Le prix du poisson n'arrête pas de grimper, notamment celui dit noble. La rareté le rend cher, voire inabordable ! Mais fort heureusement qu'il n'y a pas seulement le denté, le loup ou la daurade sur les étals des poissoniers. En cette période, du 15 mai au 15 juin, tous les ans, la mendole arrive en masse dans les côtes bizertines et offre à toutes les bourses la possibilité de consommer à gogo le poisson. Ce poisson du littoral méditerranéen, de couleur gris argenté, se trouve en grandes quantités en cette saison pré-estivale, passant par l'île de la Galite. Vendue à 5 dinars en moyenne, la mendole est présente pendant une bonne vingtaine de jours dans toutes les cuisines des familles à Bizerte. La tradition bizertine veut que l'on consomme ce poisson le soir-même, de préférence fait avec de la «hlélem», une spécialité locale ou des nouilles. Deux semaines après l'arrivée de la mendole mâle, la femelle se manifeste en traversant les mêmes lieux pour permettre à la fécondation de s'effectuer, selon M.Chékib Zouaoui, issu d'une famille de pêcheurs depuis plus d'un siècle et enseignant à la fois. Une grande partie de la pêche de ces femelles est appelée à être desséchée après avoir été salée. Elle garnira plus tard les différentes salades que l'on sait. Chawri à Bizerte, Zmimra à Ras Djebel, Jamour à Ghar El Melh et Zarga à Métline, tout le monde en raffole !