SANAA (Reuters) — Une cinquantaine d'étrangers soupçonnés d'appartenir à Al Qaïda ont été arrêtés ces derniers mois au Yémen, annonce hier le quotidien saoudien Al Hayat. Il s'agit notamment de ressortissants américains, français et malaisiens, précise-t-il, ajoutant qu'il ont été interpellés lors de contrôles dans des instituts d'enseignement de la langue arabe après l'attentat manqué du 25 décembre dernier à bord d'un vol entre Amsterdam et Detroit. Le jeune Nigérian accusé de cette tentative, revendiquée par Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), avait étudié l'arabe à Sanaâ. Parmi les suspects arrêtés figure un Français de 24 ans qui a gagné le Yémen en octobre en provenance d'Egypte pour, officiellement, apprendre l'arabe, une langue qu'il parlait déjà couramment, poursuit Al Hayat. Sans en préciser le nombre, un haut fonctionnaire yéménite avait déjà annoncé dimanche l'interpellation d'étudiants américains et français à la demande de leur gouvernement respectif. De source proche des autorités yéménites, on confirme l'arrestation de deux Américains et d'un Français. Contactés par téléphone, des représentants des ambassades de France et des Etats-Unis à Sanaâ se sont abstenus de tout commentaire. Une Australienne convertie à l'Islam et soupçonnée de complicité avec des activistes islamistes est également du nombre, selon son avocat. Le ministère australien des Affaires étrangères indique, quant à lui, qu'elle a été arrêtée le 16 mai après deux jours d'assignation à résidence en compagnie de ses enfants, âgés de 5 et 7 ans. Dans la province orientale de Ma'arib, un responsable d'Al Qaïda, Hamza Al Dhayani, s'est rendu aux autorités, a-t-on par ailleurs appris hier de source gouvernementale. C'est le deuxième membre important du réseau islamiste à se livrer en deux jours dans cette région. Dhayyani, accusé par les autorités d'avoir recruté le commando responsable de la mort de sept touristes espagnols dans un attentat à la voiture piégée en 2007, a été remis aux services de sécurité à Sanaâ en vue de son incarcération. Par ailleurs, dans la province de Dalea, dans le sud du pays, des manifestations séparatistes ont fait deux morts et 13 blessés.