REMERCIEMENTS ET FARK : Amel MABROUK    Nouveau pont de Bizerte : Les entrepreneurs tunisiens carburent et assurent, pas comme au stade d'El Menzah    Volley – Un nouveau bureau fédéral élu : Bon vent!    Play-out compliqué pour l'USBG : Sortir la tête de l'eau    N'oublions pas ce bel ami    Médina de Tunis-Hammams traditionnels et multiséculaires : Menacés de disparition    EN BREF    Retrait annoncé des troupes américaines du Niger    Météo : La saison des pluies n'est pas finie    Les familles des détenus politiques empêchés, de nouveau, d'approcher de la prison de la Mornaguia    Pèlerinage Ghriba, barrages, Conseil des régions… Les 5 infos de la journée    Qui est Imed Derbel président du Conseil national des régions et districts ?    Anouar Ben Ammar : Ennakl Automobiles a prouvé sa résilience    Classement des pays producteurs d'or en 2022    Annulation des festivités du pèlerinage de la Ghriba    Ben Arous : 23 touristes blessés dans le glissement de leur bus    La Belgique demande de reconsidérer les avantages commerciaux accordés à Israël par l'Union Européenne    La Tunisie abrite l'exercice militaire conjoint « African Lion 2024 »    Accident au pont mobile de Bizerte : Le ministère du Transport en action    L'acteur égyptien Salah El Saadany est décédé à l'âge de 81 ans    Royaume-Uni : 1,2 milliard d'euros de fortune personnelle et une "misère" pour les employés, le Roi choque…    Imed Derbali, président du Conseil national des régions et des districts    PARIS: L'HOMME AYANT PENETRE DANS LE CONSULAT D'IRAN A ETE INTERPELLE PAR LA BRI    Arrestation d'un troisième terroriste à Kasserine en 24 heures    12 candidats à la présidence du Conseil national des régions et des districts    Augmentation de 10,7% de la production de poulet de chair    Le gouverneur de la BCT s'entretient avec des investisseurs sur les marchés financiers internationaux    Reprise progressive du trafic à l'aéroport de Dubaï    Le taux de remplissage des barrages baisse à 35,8%    Kais Saied inaugure la Foire internationale du livre de Tunis    Abdelaziz Kacem: À la recherche d'un humanisme perdu    Ahmed Hachani promeut un retour réussi des TRE pour la saison estivale    Météo en Tunisie : Vent fort et températures en baisse    Baisse de 20 % des précipitations en Tunisie en février    Bac sport : L'envers du décor    CSS : La coupe pour se requinquer    Une nouvelle injustice entache l'histoire de l'ONU : Le Conseil de sécurité échoue à adopter une résolution demandant la pleine adhésion de l'Etat de Palestine    Un grand succès sécuritaire : Deux terroristes classés « très dangereux » capturés    Bank ABC Tunisie annonce un résultat net de 13,9 millions de dinars    Le ministre de l'Intérieur : « La sécurité du pays est notre mission et la loyauté envers la patrie est notre credo »    Foire du livre – L'Italie Invitée d'honneur S.E. L'Ambassadeur d'Italie Alessandro Prunas à Tunis : « La culture est l'un des piliers les plus développés et les plus dynamiques de la relation bilatérale tuniso-italienne »    Aujourd'hui, ouverture de la 38e Foire nationale du livre de Tunis    Situation globale à 9h suite la confirmation d'Israël des frappes sur le sol iranien    Classement des pays arabes les plus endettés auprès du FMI    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    Jazz Club de Tunis et Centre d'Art B7L9 s'associent pour célébrer la Journée internationale du jazz    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Avons-nous fait un saut dans le vide?
Analyse
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 06 - 2013


Par Zouheïr EL KADHI
Plus de 150 partis politiques, plus de 12.000 associations, de nombreuses commissions, hautes et moins hautes. Si nous avions créé autant de PME, cela aurait généré un peu plus de croissance et amorcé une résorption du chômage. Aujourd'hui, le citoyen tunisien se demande qui fait quoi et plutôt qui doit faire quoi. Le combat pour lequel la société s'est révoltée semble s'être très vite transformé en une course à la part de gâteau. Se soucie-t-on vraiment des jeunes chômeurs, des démunis, du désespoir, de la pauvreté ? Les débats se limitent à une seule question, qui est musulman plus que les autres. Résultat : un sentiment assez, voire largement, partagé que tous bougent pour que rien ne change. Mais attention, face à la montée du chômage et la précarité, la résignation n'est guère acceptable. Attendre l'arme au pied que le cycle économique nous offre la reprise ou que les institutions de Bretton Woods nous accordent des crédits semble tout à fait suicidaire.
Aujourd'hui, l'économie tunisienne se trouve paralysée par un climat d'incertitude politique et économique, en témoigne la dernière baisse de la note de la Tunisie par l'agence de rating Moody's. Il est vrai que les enseignements de la révolution ne semblent pas avoir été tirés et les objectifs très vite passés aux oubliettes. Il semble que rien n'ait été appris et le naturel revient au galop. Qu'on se le dise, nous savons tous comment relancer une croissance durable en Tunisie. En permettant à ceux qui veulent créer, risquer et innover de le faire, et donc en réduisant les risques inutiles et les coûts excessifs à le faire. Du côté des risques inutiles, en plus de l'insécurité, il y a la juridiciarisation de la vie économique, l'instabilité des règles ; du côté des coûts, la montagne de papiers, codes, procédures et instances et le tout est accompagné par une fiscalité d'un temps révolu. Que peuvent faire les autorités pour sortir la Tunisie du marasme économique ?
A l'heure actuelle, la pente molle du déclin, même temporaire, nous invite à prendre rapidement conscience des chances perdues et les entrepreneurs ne peuvent pas se résoudre à ce que notre pays, par facilité ou manque de courage, ne se donne pas les conditions de la réforme. La vérité est que notre pays est dans une situation difficile. Il est temps de réagir et nous remettre tous ensemble en question. Nous avons un effort de lucidité important à réaliser, et cela dans à peu près tous les domaines, économiques et sociaux. Soyons honnêtes, nous avons un gros problème d'efficacité économique. Il faut avoir la conviction que s'il faut faire des réformes, c'est certes pour construire mieux à terme mais aussi parce que la situation actuelle n'est pas acceptable. Il convient donc, au plus vite, de redéfinir objectifs et moyens, en les mettant au service d'une politique économique résolument offensive et mobilisatrice. Et tout cela, sans négliger les contraintes que nous impose la conjoncture internationale en matière de hausse des cours des matières premières et de l'énergie.
Bien entendu, les décideurs hésitent devant les actions à prendre, en attendant l'intervention d'experts et l'écriture de rapports. Mais il est urgent de faire sauter ce blocage. Il est courant que les politiques ne se lancent jamais dans des mesures importantes, et ceci pour deux raisons : d'abord parce qu'elles sont impopulaires et surtout parce qu'elles prennent toujours du temps à faire voir leurs effets positifs, commençant toujours par leurs effets négatifs. Mais l'économie est ainsi faite que l'ajustement produit d'abord l'inverse de ce qu'on recherche. Permettre aux entreprises d'embaucher implique de leur permettre d'ajuster plus aisément leurs effectifs, ce qui se traduit d'abord par des licenciements, jusqu'à ce que les profits remontent et que l'embauche reprenne, avec des sociétés plus solides et moins inquiètes d'embaucher, puisque la correction sera plus aisée.
Dans cette perspective, il est important de souligner que notre administration est complètement déconnectée et nécessite une intervention chirurgicale de grande ampleur. Il existe dans notre pays un profond déficit de confiance entre le citoyen et son administration. Le fonctionnaire qui considère l'argent public comme un don du ciel et qu'il est naturel d'en profiter. Le contribuable estime, à raison, qu'il y a trop de gaspillage dans nos administrations, et cherche à éviter de payer les impôts. J'ai aujourd'hui la pleine conviction qu'il faut renouer cette relation de confiance en mettant à la tête de nos administrations une jeunesse dynamique et innovante pour rompre d'une manière quasi définitive avec de vieilles habitudes d'un autre temps.
Malgré quelques soubresauts, la société tunisienne a pleinement conscience de la nécessité de cette réforme et de son urgence. Car pour obtenir quelques points de croissance supplémentaires, il va falloir frapper fort. C'est cela qu'attendent les Tunisiens. Ils en ont assez de petites lois votées entre amis. Ils attendent de vraies réformes structurelles pour relancer l'appareil économique car ils savent que le chômage, hélas, progresse. De telles réformes sont parfois douloureuses. Bien sûr, ce n'est jamais facile à accepter mais si on veut guérir, il y a parfois des opérations douloureuses qui s'imposent.
Nous devons admettre que les habitudes ont changé et nous devons nous adapter. Nous devons avoir la conviction qu'une croissance inclusive et durable pourrait être notre projet de société. Un tel projet nécessite sans doute beaucoup de bienveillance et de volonté pour pouvoir l'atteindre. De toute évidence, si la Tunisie souhaite vraiment parvenir à satisfaire les besoins et les attentes de son peuple, les hommes politiques devraient tirer les bonnes leçons du passé et éviter surtout de répéter les mêmes erreurs.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.