Des hommes d'affaires, des experts-comptables, des conseillers fiscaux et des opérateurs économiques venant de Sousse, Kairouan, Mahdia et Monastir ont pris part à la table ronde portant sur «L'investissement en Tunisie et la loi de finances 2013», organisée par la Chambre de commerce et d'industrie du Centre (Ccic) et qui a eu lieu à Sousse samedi dernier, en présence de M.Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale, et des autorités régionales. Au cours de son allocution introductive, M. Néjib Mellouli—président de la Ccic— a indiqué que l'économie nationale a connu en 2012, une croissance relative dans certains secteurs, comme l'agriculture et la pêche (+4,1%), les services (+5,8%). En revanche, le secteur du tissu et du prêt-à-porter a connu une régression estimée à -2,9% et celui des industries mécaniques et électriques un taux négatif de -2%. Au cours de son intervention, M.Chedly Ayari a souligné avec optimisme que la Tunisie, malgré la crise économique mondiale, est capable de remporter le défi concernant la relance de l'économie nationale, et ce, à tous les niveaux. Il a insisté, par ailleurs, sur la nécessité de concrétiser plusieurs points, dont : -L'activation de la réalisation du code des investissements. -La révision des dossiers en instance des hommes d'affaires -Action l'examen de l'écart de développement existant dans les régions de l'intérieur, et ce, en incitant les hommes d'affaires à investir dans ces régions pour la réalisation de projets économiques. -L'instauration d'un partenariat privé-public pour la réalisation de PME. -La garantie de la sécurité et de la stabilité socio-politique par la fixation des dates des échéances électorales. Il a, par la suite, minimisé l'impact du manque de liquidités dans les banques en mentionnant que la BCT peut —sans aucune contrainte— subvenir aux besoins des banques en liquidités, sachant que la BCT a mis récemment à la disposition des banques un montant de 5,7 milliards de dinars quotidiennement. Ce montant a été réduit actuellement à 3 milliards de dinars, suite à l'amélioration de la liquidité bancaire. Fonds de financement des PME De son côté, le directeur général des études et de la formation à la BCT a évoqué les dispositions prises dans le cadre de la loi de finances 2013, parmi lesquelles. - La facilitation des dispositions administratives pour la création et la réalisation des projets économiques. - La résolution des problèmes immobiliers pour les terres agricoles. - L'instauration du partenariat privé-public. - La poursuite de la mise à niveau des entreprises économiques. - Le renforcement de l'infrastructure de base en Tunisie et surtout dans les régions de l'intérieur. - La création d'un nouveau fonds pour le financement des PME. - L'exonération de la taxe sur les revenus pour une durée de 3 ans, et ce, pour les nouvelles entreprises créées. - La restructuration du secteur bancaire. Evoquant la croissance économique dans le pays, il a mentionné qu'elle était évaluée à un taux négatif de - 0,2% en 2011 pour évoluer à un taux équivalent à +3,5% en 2012 et à un taux prévisionnel de + 4,5% en 2013. Tout en signalant que le taux d'inflation a été estimé à 5,6% en 2012 et que le taux de chômage global en 2012 a atteint 17%. Au cours des débats, M. Taoufik Laâribi — élu membre du bureau national exécutif de l'Utica, lors du récent congrès — a insisté sur la nécessité de garder la neutralité des sites publics et privés de production (entreprises et sociétés) vis-à-vis des tiraillements politiques et idéologiques, et laisser nos entreprises travailler pour renforcer l'investissement, l'emploi et l'export. Il a, par ailleurs, évoqué qu'il est très urgent que les instances nationales et régionales traitent certains dossiers, comme la lutte contre la contrebande, le commerce parallèle et les opérations d'initiation et de dumping, et surtout qu'elles s'attaquent au plus vite au problème de la corruption à tous les niveaux.