" L'homme qu'il faut à la place qu'il faut " ou plutôt le sélectionneur le mieux indiqué pour veiller aux destinées de l'Equipe de Tunisie. Nous voulons dire, que Nabil Maâloul est justement, l'homme de la situation qui sera capable d'insuffler un sang nouveau au team national, vu ses qualités de meneur d'hommes et de fin technicien ayant roulé sa bosse, un peu partout. Un joueur-capitaine exemplaire conjointement à l'Espérance et en Equipe nationale, avant de hisser dans le giron des techniciens où il a fait étalage de sa compétence, pour être promu parmi les meilleurs entraîneurs du continent. Doté d'une forte personnalité et de connaissances approfondies en matière de football, en plus de ses qualités morales, il n'est pas étonnant qu'il s'entoure de l'unanimité des membres fédéraux au moment du choix du sélectionneur. De l'ambition, il en a, à en revendre. Enthousiaste et optimiste, sous sa férule l'Equipe de Tunisie va sûrement connaître des jours meilleurs, après son échec en CAN. La tâche est certes difficile. Il en est d'ores et déjà conscient. Mais, il s'agit d'un homme de défis dont les résultats lui ont donné souvent raison. Faisons-lui confiance !! Dans l'entretien qui suit, Maâloul n'a pas tardé à s'attaquer notamment aux objectifs visés pour le court terme. R.C - Le Temps : Un parcours de footballeur totalement réussi : joueur de clubs, joueur international, entraîneur olympique puis national, meilleur entraîneur africain outre les sacres de 2004 avec l'équipe nationale et ceux réalisés avec l'Espérance. Quel est le secret de cette réussite? - N. Maaloul : Je commence par dire que la Grâce et la Volonté de Dieu ont largement contribué à cette réussite. Sans son Aide je n'aurais pas réussi partout où je suis passé : à l'Espérance à partir des catégories de jeunes jusqu'en senior puis comme international, entraîneur, analyste des matches en Tunisie comme à l'étranger. Je dois rendre également hommage à feu mon père qui a injecté en moi la passion du football et aux techniciens qui m'ont pris en charge dans les catégories de jeunes dont notamment feu Salah Néji. Tous ces facteurs ont contribué à ce parcours que vous venez de citer brièvement sans omettre d'ajouter que j'ai toujours été un bosseur, un passionné et un perfectionniste. - Au lendemain de votre départ de l'Espérance de Tunis, vous m'aviez confié sans hésitation aucune que vous serez le successeur de Sami Trabelsi au cas où il décide de quitter la sélection. S'agissait-il d'une intuition ou d'une promesse faite en catimini par le président de la FTF ? * Je n'aime pas revenir sur les conditions de mon départ de l'Espérance mais en mon for intérieur, j'étais plus que convaincu que je ne serais pas abandonné par la Miséricorde de Dieu le Tout Puissant. Et qu'après l'Espérance, le plus grand club du pays, me voilà sélectionneur national. Pour votre gouverne, je n'ai rencontré le président de la FTF que samedi dernier pour discuter de mon éventuelle désignation en Equipe nationale. - Se retrouver sélectionneur national constitue-t-il une distinction pour Nabil Maaloul ou un cadeau empoisonné avec le risque de faire un trait sur votre brillant parcours en cas d'échec toujours possible ? * Rien ne pourra effacer mes réussites avec les sélections aussi bien olympique que nationale, comme rien ne pourra effacer mes succès avec l'Espérance Sportive de Tunis et partout où je suis passé dans les rangs d'Al Ahly Jeddah entre autres comme entraîneur joueur. Comme rien ne sera en mesure de faire un trait sur mes dix huit sacres et ce triplé historique remporté par l'Espérance. Un semblable palmarès n‘est pas facile à réaliser donc pas facile à oublier et à plus forte raison à effacer de la mémoire. Pour moi, c'est un nouveau défi que je ferais de mon mieux pour le réussir. Pas seul mais avec la précieuse contribution de mes collaborateurs, du Bureau fédéral et du public. - L'Equipe nationale a un fort besoin de l'apport de toutes les composantes du football tunisien y compris celui de la Tutelle. Le malentendu qui a prévalu entre cette dernière et la FTF quant au choix du nom du futur sélectionneur ne risque-t-il pas de se répercuter négativement sur son habituelle contribution financière ? * Je ne pense pas que l'on arrivera à ce stade. La Tutelle avait en tête son candidat, la FTF les siens, Maher Kanzari et moi-même. Chaque partie était libre de choisir en son âme et conscience. Du côté de la FTF, on a opté pour la compétence l'expérience et le facteur relationnel, je pense que ce fut le choix de la raison. - L'Equipe nationale, c'est également les entraîneurs des clubs, pourvoyeurs des joueurs en sélection. Comment percevez-vous vos rapports dans le futur ? * Je reste plus que convaincu qu'un sélectionneur doit composer avec tous les entraîneurs de clubs sans distinction aucune, la concertation est inévitable. Elle sera permanente à partir des tout prochains jours. Je profite de l'occasion pour remercier tous ceux qui m'ont félicité juste après le choix porté sur ma personne qu'ils soient collègues ou responsables. - Un contrat à objectifs que l'on fait signer à chaque sélectionneur, tunisien notamment, permet-il d'exercer sans pression et sans crainte de ce que peut réserver le futur surtout quand ce contrat mentionne une qualification aux demi-finales de la CAN 2015? * Ce genre de conditions ne me rebute pas d'autant plus que je suis persuadé que les demi-finales de 2015 que vous évoquez sont à la portée de notre Equipe nationale et pourquoi pas d'aller en finale. Il s'agit, à mon humble avis, d'un objectif raisonnable. Car j'estime que d'ici 2015, nous sommes en mesure de mettre en place une équipe compétitive en mesure d'aller très loin dans l'épreuve. Tenez, je vous fais une confidence : au cas où nous n'irons pas au Brésil, je mettrai unilatéralement un terme à mes fonctions de sélectionneur. - Puisque nous y sommes , où en sont vos négociations pour compléter la composition du staff qui exercera à vos côtés ? * Je viens de terminer une première réunion avec si Youssef (NDLR :le directeur technique des équipes nationales). Un tour d'horizon qui a permis d'arrêter une liste élargie sur les techniciens appelés à collaborer à mes côtés. Les choix seront mûrement réfléchis pour recruter trois collaborateurs, deux préparateurs physiques, un entraîneur des gardiens, un préparateur mental, un évaluateur et un accompagnateur. - Boubaker Hanachi est déjà à côté, quels sont les autres ? * Ecoutez, nous avons retenu plusieurs noms en fonction de critères bien définis. Un exemple qui concerne mes collaborateurs : il me faut un premier qui a évolué comme défenseur, un deuxième qui a joué comme attaquant et un troisième pour d'autres tâches techniques. Puisque vous insistez, je vous citerai pêle mêle : Ben Sassi, Jaïdi, Mkacher, Tarek Thabet, Okbi pour le premier. Rouissi, Boughnia, Sellimi, Hsoumi pour le deuxième. Volet entraîneur des gardiens de but, plusieurs noms sont retenus : Chouchane, Boumnijel, Zarga, Khaled Azzaïez et d'autres encore. - Qu'attendez-vous pour décider ? * Il nous faut tenir compte de plusieurs paramètres dont notamment les salaires de ces techniciens, leur disponibilité à l'heure qu'il est et pour une période allant jusqu'en 2015... Accordez-moi encore une semaine de réflexion pour donner des noms au cours de ma prochaine et première conférence de presse. - C'est pour quand le premier rassemblement de l'Equipe nationale ? * Ce sera une semaine avant Tunisie – Sierra Leone. - Si on revenait un peu en arrière. Connaissez-vous les raisons qui ont précipité votre départ de l'Espérance de Tunis ? Nabil Maaloul a-t-il la conscience tranquille ? * Absolument dans la mesure où je n'ai rien à regretter. L'Espérance est une partie de ma vie, je l'ai servie en mon âme et conscience avec les résultats que tout un chacun connaît outre d'autres sacrifices consentis et qu'il est inutile de ressasser. Si Hamdi Meddeb a fait un choix, il a sûrement ses raisons, je respecte ce choix et je souhaite bonne continuation à l'Espérance. - Une dernière question pour terminer : votre visite à si Béji Caid Essebsi est-elle le prélude à une implication en politique ? * J'aimerais fermer cette parenthèse une fois pour toutes. Si Béji n'est autre que le paternel d'un ami, d'un frère en la personne de Hafedh qui faisait également partie du comité directeur de l'Espérance. Ma visite à si Béji fut une visite de courtoisie sans plus. Interview recueillie par Rafik BEN ARFA