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La grande inconnue reste la Libye
Youssef Ahamat Tyera, expert militaire et analyste en sécurité des affaires africaines
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 05 - 2013

La situation sécuritaire en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne n'a cessé de susciter les analyses et les inquiétudes des experts des questions sécuritaires. Les menaces terroristes se sont propagées dans les pays qui ont connu des révolutions et la présence d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) impose une atmosphère de plomb dans la région dont les immensités désertiques échappent à tout contrôle. L'ancien général de l'armée tchadienne et spécialiste des affaires africaines en matière de sécurité, Youssef Ahamat Tyera, nous livre son analyse des dessous et des perspectives de ces menaces terroristes...
Comment évaluez-vous la situation actuelle dans la région de l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, à la lumière des menaces terroristes?
C'est le Mali qui a absorbé le choc de la menace terroriste d'Aqmi. La zone d'opération des djihadistes, c'est le Nord du Mali, mais ils opèrent sur les frontières de l'Algérie, la Mauritanie, du Niger, entre autres, et même du Nigeria, qui restent des sources de ravitaillement pour les terroristes. L'une des raisons de la montée en puissance des djihadistes au Nord du Mali c'est l'acquisition des armes sophistiquées (missiles sol-air) qu'ont ramenées les touaregs en quittant la Libye après la chute de Kadhafi qu'ils soutenaient.
Pour ce qui est de la Tunisie, l'Algérie et la Libye, leurs frontières sont très vastes. Le fait que des Tunisiens soient impliqués dans les combats au Nord du Mali aux côtés d'Aqmi ainsi que des Algériens, outre des mercenaires et autres recrutés de différentes nationalités africaines, cela laisse la région de l'Afrique du Nord sous une menace potentielle. Pour la Tunisie, les incidents de Djebel Chaâmbi ont démontré que les terroristes étaient sur la défensive. S'il y a une menace, elle ne sera pas à l'intérieur de la Tunisie, mais plutôt elle sera l'infiltration des armes depuis la Libye. Pour cette région, il n'y a pas de menace directe à craindre. Pas de perspectives d'un combat direct et dur contre un camp d'armée mais la prise d'otages étrangers n'est pas exclue. Idem pour les attentas explosifs. Les terroristes restent un ennemi imprévisible.
Quant au Mali, il s'est sécurisé dans le domaine de la guerre directe avec les djihadistes, sauf que la menace demeure celle des poches terroristes qui existent encore notamment dans le Nord du pays. Ils peuvent perpétrer des attentats à la bombe à n'importe quel moment et dans n'importe quelle ville du Mali. Outre la fermeture des frontières au Mali, au Niger et en Mauritanie aussi, avec ce qui se passe en Libye, la situation n'est pas encore maîtrisée. C'est que chaque tribu a son groupe armé, ses armes, alors que le pouvoir est démuni de ses pouvoirs et le risque est permanent. La Libye demeure une source de ravitaillement et de tous genres de trafics. L'Algérie a bien su combattre les terroristes, la Tunisie fait de même pour pourchasser et démanteler tous les réseaux mais la grande inconnue, c'est la Libye. Le Maroc peut être, lui aussi, touché par le recrutement des combattants du Polisario par Aqmi.
Cette activité terroriste connaît une recrudescence soudaine. Quels sont les facteurs endogènes à cette explosion du terrorisme dans ces régions et quel est le rôle des grandes puissances dans tout ça ?
L'activité terroriste en Afrique a commencé par l'installation d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en Algérie après la dissolution des groupes islamiques algériens (GIA). Les rescapés terroristes algériens qui ont été délogés par les militaires algériens ont trouvé refuge aux confins du Mali. Ils veulent instaurer la charia. C'est leur objectif principal mais à l'intérieur on se permet tout pour exister : trafic de drogue, d'armes, etc. C'est ce qui a fait qu'il y a des dissidences au sein de ces groupes. Pour les Touareg, c'est une question d'autonomie de leur zone. Ce ne sont pas des terroristes mais ils ont leurs raisons sociales et culturelles. En parallèle, il y a des problèmes idéologiques, religieux, de couleur et de ressources naturelles. Pour le Mali, il y a des raisons sociales, notamment pour les jeunes qui ont été endoctrinés dans l'idéologie djihadiste face à l'absence de l'Etat sur un terrain vaste. Les djihadistes ont pu sympathiser avec les populations locales, entre autres à travers les mariages et le commerce. De leur côté, les Touareg n'ont pas la même idéologie d'Aqmi mais ils ne la combattent pas puisqu'ils ont un ennemi commun : l'Etat. De plus, la prise d'otages est devenue un fonds de commerce.
Pour ce qui est des intérêts des grandes puissances, la France a son influence sur la plupart des pays africains qu'elle a colonisés et surtout dans la zone du Sahel qui représente un intérêt économique où elle essaie de préserver sa présence dans la région. Outre l'exploitation de l'uranium au Niger, elle a des bases militaires dans certains pays comme le Djibouti, la Côte d'Ivoire ou le Tchad. Les Etats-Unis, par contre, n'ont qu'une base militaire à Djibouti, avec un intérêt stratégique et économique, alors que sur un autre plan ils sont présents au Sahel par le biais des unités de l'Africom. Les USA veulent avoir une base de drones pour lutter contre le terrorisme au Niger.
Que pensez-vous des perspectives et des solutions pour lutter contre ce fléau persistant du terrorisme ?
On dit que les Etats ont des frontières mais le terrorisme n'en a pas. Le Sahel est très vaste et il y a des coins où jamais un militaire n'a mis le pied. Ça reste un domaine réservé aux trafiquants qui le maîtrisent bien. Le terrorisme va perdurer avec des poches qui ne menacent pas les Etats mais elles sont une source d'insécurité. Aqmi n'est pas hiérarchisée et restera sur une logique de petits groupes qui bougent mais qui ne peuvent pas s'installer dans une même région ou s'approprier un territoire. Pour ce qui est des Touareg, il faut un dialogue avec eux. Les Etats touchés par le terrorisme doivent coopérer, notamment en s'échangeant les informations pour parvenir à limiter au maximum l'activité des terroristes. Autrement, ces activités seraient délocalisées du Nord du Mali. La Libye reste une zone de turbulences d'où se ravitaillent les terroristes...


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