La victoire ne doit pas occulter la précarité de la défense. Rien n'a vraiment changé par rapport aux tests amicaux. Nous abordons la CAN avec des frayeurs défensives. Et le mot frayeur n'exprime pas totalement l'énorme difficulté de notre défense lors de la campagne des tests amicaux. Fébrile, prenable à l'axe et sur les flancs et mal à l'aise face à des attaquants vivaces et techniques, cette défense n'a pas trouvé son équilibre. Sami Trabelsi a eu beau changer les noms et la formule chaque fois, sans résultats, avec les quatre buts encaissés face au Ghana. Et l'Algérie alors ? Nous avons certainement gagné trois points en or, mais sans donner l'impression que c'était solide et convaincant. En premier lieu, la défense qui a été prenable devant Fehouli et Guedioura à maintes reprises. Mauvais casting Sami Trabelsi a opté pour le 4-3-3 (ou 4-3-2-1) avec une défense plate à 4 hommes, Ifa, Chemam, Hicheri et Abdennour. Est-ce le meilleur quatuor possible sur le papier? A notre avis, non. Deux «surprises» à noter : - D'abord, un Bilel Ifa placé en tant que latéral droit comme c'était le cas à la CAN 2012 face au Niger. C'est vrai que c'est son poste de prédilection, mais vu sa lourdeur et ses difficultés à animer un couloir, il a été reconverti en défenseur axial. La paire Ifa-Abdennour était la mieux nantie et la plus complémentaire. En arrière droit, Ifa était perdu face à Guedioura et puis, plus tard, Soudani, Hicheri et Traoui devaient couvrir Ifa beaucoup plus à l'aise dans les duels aériens. - Très moyen avec son club, hésitant sur les tests amicaux, Hicheri n'était pas en mesure d'apporter le plus. Ça s'est confirmé contre l'Algérie : assez efficace sur les renvois des longues balles, mais que d'hésitations, que de passes ratées et que de frayeurs. Cela a obligé Abdennour à faire un double rôle : contrôler sa zone puis couvrir Hicheri qui, lui aussi, couvrait Ifa. L'hésitation de la défense, les erreurs d'interception allaient se poursuivre même vers la fin du match. Avec aussi des milieux défensifs qui perdaient leurs duels, notre défense n'avait que le courage et beaucoup de chance (de malchance pour les Algériens) pour s'en sortir. Revoir la copie On avait parlé de mauvais casting (non seulement en défense). Contre la Côte d'Ivoire, on ne peut pas attendre que Gervinho et Drogba aient les mêmes maladresses que Feghouli et Slimani. Si on joue avec cette lourde défense qui ne couvre pas assez et qui perd ses duels, on risque de passer une soirée désagréable. Si le milieu se met plus au travail de récupération, si Ifa regagne l'axe et si Boussaïdi (latéral droit de métier) retrouve son rôle, on pense bien que la défense tunisienne pourra mieux faire. Ce n'est pas notre point le plus fort sans doute (et les derniers matches l'ont prouvé), mais si on veut jouer les premiers rôles en cette CAN, il faut mettre le paquet sur l'organisation défensive. les coups de génie, c'est bon à prendre. C'est même exaltant, mais ça ne se produit pas tous les jours et à tous les matches! En 1996, en 2004 et chaque fois que l'équipe de Tunisie a réussi, c'est grâce à la défense avant tout !