Dans plusieurs quartiers de la ville de Kairouan, ainsi que sur les pistes agricoles et les routes des différentes délégations, on assiste de plus en plus à la prolifération de «stations-service» de fortune, soit dans des maisons, dans des garages, dans les ateliers de réparation de voitures, soit derrière les arbustes. Ainsi, les jerricanes en plastique sont exposées en plein jour et leurs propriétaires proposent du carburant moins cher que celui à la pompe, au vu et au su de tout le monde. Et même les incendies qui ont ravagé ces dernières semaines deux habitations situées dans des quartiers populaires et qui ont fait partir en fumée plus de 5.000 litres d'essence n'ont pas découragé la contrebande dont les entrepôts anarchiques mettent la vie des citoyens en danger et portent un coup dur aux stations-service. Ainsi, la clientèle est de plus en plus fidèle pour l'achat de carburant importé illicitement des pays voisins et coûtant moins cher que dans les kiosques. Il va sans dire qu'en cas de carburant défectueux, le moteur peut subir des dégâts. Mais les gens, même parmi les intellectuels les plus avisés, sont toujours aussi confiants. Il serait donc souhaitable d'intensifier le contrôle au niveau des routes et des circuits de distribution utilisés dans le trafic et la vente des hydrocarbures de contrebande.