Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé, hier, les déclarations des autorités seychelloises à propos du permis de séjour d'un an accordé à Sakhr El-Materi, en raison, selon elles, de l'absence de garanties en Tunisie d'un «procès libre et équitable s'il devait y être renvoyé». Les autorités seychelloises avaient annoncé, mardi 16 avril, leur décision d'accorder à Sakhr El-Materi, gendre du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, et à sa famille un permis de résidence de 12 mois aux Seychelles. «Le gouvernement des Seychelles n'est pas convaincu que les conditions existent en Tunisie à l'heure actuelle pour que M. El-Materi bénéficie d'un procès libre et équitable s'il devait y être renvoyé pour répondre des accusations formulées contre lui», lit-on dans un communiqué du Service de l'immigration du ministère seychellois de l'Intérieur. Dans un communiqué rendu public hier, le ministère des Affaires étrangères a déploré ces déclarations qu'il qualifie «d'inacceptables», appelant les autorités seychelloises à «revoir cette décision et à honorer leurs engagements conformément aux lois internationales et à répondre à la demande officielle de la Tunisie d'extrader Sakhr El-Materi». «Après la révolution, la Tunisie a consacré le principe de séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice. Elle a veillé au respect des lois internationales et des législations intérieures ainsi qu'à la garantie des conditions élémentaires pour des procès équitables et transparents», lit-on dans le communiqué du ministère.