Des fonds ont été alloués aux sociétés nationales de transport en vue de poursuivre leurs projets et de réaliser leurs nouveaux programmes d'investissement Les sociétés nationales de transport ont fait face par le passé à un déséquilibre financier, compte tenu d'un certain nombre de facteurs objectifs. Elles traînent encore ce lourd fardeau malgré les opérations de restructuration qui ont été à l'origine de l'allégement de l'effectif, comme ce fut le cas à la Société nationale de chemins de fer tunisiens, quelque temps avant la révolution. Le transport ferroviaire et routier assume, depuis sa création, un rôle social important dans la mesure où les tarifs tiennent compte du pouvoir d'achat des classes moyennes et des classes sociales à revenus limités même si ces tarifs ne couvrent pas le coût réel du transport surtout quand on sait que les cours des hydrocarbures ont connu au niveau mondial une flambée. A cela, il faut ajouter les frais de maintenance et d'entretien, les pièces de rechange, la masse salariale qui évolue à un rythme rapide . Intérêt aux régions intérieures Le rôle social de ces sociétés de transport consiste non seulement à étudier les prix des billets, mais aussi à desservir des destinations qui ne sont pas toujours rentables, compte tenu du nombre insuffisant de voyageurs. Cela a été vérifié notamment dans le transport ferroviaire. Mais les habitants des régions intérieures ne veulent rien savoir de ce côté-là et exigent qu'une ligne soit mobilisée vers leur région, à l'instar de ce qui est fait pour d'autres régions du littoral considérées plus avantagées. Ces voyageurs estiment aussi nécessaire de renforcer ces lignes pour prévoir plus d'un voyage au cours de la journée. Ils ont droit aussi de bénéficier des services des trains nouvellement acquis . D'ailleurs, après la révolution, il a été décidé de multiplier les lignes vers les régions qui n'étaient pas bien désservies par le passé. Un effort supplémentaire est donc à déployer en supportant, par conséquent, les charges dues à cette orientation qui consiste à renforcer le rôle social du transport en commun. Heureusement, que le transport des marchandises —notamment pour le transport ferroviaire— atténue un tant soit peu les dépenses et compense un peu le manque à gagner enregistré au niveau du transport des voyageurs vers certaines destinations. Le transport par bus s'acquitte aussi d'un devoir social d'envergure, puisque les élèves et les étudiants ainsi que certains corps de métiers ont droit à des avantages qui se traduisent pas un manque à gagner pour les transporteurs comme les tarifs réduits. Les resquilleurs, qui profitent de l'absence de contrôleurs de temps à autre pour se déplacer, participent aussi à la dégradation des équilibres financiers de ces sociétés dont les prix pratiqués ne couvrent pas le coût réel. Certes, les conditions de voyage ne sont pas toujours de haut niveau, vu l'encombrement constaté quotidiennement sur certaines lignes, mais cela ne peut constituer un prétexte pour voyager gratuitement. Malgré l'apport des sociétés de transport privé, les bus des sociétés publiques sont toujours sollicités par de nombreux usagers, compte tenu du tarif appliqué. Promouvoir la qualité des prestations D'après les chiffres disponibles, le montant de la compensation du transport scolaire et universitaire, des tarifs réduits et du transport gratuit pour certaines catégories pour cette année, a augmenté passant de 277.5 MD en 2012 à 330 MD en 2013, soit un accroissement de 18,9%. Une telle augmentation est imputée à l'évolution du nombre des bénéficiaires et au coût supporté par les sociétés concernées. Le programme comporte un certain nombre de composantes comme la poursuite de réalisation des projets relatifs au réseau ferroviaire rapide (RFR) avec l'édification d'un tunnel au niveau de Saïda Manoubia, la mise en place de l'infrastructure de base et des stations pour les lignes D et E. La Sncft et la Transtu disposent également de programmes d'investissement. Le soutien financier va concerner, de même, les sociétés régionales de transport pour leur permettre de concrétiser leur programme d'investissement qui consiste, entre autres, à renouveler leur parc automobile et à promouvoir la qualité des prestations fournies aux usagers dans toutes les régions. Pour permettre la poursuite de la réalisation des différents projets, l'Etat a alloué cette année une enveloppe de 18,940 MD dont 1 MD consacré à la Sncft pour achever l'aménagement de la station de La Goulette pour le transport des marchandises, 15 MD pour la Transtu et le transport à travers le métro léger, et ce, pour rénover la ligne de Tunis-La Goulette-La Marsa, 2,640 MD à la Société nouvelle de transport de Kerkennah (Sonotrak) pour payer la dernière tranche relative à l'édification du navire «Sirsina». Par ailleurs, une enveloppe de 55,3 MD est consacrée aux nouveaux projets dont 37,760 MD à la Sncft pour la rénovation et la protection du réseau ferroviaire (8,740 MD), la réparation des dommages causés par les inondations et l'ensablement (1,3 MD), le programme annuel de la grande maintenance (15 MD) et l'aménagement des lignes des stations (1 MD). Dans la rubrique des nouveaux projets, une enveloppe de 2,560 MD est allouée à la Transtu et au transport par voie de métro pour rénover essentiellement le réseau ferroviaire (1.5 MD). La Sonotrak va bénéficier d'une enveloppe de 1,1 MD dont 1 MD sera consacré au grand projet de maintenance. Les sociétés régionales de transport disposent aussi de nouveaux projets pour lesquels l'Etat a mobilisé 8,0 MD afin de les aider à faire face aux problèmes financiers dus au renouvellement du parc.