Des conditions jugées inadmissibles par les élèves A quelques kilomètres de la capitale, les conditions dans lesquelles étudient les élèves dans les établissements scolaires sont plus que déplorables. Excédés, les élèves de la quatrième année secondaire de l'établissement secondaire «Al Imtiyaz», situé à Sidi Hassine Séjoumi,ont fini par se révolter et faire grève, hier, pour protester contre des conditions qu'ils jugent «inadmissibles». En effet, alors que tous les élèves de terminale passent, dans six semaines, l'épreuve du Bac Sport, les élèves de ce lycée n'ont pas pu, jusqu'à maintenant, se préparer convenablement à cette épreuve, en raison de l'impraticabilité du terrain de sport. Depuis le début de l'année scolaire, ces derniers ont effectué seulement deux séances avec leurs professeurs de sport. Quant aux élèves de première, deuxième et troisième année secondaire, ils n'ont pas du tout fait de séances de sport, en raison de l'absence d'effectif, d'équipements et de terrains de sports praticables. «Nous ne disposons pas du minimum, a observé Amina, élève en quatrième année secondaire, section économie. Nous n'avons même pas d'endroit où changer nos affaires. Les vestiaires ne sont pas aménagés. Nous n'avons pas pu faire de séances de sport et nous préparer alors que nous allons bientôt passer l'examen du bac sport». En effet, dans l'arrière-cour de l'établissement, des herbes sauvages poussent sur un grand terrain clôturé et recouvert de pierres et de gravats où deux vieilles cages rouillées témoignent du temps lointain où les élèves jouaient des matchs de foot sur ce terrain. Abandonné ensuite car non praticable, ce dernier n'a pas été recouvert d'une couche de gazon synthétique afin de permettre aux élèves et à leur professeur de pratiquer des activités sportives sans risquer de se blesser. Malgré les nombreuses requêtes de la direction de l'établissement qui a envoyé plusieurs courriers aux ministères de l'Education et de la Jeunesse et des Sports pour les informer de la situation, aucune mesure n'a, jusqu'ici, été prise pour permettre aux élèves du lycée de faire du sport. Face au mutisme des ministères, le directeur du lycée a dû se débrouiller tant bien que mal, en transformant une partie de la cour-arrière recouverte de ciment, en terrain de sport. «Je n'ai pas eu le choix, souligne M. Ahmed Laâbidi. Les élèves de terminale doivent faire du sport. Or, non seulement ce terrain n'est pas adapté aux activités sportives car il est recouvert d'une couche de ciment, mais il est situé en-dessous des salles de classe et par conséquent lorsque les élèves font du sport sur ce terrain, cela gêne les professeurs et les élèves qui se trouvent dans ces classes». Outre le fait que la seule salle de sport ait été récupérée pour être aménagée en salle de classe en raison du sureffectif d'élèves, l'établissement ne dispose pas non plus ni de salle de permanence, ni de bibliothèque où les élèves peuvent réviser leurs cours. «Pendant les heures creuses, nous restons devant le lycée, car il n'y a pas de salle où nous pouvons réviser nos cours. Il n'y a même pas de bibliothèque où nous pouvons lire ou effectuer les recherches nécessaires pour nos projets, c'est un grand inconvénient. Ceux qui habitent à proximité peuvent rentrer chez eux. Par contre, ceux qui habitent loin sont obligés de rester devant l'établissement. Il n'y a même pas de préau où on peut se réfugier lorsqu'il vente ou lorsqu'il pleut». Bien que l'établissement vient d'être relié récemment au réseau haut débit, un seul poste permettrait aux élèves de se connecter à internet. Or «cela est inadmissible, selon Ahmed, élève en terminale informatique. Le programme du baccalauréat informatique comprend un chapitre sur internet. Nous étudions seulement la théorie. Nous ne faisons pas de travaux pratiques car nous n'avons pas internet». Du côté du ministère de l'Education, le directeur du service bâtiment et équipement préfère tempérer, affirmant que l'établissement va faire l'objet, dans les semaines à venir, d'un programme de mise à niveau de l'infrastructure qui inclut l'aménagement de deux terrains de sport dont un terrain omnisports et un mini-terrain de football en terre battue. Enfin, afin de protéger le bâtiment des infiltrations d'eau qui avaient déjà causé par le passé des fissures dans les salles de classe, l'établissement sera protégé par un trottoir périphérique et une clôture en béton.