Le marché africain présente d'importantes opportunités pour la commercialisation des produits tunisiens qui ont atteint, dans leur majorité, un niveau de qualité élevé, vu leur conformité aux normes nationales et internationales en vigueur. Reste que ce marché a été, pour diverses raisons, délaissé ou pas suffisamment exploité par certains opérateurs qui optent essentiellement pour le marché européen, notre principal partenaire. Avec la crise financière et économique internationale qui a mis à rude épreuve les économies les plus performantes, les exportateurs – même ceux des pays développés – commencent à se tourner vers les pays africains aux potentialités de production et de consommation énormes. Si les pays africains disposent d'atouts multiples pour le développement du commerce international, ils ont également des points faibles qui ont découragé, par le passé, plus d'un exportateur. Les rapports du Programme des Nations unies pour le Développement ont toujours mis en exergue, chiffres à l'appui, l'état de certains pays africains dont certains se distinguent, en premier lieu, par une instabilité politique due aux conflits armés et une paix sociale absente ou perturbée. De tels conflits inquiètent les hommes d'affaires et les exportateurs, qui voient leurs contrats de vente annulés purement et simplement ou reportés à plus tard en attendant l'apaisement de la situation. Dans plusieurs pays africains, les nouvelles technologies de l'information et de la communication ne sont pas généralisées à tous les services administratifs qui utilisent encore des moyens archaïques et précaires pour le traitement des dossiers. Cela entraîne des retards aussi bien pour les promoteurs nationaux que ceux qui viennent d'autres pays. Certaines entreprises africaines n'ont pas encore certifié la production de leurs produits conformément aux normes internationales et continuent pourtant à vendre pour une population dont le revenu est modeste et qui ne se soucie en premier lieu que des prix pratiqués. Et dire que ces pays sont riches en ressources naturelles de grande valeur comme le fer, le bois, l'or, le cacao, le café… Certaines firmes internationales ou multinationales ont investi d'importants fonds pour exploiter et tirer profit de ces ressources en les commercialisant après leur transformation à tous les pays du monde. Disposant d'une technologie très pointue, les investisseurs sont jaloux de garder les secrets de leur technologie et ne donnent qu'une infime part des bénéfices qu'ils réalisent. Le résultat d'une situation économique précaire dans certains pays africains est que le taux de maladies et de mortalité infantile est élevé par rapport à d'autres pays développés ou même du tiers monde. La sécheresse quand elle devient persistante tout au long de l'année fait stagner l'activité économique et la croissance dans la mesure où tous les secteurs sont touchés particulièrement ceux de l'agriculture et des industries de la transformation agroalimentaire. Le taux d'émigration des Africains – de façon légale ou illégale – vers les pays du Nord est également important. Les habitants sont à la recherche de l'amélioration de leur situation sociale et de leurs revenus pour accéder à des meilleures conditions de vie. Plusieurs exportateurs tunisiens ont exploré le marché africain et ont pu gagner des parts de marché en continuant encore à commercialiser leurs produits malgré certaines contraintes au niveau de la logistique. Le taux de ces exportateurs peut être sensiblement amélioré à l'avenir, vu les potentialités existantes. Compte tenu des différentes potentialités et malgré les lacunes constatées dans certains pays africains, les exportateurs tunisiens peuvent, en effet, exploiter de multiples opportunités à commencer par celle qui concerne le nombre des consommateurs. Ces derniers demandent tout genre de produit à condition que le rapport qualité/prix soit compétitif. Les exportateurs sont appelés d'abord à choisir le pays dans lequel ils comptent exporter – il faut prendre en compte la situation socio-politique qui doit être stable au moins au cours des cinq dernières années – en commençant par faire un diagnostic profond de la situation du marché pour définir les besoins qualitatifs et quantitatifs. L'étude des prix pratiqués permet de connaître de façon précise le pouvoir d'achat des habitants. Les campagnes promotionnelles peuvent être lancées avant ou simultanément avec le lancement du produit sur le marché. Les différents supports d'information sont mis à la disposition des exportateurs pour mener leurs campagnes dans le pays ciblé. Les pays africains dans leur majorité ont, en effet, développé leur infrastructure de base et ont introduit les équipements collectifs modernes – notamment en milieu urbain – qui permettent à tout homme d'affaires de mener ses activités dans de bonnes conditions. C'est que l'exportateur ou un cadre qui le représente est appelé à se déplacer fréquemment et régulièrement dans le pays où sont commercialisés ses produits pour suivre l'état d'avancement de son projet, connaître de près les besoins, les tendances et les exigences de la clientèle. Certains exportateurs se sont plaints, cependant, du transport de et vers certains pays africains qui n'ont pas de lignes régulières avec la Tunisie. Les compagnies de transport tiennent compte de la rentabilité des navettes pour décider d'établir une ligne régulière. Les exportateurs doivent donc se réunir pour exporter massivement vers un pays ciblé pour que la compagnie aérienne trouve son compte. A terme, il est possible d'installer des centrales d'achat dans ces pays pour que les produits tunisiens soient présents en permanence et avoir des données en temps réel sur l'évolution du marché pour prendre les décisions pertinentes. Evidemment, les nouvelles technologies de communication ont facilité le transfert des données, mais la présence physique d'un représentant de l'entreprise demeure utile. A noter que des études sur les marchés africains ont été élaborées par les autorités tunisiennes sur la base de missions sur le terrain visant à faire le diagnostic de certains marchés ciblés. Les conclusions dégagées par ces études ont permis de connaître les marchés prometteurs pour lesquels il faut donner l'importance nécessaire. Aujourd'hui, les exportateurs peuvent bénéficier de tous les avantages mis à leur disposition et de l'appui des structures concernées comme le centre de promotion des exportations. La volonté des exportateurs de commercialiser leurs produits sur ces marchés devrait faire l'objet en permanence – aussi bien par les structures publiques que par les structures privées concernées – d'un suivi et d'un accompagnement en vue de combler les lacunes éventuellement rencontrées et prendre les mesures correctives.