Depuis le 20 et jusqu'au 26 de ce mois, se tient dans la capitale du Sud la 8e édition du Printemps du Théâtre professionnel qu'abrite le Centre d'arts dramatiques et scéniques de Sfax. C'est un festival qui a fait office de laboratoire où diverses expressions théâtrales se sont relayées pour dire, chacune à sa manière, la condition humaine du Tunisien dans l'après-révolution du 14 janvier. C'est sûrement vrai qu'à chaque chose malheur est bon, mais le 4e art, dans notre pays, a gagné manifestement en maturité et en liberté. Autrefois, le théâtre s'ingéniait à déjouer la censure pour être et subsister contre vents et marées ; il est libre aujourd'hui et a les coudées franches. Il ne mâche plus ses mots, mais les catapulte sans retenue, sans ambages. Aussi, a-t-on eu droit à une pièce magnifique, Mosaïque, de Zouhaïer Erraïess (voir l'article qui suit); Passionophone de Sofiène Chebil où on peut saisir une franche recherche aux niveaux scénique et textuel; Le train a sifflé de Dalila Meftahi, et Sous-entendu vivace de Alaeddine Ayoub. Le reste du programme se déroule comme suit : hier, La nuit des étoiles de Abdelhamid Jelil ; aujourd'hui, jeudi 25, Voix de Mongi Ben Brahim ; et demain 26, La fleur du sel de Ali Yahyaoui. A noter également un stage de formation sous la direction de Néjib Khalfallah et portant sur le rythme dans le corps du comédien. L'ouverture du Printemps du Théâtre professionnel (samedi 20 avril) a proposé un atelier d'arts plastiques sur le théâtre entre les couleurs et les rythmes avec la participation de l'Association Rencontre des arts et de la culture. Et par la même occasion, un vibrant hommage a été rendu à la grande dame du théâtre tunisien, Mouna Noureddine, dont le journaliste Lotfi Amari a présenté le parcours. Un franc succès que cette session due, entre autres, à la directrice du Centre, Nissaf Ben Hafsia.