Nous n'avons pas sondé l'opinion publique sportive et autre, mais il est clair que la Tunisie footbalistique est divisée en deux : les pro et les anti-Maâloul. Sa future gestion du team national, les résultats, ses relations avec les médias, avec le ministère mais aussi avec les clubs, sont déjà au centre du débat. Une chose est sûre : l'ère Maâloul sera difficile, compte tenu du fait que l'homme n'a pas que des amis. Loin de là... Tout cela, président et membres fédéraux le savaient pertinemment quand ils ont pris la décision de nommer le nouveau sélectionneur. De bonne guerre, diriez-vous, sauf que cette obsession de tout contrôler et sa sainte horreur de toute opinion qui ne lui est pas favorable, ainsi qu'aux clubs qu'il a entraînés, lui joue de mauvais tours. Hier le CAB et le Club Africain, aujourd'hui l'Espérance. De l'expérience, il en a à revendre; les résultats ont été là avec l'Espérance; pas avec l'OKef, le CAB et le Club Africain. Il faut dire que quand on a un Hamdi Meddeb comme président, difficile de ne pas remporter des titres. En attendant la conférence de presse du ministère de la Jeunesse et des Sports (on parle de révélations explosives sur le stage et la participation de notre team national à la CAN), examinons un peu l'état des lieux, tout en sachant que notre onze représentatif n'aura en tout et pour tout que 3 rencontres à disputer en presque quatre mois et demi. Le 22 mars la Sierra Leone à Tunis; le 7 juin cette même Sierra Leone à Freetown et le 14 juin la Guinée Bissau à Praïa. Nous commencerons d'abord par une remarque. Les précisions dans le contrat du nouveau sélectionneur selon lesquelles il ne doit pas exercer à Al Jazeera et en politique nous semblent superflues et déplacées. Depuis quand un sélectionneur en exercice a-t-il le droit de faire le consultant en parallèle?! Maâloul a fait passer son passage à l'Espérance comme un sacrifice qu'il concède au club et voilà qu'il remet cela avec l'Equipe Nationale. Pas très beau tout ça. Surtout quand il s'agit d'un devoir et d'un honneur nationaux. La politique? A notre connaissance, le nouveau sélectionneur n'appartient ni de près, ni de loin au paysage politique tunisien et la rencontre avec Béji Caïd Essebsi ne rentre dans aucun cadre. Qu'on arrête donc de ressasser cette histoire et d'en faire un événement politique. Elle n'en est pas un ! En tout cas, cette comédie ne peut en aucun cas servir l'Equipe nationale. Venons-en aux choses sérieuses. Deux ans de contrat La Fédération continue à vivre au jour le jour comme l'atteste la durée du contrat du nouveau sélectionneur. Contrat à objectifs? Nous le voulons bien mais pourquoi ceci est valable uniquement pour le sélectionneur et non pour la FTF. Premier gros échec, la CAN. Sami Trabelsi part, Maâloul débarque et la FTF est toujours là, satisfaite d'elle-même puisque le rapport interne commandé et rédigé la blanchit de toute responsabilité (?!). Les relations avec les clubs Nous savons que le nouveau sélectionneur n'entretient pas de bons rapports avec l'Espérance, le Club Africain, l'Etoile, le Club Athlétique Bizertin et l'OB... Ça aussi, la FTF le savait au départ. Quel avenir pour ces relations? Vont-elles s'améliorer ou alors empirer au point de faire du tort à l'ambiance de notre équipe nationale ? Nous n'allons pas tarder à le savoir... Rapports ministère - FTF En attendant la conférence de presse et les péripéties de l'échec de notre équipe nationale en Afrique du Sud, personne n'ignore que les rapports entre la FTF, son président en particulier, quelques membres et le ministère ne sont pas bons. Et pour cause... La FTF veut bien pomper de l'argent au ministère mais gère à sa guise notre football et l'équipe nationale. Nous connaissons tous les résultats. Une FTF à la fois juge et partie de ses échecs ! Or, quand on finance une Equipe Nationale des deniers publics, donc l'argent du contribuable, on a un droit de regard. Forcément. Le nœud financier Un sélectionneur national, trois adjoints, deux préparateurs physiques, etc. Voilà, aujourd'hui, l'exigence de Nabil Maâloul. Que la FTF transmettra au ministère. Une enveloppe plus que conséquente par les temps qui courent, pour deux ans de contrat, pour 4 matches en six mois. Sans aucune possibilité pour l'autorité de tutelle de contrôler. Sans aucune possibilité pour la FTF de s'autofinancer. Surréaliste ! Le plan technique Après avoir été adepte du jeu constructif et offensif, Maâloul a opéré un revirement à 180 degrés lors de la dernière édition qui a vu l'Espérance perdre son titre continental et les relations avec son président se détériorer. Poursuivra-t-il sur cette voie tactique avec l'équipe nationale ou alors reviendra-t-il à des choix plus offensifs ? Ça aussi, on ne tardera pas à le savoir. En tout cas, le sort de notre équipe nationale et de son nouveau sélectionneur en dépendront !