Contrôle des Climatiseurs : Retrait Massif de Modèles Dangereux du Marché    Crise du logement en Tunisie : 50 % de baisse des achats, un marché en danger    L'heure des prédateurs, version tunisienne    Forum économique tuniso-japonais : vers des projets concrets dans l'eau et la technologie    Top 3 des Marchés des Dattes Tunisiennes : Italie, Allemagne, Espagne en Tête    Céréales 2025 : 11,78 millions de quintaux récoltés    Kasserine : La récolte de pommes estimée à 62 mille tonnes    Baisse de 30 % de la production de raisin à Ben Arous    Une nourrisson palestinienne meurt de faim à Gaza    Le Tunisien Moez Chargui en finale du Challenger de Hersonissos en Grèce    Jamal Eddine Limam quitte ses fonctions de directeur sportif du Stade Tunisien    Deux ans et demi derrière les barreaux : la douleur décrite par l'épouse d'Issam Chebbi    Fin de l'Hôtel du Lac : démolition du monument brutaliste de Tunis qui a inspiré le Sandcrawler de Star Wars    Code des changes, révision du statut de la BCT : ce que prépare le Parlement    Zaineb Naoui offre 3 médailles d'or et 3 médailles d'argent à la Tunisie aux Championnats d'Afrique d'haltérophilie 2025    Croissance économique : le doute ne serait-il pas légitime ?    Kia EV4 fait preuve d'une endurance exceptionnelle grâce à sa batterie hautement performante    Dar Allouch : un père et ses filles tués dans un accident de moto    Les Tunisiens sous les Casques bleus    Ligue 1 – 3e Journée – Matchs avancés : L'EST corrige la JSK    Séisme de magnitude 7,5 entre l'Amérique du Sud et l'Antarctique : alerte levée    Alerte météo : vents forts attendus dans plusieurs régions    Sfax : la gare vandalisée par des supporters, des suspects arrêtés    Juillet 2025 : Un mois extrême en Tunisie entre chaleur intense et pluies inattendues !    Kaïs Saïed dialogue avec les docteurs en sit-in et promet des solutions d'emploi    Ahlam illumine Carthage : un retour chargé d'émotion 28 ans après    En photos : Kaïs Saïed à pied de Montfleury à Lafayette    DE MELLASSINE À BAB SAADOUN Saïed à pied et en immersion dans les quartiers de Tunis    Donald Trump obtient l'annulation d'une amende record de 464 millions de dollars    People Like Us : la nuit qui va électriser La Closerie ce samedi 23 août    Vandalisme à Sfax : plusieurs suspects arrêtés, une enquête ouverte    Soirée Oum Kalthoum à Carthage : May Farouk envoûte un public avide du répertoire de l'Astre de l'Orient    Festival El Jem World Music : Gipsy Kings pour la première fois en concert en Tunisie    Russie : Un séisme de magnitude 5,6 secoue le Kamtchatka    ONU - Désinformation en zones de conflits: Dissuader, criminaliser    Météo Tunisie : chaleur persistante et vents forts attendus    Kaïs Saïed : l'Etat social est un choix irréversible    Décès d'Ahmed Bennys, pilier du cinéma tunisien et africain    La Tunisie en avant défend Maduro, les internautes dégainent le sarcasme    Alexandre Bilodeau, nouvel Ambassadeur du Canada en Tunisie    Eya Hosni et Yasmine Radhouani offrent une pluie de médailles d'or à la Tunisie aux Championnats d'Afrique d'Haltérophilie    Trump : 'Aller au Paradis', la vraie raison derrière sa quête de paix en Ukraine    Trump et les dirigeants européens : vraie photo ou deepfake ?    Haltérophilie : triplé en or pour la Tunisienne Eya Hosni à Accra    Dhafer L'Abidine dans le prestigieux casting du film palestinien PALESTINE 36, candidat aux Oscars 2025    Les Défis du Chott de retour pour une 28e édition : le Sud tunisien prend la tête de course    Après cinq ans d'interruption, le Festival d'El-Kossour renaît grâce au mécénat de SOSTEM SFBT    D'ex-capitaine des Fennecs à boss de l'EST : qui est Yazid Mansouri ?    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rêves et appréhensions
Colloque : Thawra(t) : pour une approche comparée des révoltes et révolutions à l'époque contemporaine (II)
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 01 - 2013

Nous publions, aujourd'hui, la deuxième et dernière partie du colloque international «Thawra(t): pour une approche comparée des révoltes et révolutions à l'époque contemporaine (XIXe-XXIe siècles) », organisé par l'Université de La Manouba et l'Institut supérieur de l'Histoire du Mouvement national, qui a eu lieu récemment, sur trois jours, respectivement à la faculté des Lettres de La Manouba, à la Bibliothèque nationale de Tunis et à l'Institut supérieur de l'Histoire du Mouvement national de La Manouba.
Actuellement, ce qui constitue un danger pour les pays arabes et surtout pour la Tunisie, c'est le mouvement islamiste qui prend une envergure considérable. Il est indéniable que «l'Islam local a marqué depuis des siècles la vie, les croyances et les coutumes du pays», pense Aleya Allani, de la faculté des Lettres de La Manouba. Cet Islam, qui appartient à la culture de ce pays, a joué un rôle prépondérant dans la lutte contre le colonialisme. Toutefois, l'absence d'une politique religieuse de l'Etat après l'Indépendance a cultivé le fossé entre l'Islam politique et l'Islam officiel. La légitimité de la présence de l'Islam parallèle au pouvoir actuel se justifie par «les atteintes portées aux libertés sous les présidences de Bourguiba et Ben Ali ». Et les islamistes occupent la grande place de l'opposition. Ceux qui ont voté pour Ennahdha en octobre 2011 ont donc voulu donner l'opportunité à ce mouvement de «présenter ses théories et sa vision du pouvoir ». Mais aujourd'hui, l'opinion publique et l'élite tunisienne mettent en doute la sincérité de l'exercice démocratique du pouvoir. Aleya Allani conclut en mettant l'accent sur le fait que «l'Islam, contrairement à l'islamisme, est compatible avec la démocratie». En effet, l'islamisme ne peut que freiner la dynamique des droits. C'est pour cela que «la Tunisie doit apprendre des autres expériences révolutionnaires dans le monde», précise Amine Mahfoudh, juriste, de la Faculté de Sousse, afin de réussir à maintenir la réforme sociale et politique qui assure la défense des droits de l'homme. Ainsi, la défense des droits de l'homme et de sa liberté a été le souci de plusieurs penseurs politiques comme Abd al-Rahman al-Kawakibi. Cet intellectuel syrien, qui correspondait avec Lénine et qui était influencé par les idées libérales des philosophes du siècle des Lumières, surtout par Montesquieu, est l'un des théoriciens du panarabisme qui vise à défendre l'identité arabe en unifiant les peuples arabes. Il a beaucoup « critiqué la dictature et sa relation avec la politique et la religion orientales», a-t-il dit. Kawakibi se caractérise par son écriture subversive dont le souffle est révolutionnaire. C'est en inventant une nouvelle grammatologie que, dans chaque page, son cri de révolte ressurgit.
Les cris de révolte peuvent aussi ressurgir sur les murs. En effet, les graffiti forment également une nouvelle manière de lire l'histoire, un essai d'écriture historique pertinent. L'universitaire libyen Omrane Guebb a, d'ailleurs, mis en relief la vision prospective de ces graffiti muraux. Produits par les rebelles libyens, les graffiti ont servi de slogans révolutionnaires. Leur originalité montre un enchevêtrement entre pensée et action; ce socle de références est une source d'imagination créative et une action libre qui dépasse toutes les frontières du mur barré.
Le pouvoir de l'imageet des mots
Ce procédé ajoute à l'art des images librement éclatées. Et là on pense au cinéma qui « est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière », comme disait Cocteau. Si la presse, les manuscrits et les archives constituent une narration de l'histoire, le cinéma s'inscrit dans une composition qui joint l'esthétique à la documentation. En fait, les films documentaires présentent, à travers l'image, une parcelle de la vérité. Le film de Mohamed Zran Dégage, le peuple veut, qui a été projeté, à l'occasion, à l'Institut supérieur de l'Histoire du Mouvement national, lors de la dernière journée, est un long métrage qui retrace les haltes de la révolution tunisienne. Ce documentaire, qui est un récit historique, met en toile de fond un peuple qui veut — et qui peut — décider de son sort, un peuple qui a beaucoup souffert des injustices de l'ancien régime, un peuple qui a dit «dégage» à toute forme de dictature et de tyrannie.
On a tous dit «dégage». Cet impératif catégorique a été clamé spontanément et fièrement. Les artistes disent et écrivent ce mot sempiternellement dans leurs œuvres qui sont un assaut contre tout ce qui les accable, qui les étouffe et viole leurs libertés. Ainsi, la poésie, qui casse tout ordre établi et toute structure fermée, a toujours eu ce privilège de purification et de transcendance. Kennedy n'a-t-il pas dit : «quand le pouvoir corrompt, la poésie purifie». C'est avec la poésie engagée de Mohamed Sghaïer Ouled Ahmed et ses vers percutants qu'on se trouve à l'écoute de mots qui déclarent la guerre aux despotes de l'esprit. Dans la salle de conférences de la Bibliothèque nationale, la lecture du poète a été bellement théâtralisée, où chaque vers a imposé son propre rythme et sa marche libre dans l'histoire. L'ironie, ou plutôt la dérision, dans la poésie de Ouled Ahmed paraît «amusante», mais elle est, en réalité, chargée de souffle et de sensations capables de «ravitailler» les veines libres et révoltées.
Que dire, enfin, sinon que les problématiques abordées lors de ce colloque exigeaient un esprit critique plus profond. On aurait pu, par exemple, davantage étudier ontologiquement la psychologie du peuple et de celui qui le gouverne, approfondir l'analyse sur la psychose des deux, en interrogeant plus les contradictions et les paradoxes de ces deux entités complexes, plutôt que faire défiler les robinsonnades idéologiques qui sont devenues, de nos jours, puériles puisqu'on n'en tire pas de leçons.
Mais avoir parlé de ces révolutions constitue en soi un pas qui, loin d'être dérisoire, s'inscrit dans une projection de faits, une projection qui tente de guérir un mal qui nous touche tous dans ce monde fait de guerres, mais inévitablement de paix, aussi.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.