Nida Tounès suspend sa participation au dialogue en raison du refus de l'Ugtt de s'y joindre La mission de bons offices dépêchée par les participants au dialogue national auprès de l'Ugtt pour la convaincre de rejoindre les assises de Ksar Edhiafa a finalement essuyé un échec cuisant. La direction de la Centrale syndicale ouvrière a, en effet, décidé de ne pas prendre le train en marche. Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l'Ugtt, chargé de l'information, explique cette décision en soulignant : «D'abord, le dialogue qui se déroule sous les auspices de la présidence de la République n'est pas un dialogue national. Il est plutôt un dialogue de partis : encore plus, il s'est limité à ceux qui sont représentés au sein de l'Assemblée nationale constituante». Trois autres raisons ont motivé le refus des syndicalistes de se joindre aux travaux du dialogue national qui ont repris, hier, mais cette fois sans la présence de Nida Tounès. «Premièrement, relève Sami Tahri, ce dialogue a réuni certains partis et en a exclu d'autres et nous ne savons pas s'ils ont été ignorés par les initiateurs du dialogue ou s'ils ont refusé l'invitation qui leur a été adressée. Deuxièmement, à l'Ugtt, nous estimons que nous ne pouvons prendre le train en marche et nous ne pouvons pas nous joindre à un dialogue qui a déjà démarré. Il aurait fallu nous inviter dès le départ, ce que les initiateurs de ce dialogue n'ont pas fait. Troisièmement, l'Ugtt a lancé une initiative de dialogue national dont la première phase s'est déjà déroulée en octobre 2012. Nous poursuivons nos concertations en vue de la tenue de la deuxième phase de la conférence de dialogue national prévue pour la première semaine du mois de mai prochain. D'ailleurs, pas plus tard que jeudi dernier, le secrétaire général de l'Ugtt, Hassine Abassi, a rencontré Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha. Ils ont évoqué les préparatifs engagés en prévision de ce nouveau round. Hier, Sahbi Attig membre du bureau exécutif d'Ennahdha qui a participé à la rencontre entre Abassi et la délégation de médiation, a précisé que son parti prendra part à la deuxième étape de la conférence du dialogue national, à l'initiative de l'Ugtt». Le responsable syndical ajoute: «Cette deuxième étape verra la participation de tous les partis et de toutes les organisations et associations de la société civile qui ont déjà pris part au rendez-vous d'octobre 2012. Pour le moment, la date n'est pas encore fixée dans l'attente du parachèvement de nos consultations et l'on s'attend à ce qu'elle ne dépasse pas la première semaine de mai prochain». Nida Tounès se retire du dialogue Du côté de Nida Tounès qui a suspendu, hier, sa participation au dialogue national, une source informée auprès du parti indique: «Dès le départ, nous avons annoncé que nous sommes contre les chaises vides et nous avons décidé de participer au dialogue du palais Eddhiafa. Seulement, en découvrant que l'Ugtt n'a pas été invitée à ce dialogue, nous avons demandé qu'elle soit appelée à rejoindre le dialogue. Et comme la délégation de bons offices dépêchée auprès de Hassine Abassi n'a pas réussi à le convaincre de se joindre au dialogue national, Nida Tounès a décidé de s'en retirer. Nous estimons, en effet, qu'un débat qui se déroule, en l'absence de l'Ugtt, n'est pas en mesure d'apporter la réponse appropriée aux exigences de l'étape».