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Créer des emplois pour une croissance égale dans toutes les régions Ouverture des travaux du 15e congrès de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat
Le secteur privé doit être agissant afin de sauver l'économie après une période de forte instabilité Le dialogue, seule arme pour consolider le lien entre tous les partenaires sociaux et politiques afin de mettre en place toutes les conditions de développement Avec plein d'ambition pour la Tunisie, une plus grande solidarité de la part du secteur privé et avec également de fortes valeurs morales, Mme Wided Bouchammaoui, présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), commence son discours d'ouverture de la 15e édition du congrès de la centrale patronale. Ses expressions traduisent une volonté de dynamiser l'économie nationale et renforcer sa compétitivité. Le congrès a connu, hier au siège de l'Utica, une forte présence d'industriels, de commerçants, d'artisans, de représentants du secteur des services et d'autres corps de métiers... «Nous avons choisi la date du 17 janvier pour la tenue de notre congrès, qui coïncide avec le 66e anniversaire de la création de notre Union en 1947. Des années qui démontrent le dévouement de toutes les parties prenantes, faisant de cette structure un véritable levier de croissance», se félicite Mme Bouchammaoui. Elle affirme par ailleurs qu'après la révolution, l'Utica se trouve dans une nouvelle phase pour mettre sur pied une Tunisie prospère et solidaire. Elle met aussi l'accent sur le rôle primordial que doit jouer le secteur privé afin de sauver l'économie de sa fragilité constatée après une période d'instabilité. «Notre premier souci est actuellement la création d'emploi. Un objectif qui ne sera jamais réalisé sans investissements et sans stabilité». Rattraper le temps perdu Elle explique, d'autre part, que notre situation économique actuelle est plus que fragile. «Les postes d'emploi existants sont en danger et nous l'avons crié haut et fort à plusieurs reprises. Nous espérons pouvoir, tous ensemble, rectifier le tir pour remettre les choses dans l'ordre». La présidente de la centrale patronale appelle les politiciens et les médias à donner toute l'importance qu'il faut aux différents secteurs économiques pour que la valeur du travail puisse reprendre toute sa puissance. Il s'agit pour elle de la seule manière pour conquérir de nouveaux marchés et renouer avec nos anciens clients qui eux-mêmes connaissent des bouleversements économiques et financiers sévères. Mme Bouchammaoui a évoqué toutes les difficultés qu'avait connues sa structure durant une précédente période, avec à la fois de l'amertume et de la joie. «Cette période rude a pu nous montrer que l'Utica ne manque pas d'hommes et de femmes dévoués. Ces derniers ont donné d'eux-mêmes pour rétablir l'ordre, afin que la structure résiste aux chocs et pour qu'elle puisse continuer à œuvrer dans un climat de paix». La première responsable de l'Union a aussi insisté sur la transparence des élections, chose qui consolidera l'œuvre de la centrale patronale. Selon elle, les 2.300 congressistes seront appelés à apporter des réponses précises aux défis du pays et de l'Union et à affronter tous les obstacles quels qu'ils soient. «Nous sommes disposés, comme nous l'avons toujours été, à nous serrer les coudes pour sauver les artisans, les industriels, les commerçants ou tout autre corps de métier en difficulté. Nous serons présents également pour participer à la résolution des problèmes de financement au profit des nouveaux promoteurs, surtout dans les régions intérieures». Elle précise enfin que l'Utica est une structure indépendante de toute appartenance politique. Mais cela ne traduit aucunement sa démission de la vie politique qui reste indissociable de la vie sociale et économique de la Tunisie. Privilégier le dialogue «Nous sommes prêts à aider et nous concerter étroitement avec le nouveau bureau exécutif élu et à être constamment à l'écoute des préoccupations de la centrale patronale et à l'aider à prospérer et à atteindre ses objectifs dans le cadre des moyens disponibles». C'est avec ces mots de soutien que débute le chef du gouvernement, M. Hamadi Jebali, son intervention lors de ce quinzième congrès de l'Union de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, premier congrès national depuis la révolution. Il précise que ces élections libres et transparentes vont certes couper avec toutes les anciennes pratiques qui entravaient la mise en place d'un pays de droit. «Nous sommes convaincus que les demandes formulées par l'Utica ne se limiteraient pas uniquement aux efforts que doit fournir l'Etat, mais elles seraient une responsabilité partagée entre toutes les composantes de la société civile, les organisations, les associations... en commençant par la centrale patronale que nous considérons comme partenaire privilégié dans la construction du présent de la Tunisie et de son avenir». M. Jebali met par ailleurs l'accent sur l'importance du dialogue entre toutes les parties prenantes, surtout durant cette période délicate de l'histoire de la Tunisie. Il confirme dans ce même ordre d'idées : «Nous avons toujours été à l'écoute des demandes et nous avons déployé beaucoup d'efforts, aussi bien au niveau matériel qu'immatériel, pour être un partenaire efficace de toute la force travailleuse et patronale. Le dialogue était pour notre gouvernement la seule arme pour consolider le lien avec tous nos partenaires sociaux et politiques afin de mettre en place toutes les conditions de développement. Le dialogue a été constamment la seule et unique issue pour retrouver dans certaines périodes rudes un terrain d'entente». M. Hamadi Jebali a insisté encore une fois sur les mesures d'urgence mises en place par son gouvernement pour dénouer les problèmes les plus urgents en attendant des négociations plus approfondies avec les partenaires sociaux et ceux autour des questions plus fondamentales. «Nous avons amélioré le climat des affaires, ce qui nous a permis une reprise de confiance de la part des investisseurs. Nous sommes en train de réviser le cadre législatif des appels d'offres pour la réalisation rapide des projets, une facilitation des procédures, l'encouragement de la concurrence et la consolidation de la transparence. Nous sommes également en train d'inciter l'investissement à l'intérieur du pays pour une meilleure équité quant à la création d'emploi». Il ajoute : «Notre objectif premier est de combattre ensemble toute forme d'escroquerie et de malversation pour mieux développer tous les secteurs de production aussi bien dans le secteur public que privé, réduire l'écart entre les régions et améliorer les rendements des secteurs vitaux, qu'ils soient sociaux ou économiques». Comme le confirment tous les participants à ce congrès, sans interférence aucune des instances centrales et dans la totale transparence, les urnes montreront si le prochain bureau sera ou pas à la hauteur des attentes à la fois des patrons et du pays.