'autant plus que le tiers des entreprises disposent d'un site web contre 75% en Europe. Dans la foulée, un tissu entrepreneurial et un réseau d'entreprises modernes opérant dans le travail à distance dans toutes les régions seraient lancés. Les autorités publiques veulent également faire de la Tunisie un site d'excellence pour l'investissement dans le travail à distance sans se limiter seulement aux centres d'appel. Les exportations des services en out-sourcing constituent également un choix entrant dans le cadre de la stratégie nationale. Un climat des affaires compétitif dans les régions —se basant sur la créativité, la recherche et le développement— serait instauré. En outre, le partenariat entre le secteur public et le secteur privé sera consolidé en installant une infrastructure solide. Un Fonds de créativité et un Fonds d'investissement dans les technologies de l'information et de la communication sont au programme pour financer les services à distance. Le chômage que l'on constate de nos jours est le résultat de plusieurs facteurs qui se sont accumulés durant des années. Un traitement occasionnel et improvisé a été mené à un système d'emploi déjà bancal. Le problème n'a donc pas été résolu d'une façon radicale mais a permis, quand même, de fournir un traitement partiel. A noter que les travaux préparatoires de la stratégie en question ont commencé depuis le mois de février 2012 par l'organisation de cinq consultations régionales avec la société civile et les associations des chômeurs. Les membres de l'Assemblée nationale constituante, les experts, les universitaires et les chômeurs ont été également invités à des réunions. On s'est mis d'accord pour définir en commun les problématiques de l'emploi en Tunisie, l'élaboration d'un programme urgent pour relancer l'emploi au cours de 2012 et la définition des grandes lignes de référence pour la stratégie nationale de l'emploi en 2013. L'objectif du programme urgent pour le premier semestre de l'année en cours était de réduire le chômage en faisant travailler pas moins de 60.900 chômeurs.