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L'action ne suit pas les discours
Entretien avec : Nasr Ben Soltana, président de l'Association tunisienne des stratégies et des politiques de sécurité globale
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 03 - 2013

Il est aujourd'hui impératif de constitutionnaliser le principe de sécurité globale
La sécurité globale du pays est tributaire d'un consensus politique qui tienne compte de l'intérêt supérieur de la patrie
L'ANC et la société civile sont appelées à mettre la pression pour légitimer la politique de défense globale en lui conférant des références juridiques.
La question sécuritaire est au cœur de l'actualité. Elle fait encore parler d'elle et s'affiche comme une préoccupation majeure de bien des Tunisiens. En effet, colloques et séminaires y afférents se succèdent, posant un faisceau d'axes touchant le fond de la question. Le dernier en date a démarré avant-hier, à Tunis, ayant pour thème « La sécurité globale au Maghreb, enjeux et perspectives ». Mais il convient de noter que l'appréhension des principaux enjeux et défis de la sécurité globale, encore appelée défense globale, suppose avant tout un meilleur éclaircissement du concept, et ce, avant de passer en revue les principales étapes ayant préparé l'adhésion du pays à ce choix et la stratégie à adopter pour une application comme il se doit de ce choix. Sur ces questions alliant l'historique, le politique et le stratégique, s'attarde l'ancien diplomate et président de l'Association tunisienne des études stratégiques et des politiques de sécurité globale, Nasr Ben Soltana. Entretien.
Quelle est la différence entre défense militaire et défense globale ?
D'abord, il faut dire que les deux concepts s'inscrivent dans un contexte plus large qui est celui de la sécurité nationale. Or, il se trouve que si le premier se rattache au concept traditionnel de la chose, le second relève du concept moderne. Pour ce qui est du premier, il semble ne pas poser d'ambiguïté. Comme son nom l'indique, il désigne une politique de défense où l'on recourt uniquement à l'institution militaire pour garantir la protection, la souveraineté et la survie de l'Etat. La Tunisie en a fait une expérience réussie, ayant parvenu, au fil de l'histoire, à occuper une place de choix dans son environnement géographique. En effet, dès l'époque carthaginoise jusqu'à l'ère husseinite, elle était une force armée redoutée par ses rivaux. On a également réussi à appliquer la politique de défense avancée afin de préserver les frontières nationales et faire des extensions. Dans le même ordre d'idées, on ne peut omettre de rappeler que l'empire de Carthage a, à un certain moment, réussi à envahir des régions de la rive nord de la Méditerranée, telles que les îles de Gêne, de Corse et de Malte.
Cette dernière a été gouvernée par les Aghlabides en 865. Cela pour dire que la Tunisie, contrairement à son présent, a de quoi être fière si l'on parle potentiel de défense à travers l'histoire.
Le concept moderne est traduit par l'expression « sécurité globale ». Ce concept est apparu en 1973, béni par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Englobant plusieurs domaines, à savoir, entre autres, la sécurité militaire, la sécurité politique, la sécurité économique, la sécurité sociale, la sécurité culturelle et la sécurité diplomatique, la sécurité globale se mesure à la capacité d'assurer, à l'individu et aux collectivités, un niveau suffisant de prévention et de protection contre les risques et les menaces de toute nature et de tout impact, d'où qu'ils viennent. Ce, dans des conditions qui favorisent le développement sans rupture de la vie et conformément aux critères de la dignité humaine et aux règles de la bienséance.
Le concept de sécurité globale est-il applicable à la politique tunisienne actuelle ?
Personne ne peut nier que la Tunisie a adhéré à la politique de sécurité globale, dès son apparition en 1973. Une politique basée, alors, sur quatre fondements, en l'occurrence la défense diplomatique, la défense civile, la défense économique et la défense militaire. Mais, l'évolution du concept est passée par deux étapes chez nous. La première s'étale de 1973 à 1987, où la défense militaire était l'épine dorsale de cette politique. Alors que la deuxième date de 1987, elle, est encore de mise, d'ailleurs. Comme le stipule la nouvelle conception, la défense militaire n'est plus l'axe principal de la sécurité globale. Elle est devancée par la défense économique, sociale, culturelle, diplomatique, etc.
Toutefois, la simple adhésion à cette politique ne doit pas cacher une réalité amère. C'est que cette politique qui a longtemps traîné dans les discours des politiques est jusque-là réduite à un slogan sans fondements juridiques. Durant toutes les années écoulées, on n'a fait que jeter de la poudre aux yeux. Et les gouvernements de Bourguiba et de Ben Ali ont profité de l'absence de lois légitimant ce choix pour en faire leur cheval de bataille et servir leurs propres intérêts aux dépens de ceux de la patrie et de la nation.
Dans l'une de vos déclarations, vous avancez que le flou persiste pour ce qui est de la place de la défense populaire par rapport à la stratégie de défense militaire et que le pouvoir politique évite d'en parler franchement. Que voulez-vous dire exactement ?
Tout comme la politique de sécurité globale qui n'est toujours pas constitutionnalisée pour traîner uniquement dans des discours emphatiques, la défense populaire et les règles régissant ses rapports avec l'institution militaire ne sont toujours pas suffisamment explicitées, pour ne pas dire totalement ignorées. L'improvisation et le trébuchement sont toujours de la partie. Et cela ne fait que handicaper tout processus.
De surcroît, il ne faut pas perdre de vue que l'institution militaire n'est plus le centre de décision. Depuis les années 90, cette institution nationale ne fait qu'exécuter les choix et orientations du pouvoir politique. Aujourd'hui que les temps ont changé, il devient impératif de réviser toutes ces politiques pour pallier les difficultés et défaillances posées. Cela passe par la constitutionnalisation du principe de sécurité globale, tout autant que par une meilleure définition de la défense populaire et des priorités de l'heure. L'armée doit, quant à elle, récupérer son rôle de premier plan concernant l'élaboration des choix et orientations du pays en matière de sécurité globale et de questions stratégiques
Autrement, rebonjour la dictature, l'opinion unique, le fanatisme, et les excès d'une tyrannie qui, en dégradant l'homme, le rendent incapable d'y échapper.


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