Un directeur technique national aux prérogatives très élastiques, une légion étrangère qui risque d'être dépaysée et des professionnels à l'étranger qui redébarquent au pays pour une retraite dorée : l'été promet d'être chaud Droit de regard Qui ne se souvient pas de cette scène, à la limite du burlesque, qui a réuni à quelques minutes de Tunisie-Sierra Leone, le directeur technique national, Youssef Zouaoui, et Nabil Maâloul ? Invité à répondre à un journaliste s'il parlait d'équipe, de tactique et de joueurs avec le sélectionneur, Youssef Zouaoui s'en défendit vigoureusement et précisa que tout cela est du ressort exclusif de Nabil Maâloul. Ce qui est bien avec ce dernier, c'est qu'il ne permet à personne de mettre le nez dans ses affaires. Ce fut même le cas à l'Espérance. Comme ça au moins, on sait à qui on a affaire et qui assume les victoires comme les défaites. Mais s'il trouve porte close du sélectionneur des seniors, Youssef Zouaoui, sans doute nostalgique du temps où il était le patron sur le terrain, aime biens s'occuper des affaires des autres. Comme pour le choix du nouveau sélectionneur, comme ce fut le cas avec Sami Trabelsi (et ça personne n'en a parlé!) ou comme aujourd'hui avec l'équipe nationale olympique. Il faut dire que dans l'unique pays au monde où on a deux directeurs techniques, la confusion des tâches est érigée en règle. Directeur technique chargé des équipes nationales : voilà une tâche on ne peut plus floue qui ouvre les portes à toutes les interventions et à toutes les dérives. A tous les jeux d'influence également, comme ce jeu de nominations qui n'obéit pas toujours à des critères objectifs. Tout ceci finira par se faire payer très cher le jour où entreront en compte les premiers conflits d'intérêt ou les premiers... mauvais résultats. Ce jour-là, Bonnet prendra la place de Blanc. Comme si de rien n'était... La légion étrangère Ils aspirent sans doute à un repos salvateur (enfin ceux qui ont joué, du moins), mais ils seront contraints de faire la pige en cette fin de saison pour cause d'Equipe nationale. Eux, ce sont tous nos joueurs qui évoluent à l'étranger. Pas dans les meilleurs clubs et pas toujours titulaires, ils débarqueront au pays pour préparer la Sierra Leone et la Guinée équatoriale en territoire conquis. Un périple africain qui les mènera à deux déplacements (le 8 et le 16), le moins qu'on puisse dire périlleux et qui demandent un minimum d'adaptation aux adversaires et à l'Afrique. Une adaptation d'autant plus compliquée que tous ces joueurs évoluent en Europe et qu'ils sont bien loin de l'ambiance, du climat et des surprises africaines. Contrairement à ceux qui sont au pays, qui s'imposent de plus en plus en Afrique et qui sont rompus aux safaris continentaux. Nos sélectionneurs successifs ont fait la part belle ces dernières années à la légion étrangère avec des résultats moyens, voire très faibles (l'unique victoire des nôtres a été acquise sur terre tunisienne). Tous se sont entêtés et tous ont fini par sortir par la petite porte. Or, tout indique que cette tendance va se poursuivre avec l'actuel sélectionneur. Sinon s'accentuer. Année blanche Il est plus que probable qu'aucun joueur local tunisien ne quittera en cette fin de saison notre championnat pour un autre, principalement européen. Et il est à parier que quelque joueur en difficulté retournera au pays par la porte de la sélection pour un contrat et un salaire milliardaires. Jmel, Dhaouadi, Ragued, Chaker Zouaghi, Kasraoui verront donc leurs rangs grossir par des joueurs dont on ne veut plus en Europe et qui consacreront ultérieurement la folle inflation qui sévit depuis quelque temps dans notre football et qui risque de tout emporter sur son passage. Que quelque président ou quelque club veuille faire des folies, c'est leur affaire mais, à notre humble avis, il est grand temps qu'on mette fin à la folie des salaires et autres primes de rendement. Et si certains clubs veulent faire bande à part, la moindre des choses c'est de favoriser les autres à travers une distribution des subventions et autres quotes-parts du Promosport plus justes et plus équitables. En espérant, bien sûr, qu'ils en feront bon usage...