Un spectacle offert par l'ensemble d'Ankur Gupta à l'occasion de la célébration par l'Inde du 64e anniversaire de sa République Avec sa magie, ses couleurs, ses sons ... son âme, l'Inde était là, pour plus d'une heure et demie sur les planches d'Ibn-Rachiq et entre ses murs, à Tunis. Devant une salle archi-comble Ankur Gupta et son ensemble nous ont transportés sur les rives du Gange, à Bombay et devant le Taj Mahal, le temps d'un spectacle, organisé récemment à l'occasion de la célébration par l'Inde du 64e anniversaire de sa République (le 26 janvier de chaque année). Une représentation coorganisée par le ministère de la Culture tunisien et l'ambassade de l'Inde à Tunis. Roulements de tambour, drapeaux, fumée, danses ont donné le «la», à côté d'images d'un impressionnant défilé militaire visionnées sur un écran à droite de la scène. Mais c'est surtout la puissance spirituelle de l'Inde qui prit le dessus. Comme jaillie des entrailles de la terre au moment de la naissance du jour, la voix d'Ankur est venue nous plonger dans l'ambiance tragique de la création première et la naissance du temps. Les cheveux longs et le visage presque enfantin, Ankur entonna avec son ensemble la Maa Tujhe Salsam, en l'honneur de leur patrie. Un chef-d'œuvre de A.R Rahman le célèbre compositeur de musique de film dont les morceaux font fureur depuis des années dans le pays de Gandhi et ailleurs. Et les danseuses et danseurs de s'immobiliser à chaque refrain pour effectuer le salut militaire, la paume de la main face au public,...le «sakam». Place ensuite au chant soufi, le fameux «qawwali», accompagné de danses inspirées des merveilleuses toupies des derviches tourneurs, succulentes chansons pleines d'amour pour le Tout-Puissant. Un amour pur et sincère ponctué de gestes d'adoration: «Allah Hi Rehem», «O Re Piya» et «Ishq Sufiana» toutes tirées de films célèbres. Extraite du film Amar Akbar Anthony (années 1970), «Parda Hai Parda» a enflammé la salle et enthousiasmé les membres de la communauté indienne à Tunis qui ont accompagné généreusement la troupe par leurs applaudissements rythmés comme l'exige la tradition. Deux gracieuses danseuses ont, à coups de gestes raffinés et suggestifs, essayé de repousser les avances de deux danseurs portant des gilets noirs et des toques richement brodées en fils d'or. Unité dans la diversité Le public a eu aussi droit à plusieurs autres chansons et danses, cette fois-ci populaires, grâce à un ensemble maîtrisant son art et surtout ayant réussi à intégrer harmonieusement les instruments occidentaux à côté de quelques instruments traditionnels. C'était des chansons et danses puisées dans le très riche folklore indien entourant les moments heureux de la vie (naissance, mariage, récolte, bienvenue...). A côté de chansons et danses très appréciées célébrant l'amour et la passion ainsi que d'autres extraits de films célèbres. «C'est pour nous un grand bonheur de partager avec vous ces moments en l'honneur de la République indienne dans une Tunisie nouvelle», a déclaré dans un français très soigné Mme Nagma Mohamed Mallick, ambassadrice de l'Inde à Tunis, au cours de l'entracte. Et de souhaiter au peuple tunisien gloire et succès pour sa révolution ainsi que de promettre le renforcement des relations culturelles, entre autres, entre les deux pays amis. De son côté, le Dr Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture, a remercié les artistes, félicité le peuple indien pour le 64e anniversaire de sa République et salué sa sagesse et l'harmonie qui règne en son sein. A son tour, il a promis d'œuvrer pour le renforcement des échanges culturels entre les deux pays et invité à méditer l'expérience démocratique de l'Inde, pays de la diversité par excellence.