Poursuite du soutien US à la Tunisie malgré le dernier «orage» Les Américains de plus en plus impliqués matériellement dans leur stratégie d'aide à la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme. Preuves à l'appui L'on peut dire, d'emblée, que l'orage qui a récemment quelque peu assombri les horizons des relations tuniso-américaines est passé, et que «l'ouragan» craint par certains n'a pas finalement soufflé sur ces relations, en dépit de la grogne manifestée tant par l'ambassadeur US en Tunisie que par le département d'Etat à Washington, à la suite de la sentence controversée prononcée contre les assaillants de l'ambassade et de l'école américaines à Tunis. Et pourtant, cette sentence a fait craindre le pire aux yeux de beaucoup d'observateurs qui ont estimé qu'elle est de nature à éteindre la flamme qu'entretenaient les Yankees dans leur soutien à une Tunisie balancée, de plein fouet, dans les sables mouvants du terrorisme. Hypothèse pessimiste et sombre heureusement vite écartée. Comme si de rien n'était ! Tant pis pour les jihadistes... Aides non-stop Sans aller jusqu'à dire que la Tunisie file aujourd'hui le...parfait amour avec l'Oncle Sam, on peut toutefois affirmer que ce dernier, pas...rancunier du tout, s'est gardé de ne pas couper les ponts avec notre pays, et cela en maintenant intact le cycle d'aides à la Tunisie qui entre dans le cadre d'une stratégie globale de coopération entre les deux nations en matière de lutte contre la nébuleuse intégriste. En effet, l'engagement américain qui n'a pas pâti de cette sentence se poursuit inlassablement, et en pleine conformité avec les accords établis, l'année dernière, entre les deux pays. Accords qui se sont offert un joli coup de fouet lors de la visite entreprise récemment à Washington par le ministre de la Défense, Rachid Sabbagh. Ainsi, le programme US de soutien à la Tunisie, qui n'a connu aucun répit, s'est même intensifié ces jours-ci, avec l'arrivée d'un nouveau contingent d'équipements électroniques sophistiqués conçus aussi bien pour le contrôle des frontières que pour la traque des jihadistes. Par ailleurs, le cycle d'entraînements et de formation d'unités tunisiennes spécialisées dans les méthodes de lutte contre les terroristes vient de reprendre aux USA, après une «éclipse» de sept ans. Ce cycle, piloté par des experts américains, vise particulièrement l'amélioration des capacités de protection des frontières terrestres, aériennes et maritimes jusque-là jugées — il est vrai — vulnérables, et donc incapables de mettre fin aux incursions des jihadistes et des trafiquants d'armes. Parallèlement, se poursuit le débarquement en Tunisie d'engins et de matériel de logistique américains dont on attend un plus sur le terrain, et plus spécifiquement dans ce qu'il est convenu d'appeler, dans le jargon sécuritaire, «la guerre des montagnes». Pour le meilleur et pour le pire En faisant si vite table rase de la dernière sentence du tribunal de Tunis, les Américains ont sans doute prouvé deux choses. D'un côté, ils ont tenu leurs promesses en matière de coopération et c'est tout à leur honneur. De l'autre, ils auront réaffirmé leur ferme détermination à vraiment tout faire pour torpiller les bases d'Al Qaïda en Tunisie. Le contraire serait le pire des scénarios pour les deux pays embarqués, pour le meilleur et pour le pire, dans cet audacieux combat lancé en vue du déracinement du terrorisme.