L'heure n'est plus à la polémique, aux interrogations ou aux attaques directes. Elle est à la vérité. Pour le sélectionneur national, et pour nos internationaux En Afrique du Sud et dans les chaumières tunisiennes, ça discute ferme sur la formation qu'alignera Sami Trabelsi lors du match décisif contre le Togo. Avec la Constitution à venir, c'est devenu le sujet préféré de nos concitoyennes et de nos concitoyens qui cherchent une évasion, un motif d'espoir par ces temps post-révolutionnaires incertains. Formation : la grande question Jamais onze titulaire n'a été autant discuté, critiqué, décrié. Franchement, nous ne pensions pas en arriver là, d'autant que nous n'avions cessé de répéter avant cette CAN que le point fort de ce groupe, c'est sa richesse et l'embarras du choix que s'est réservé le sélectionneur. Un avantage, un luxe dont il n'a pas su profiter jusqu'à présent, qui s'est retourné contre lui et qui risque de lui être fatal si, par malheur, l'équipe de Tunisie quittait ce soir la CAN à l'issue de sa confrontation face au Togo. C'est, du reste, malheureux d'en arriver là, d'autant qu'il y a aujourd'hui unanimité contre la configuration de l'entrejeu tunisien, l'exclusion de Wissam Ben Yahia et l'ignorance totale de Dhaouadi, unique gaucher devant, capable d'apporter d'ultérieures solutions à l'indigence du compartiment offensif. Le milieu, toujours le milieu... Sur ces points bien précis, «l'entêtement» du sélectionneur demeure un véritable secret, d'autant qu'il ne ressemble guère à l'homme que nous avons connu, plus ouvert, plus souple et plus tolérant. Sinon pourquoi faire appel à 23 joueurs, les entraîner et les mettre en concurrence, quand on n'accorde sa confiance et des places qu'à une petite quinzaine ?! Et puis, ce duo Mouelhi-Traoui, aujourd'hui objet de toutes les critiques, de tout le blocage et de toutes les limites du jeu tunisien sont-ils à ce point incontournables, irremplaçables, quand on sait qu'ils ne relancent et qu'ils ne soutiennent pas? Et Chady Hammami qui semble avoir perdu son football au Koweït et qui a erré comme une âme en peine tant face à l'Algérie que contre la Côte d'Ivoire ? Ce n'est plus un débat footballistique, mais un véritable mystère qui entoure notre équipe nationale et les choix de notre sélectionneur. Inexplicable, indéchiffrable... Que Sami Trabelsi veuille vivre et mourir avec ses idées, cela est tout à son honneur et le concerne. Mais dans le cas d'espèce, c'est du destin d'une équipe nationale, de la réputation footballistique d'un pays et des sentiments de tout un peuple qu'il s'agit... En d'autres termes, le sélectionneur national a l'obligation d'aligner le meilleur onze possible pour ce match dont l'importance va au-delà d'un passage au premier tour. Darragi d'entrée ? Sur ce plan bien précis, les nouvelles venant d'Afrique du Sud ne sont guères rassurantes quand on sait que la paire Mouelhi-Traoui serait maintenue et que Hammami glissera à droite de la défense. A notre humble avis, et même avec la titularisation annoncée de Darragi, cela ne résoudera pas deux problèmes essentiels: la relance et le soutien, dans un match où nous sommes appelés à faire le jeu et à priver l'adversaire de ballons. Quitter cette CAN, ce n'est pas un drame; en être boutés avec des regrets, voilà ce qu'on pourrait et ce qu'on devrait éviter. Puis, voilà qu'on parle d'un Msakni souffrant, alors que le sujet Dhaouadi n'est même pas abordé. Presque tabou... Voici quelques remarques, quelques nouvelles, quelques inquiétudes tout à fait légitimes, et ce, dans l'espoir de voir tout à l'heure la meilleure équipe de Tunisie possible, pour la meilleure prestation et le meilleur résultat possibles. Et l'attaque, pardi ! Nous attendons également de cette attaque— qui a certes perdue Jomaâ —, mais qui possède Khlifa, Harbaoui, Dhaouadi, Msakni et Darragi, qu'elle crache enfin le feu car, un petit but en deux matches pour cette armada, c'est tout de même honteux. Tout cela pour vous dire que l'attente pour ce match face au Togo est à la fois lourde, angoissante, rageuse, mais aussi chargée d'espoir. C'est que tout le monde se dit que cette équipe de Tunisie ne peut pas quitter la CAN par la toute petite porte. Ce serait un insupportable camouflet. Alors pour cette équipe, pour vous et pour nous, ce jour sera le plus long...