A défaut d'un bilan et d'une enquête sur les détails du séjour qatari et du bilan sud-africain, on ressort l'habituelle histoire de la course au poste de sélectionneur On ne peut pas ne pas revenir à notre équipe nationale de handball, à son parcours, à sa progression, à ses jeunes, à son entraîneur, à l'ambiance saine qui y règne, à la programmation, à la remise en cause permanente et au sens de la responsabilité de ses membres. Malgré la divergence des vues, malgré les tensions, malgré l'ambition des uns et des autres. Naturel et légitime tout cela mais jamais, au grand jamais, on ne touche à l'équipe nationale, on ne fait du tort à l'intérêt national et on ne s'attaque au jeu et à la tradition. Même les clubs et la grande famille du handball adhérent à cette union sacrée qui fait que nous nous maintenons dans le gotha mondial et que les espoirs de grimper d'autres échelons ne sont pas du domaine de l'utopie, mais bel et bien, de la réalité. De nouveau au travail Quatrième en 2005, finaliste de la coupe du monde en Suède (2006), deux titres africains raflés au passage, puis une onzième place lors du dernier championnat du monde avec une équipe renouvelée à plus de 70 pour cent et 8 juniors. Puis surtout, au retour, un entraîneur (Alain Portes), un actuel directeur technique (Tarak Ben Ali) et un Riadh Azaïez, aujourd'hui directeur des sports civils au ministère de la Jeunesse et des Sports, qui ont multiplié les réunions pour faire encore mieux, pour aller plus loin... Pas uniquement cela puisque, demain, Alain Portes rencontrera les entraîneurs des clubs pour les écouter, recueillir leurs avis et critiques du parcours tunisien dans ce dernier championnat du monde, essayer de construire ensemble... N'allez pas chercher plus loin la réussite de notre handball, sa capacité de progresser et de se régénérer. Petits calculs... Dans tout cela, Alain Portes a eu des offres mais il n'a pas fait de chantage, il ne s'est pas «étalé» dans les journaux, il n'a pas pris la poudre d'escampette pour quelques euros de plus ou pour une pré-retraite peinarde et dorée dans un des paradis artificiels du Golfe. A ceux qui l'ont sollicité, il a tout simplement répondu qu'il était engagé avec l'équipe de Tunisie jusqu'en 2016 et qu'il se fait un point d'honneur de respecter ses engagements contractuels, moraux et sportifs. Comprenez dès lors, messieurs-dames, que quand on jette un coup d'œil sur notre équipe nationale et sur notre paysage footballistique en général, on a un peu comme un haut-le-cœur, pour ne pas dire autre chose... FTF, sélectionneur national, joueurs et monde du football, vous n'avez franchement pas de quoi être fiers malgré vos milliards, vos statuts de fausses-stars, votre médiatisation exagérée, votre dégaine ringarde, votre prétention et vos ... cheveux gominés. C'est vrai que le 22 mars prochain, ce qui restera de cette équipe nationale entamera ce jour-là les éliminatoires de la Coupe du monde de football, Brésil 2014; c'est vrai qu'il faudra une préparation et un sélectionneur pour ce match; mais c'est vrai aussi que le match retour c'est pour le 7 juin et qu'il faudra une pause, des comptes, une réflexion et des changements. A la place de tout cela, le monde du football a repris ses vieilles mauvaises habitudes en plongeant dans la fuite en avant avec pour incontournable thème : qui sera le nouveau sélectionneur national ? Et les manœuvres des uns et des autres de se multiplier dans une ambiance d'indécence collective, car on ne sait que trop la capacité manœuvrière et manipulatrice des uns et des autres. Toujours dans les petits calculs, jamais dans les grands desseins, ceux susceptibles de faire avancer les choses. Tenez, comme le handball par exemple... Non pas que la question du sélectionneur national ne soit pas importante, mais est-on sûr du reste pour passer à cette question quand on sait que les décideurs de la FTF n'ont pas le profil (et ça, l'expérience nous l'a enseigné puisqu'ils ont été membres d'autres bureaux et d'autres pratiques et d'autres... échecs) pour «révolutionner» un football empêtré dans ses dérives, ses contradictions et ses querelles de clocher. Et puis, nous autres journalistes qui nous retrouvons depuis des années à répéter les mêmes choses, à dénoncer le même système, les mêmes personnes, les mêmes pratiques et les mêmes... résultats. Ceci pour dire que nous savons qu'il y aura un nouveau sélectionneur, avant ou après le 22 mars pour le match de la Sierra Leone mais nous n'avons pas pour autant résolu les problèmes essentiels de notre football. Ce football qui produit de moins en moins de talents, encadrés par des entraîneurs à qui on a ‘‘offert'' pour la plupart des diplômes, engagés par des dirigeants qui gèrent les clubs comme une épicerie ou, pis encore, comme une entreprise familiale, et, enfin, une FTF dont les membres ont pour seul souci leur élection ou leur réélection. Notre football ne peut plus souffrir de telles pratiques. Il a besoin de grands desseins et de grands dirigeants. Sûrement pas ceux qui s'apprêtent à faire un rapport sur leur propre échec et à choisir un entraîneur qui leur sera gré de l'avoir nommé...