La décision annoncée hier soir par M. Hamadi Jebali de former un «gouvernement de compétences» a suscité différentes réactions, entre partisans et réservés. Le membre du groupe démocratique à l'Assemblée nationale constituante (ANC) Issam Chebbi (républicain) a estimé que la décision du chef du gouvernement provisoire constitue un «pas positif qui va dans le bon chemin». Cela dit, a-t-il expliqué, «il est temps aujourd'hui pour les dirigeants des partis politiques de se concerter pour parvenir à un consensus sur cette nouvelle composition». Dans une déclaration à l'agence TAP, il a relevé que son parti avait appelé depuis longtemps à former un «gouvernement de salut national composé de compétences nationales indépendantes et neutres pour sortir de la crise que traverse le pays». Issam Chebbi a, dans ce contexte, appelé Jebali «à démissionner du secrétariat général du mouvement Ennahdha» faisant savoir que «les parties revendiquant la démission de l'ANC visent à crier un vide constitutionnel qui ne sert nullement l'intérêt du pays en cette conjoncture». De son côté, le membre du groupe Ettakatol, Jamel Touir, a qualifié la décision de Jebali d'«audacieuse et nécessaire en ce temps de crise que connaît la Tunisie», relevant qu'il ne «s'agit guère de dépassement de la Troïka face à l'absence d'une décision alternative», selon ses dires. «La conjoncture actuelle impose à toutes les parties actives, à savoir les partis politiques, les structures syndicales et civiles, d'appuyer cette décision pour sortir du climat délétère que connaît la Tunisie», a-t-il ajouté. D'un autre côté, le membre du groupe du Congrès, Tahar Hmila, a réaffirmé la nécessité de recourir «aux instances constitutionnelles pour former un nouveau gouvernement et de respecter la loi régissant les pouvoirs publics». Pour sa part, Badreddine Abdelkefi, membre du groupe Ennahdha, a qualifié la décision de Jebali de «surprenante» et qu'il «fallait attendre jusqu'à l'élaboration d'une prise de position unifiée du mouvement», car, a-t-il expliqué, «le pays n'a pas besoin de mesures précipitées». Selon lui, «l'assassinat de Chokri Belaïd vise à frapper la stabilité en Tunisie», c'est pourquoi, a-t-il indiqué, «il est du devoir des responsables politiques d'être à la hauteur de la responsabilité nationale». Par ailleurs, il a rappelé que le bureau exécutif du mouvement s'est réuni mercredi pour prendre «une position claire» à propos de cette mesure qui devrait, selon son avis, «prendre en considération la légalité et les institutions pour changer le paysage politique».